Bientôt plus de poissons dans les mers mais des élevages géants pour alimenter les étals des poissonniers? Pour éviter une situation contre nature, les associations se mobilisent et proposent des solutions simples permettant de concilier respect de la biodiversité et exploitation des ressources marines. Cinq organisations, Green Cross, Nausicaa, SeaOrbiter, Tara Expéditions et le Réseau Mondial Océan se sont ainsi réunies dans une Alliance pour les mers et les océans, créée lors du sommet des Nations unies sur le climat à Rio, en juin dernier. Dans un rapport intitulé «Quelles conditions pour faire émerger une Blue society?», elles s'interrogent sur les manières d'exploiter durablement les océans. Une nécessité, alors qu'une étude scientifique internationale vient de démontrer que les pêcheurs européens capturaient jusqu'à 28 fois leurs quotas annuels de poissons. L'aquaculture, une alternative à risques «L'aquaculture, censée représenter une solution alternative à l'épuisement des populations de poissons sauvages, rencontre deux limites fortes dont les effets amplifient le phénomène d'appauvrissement des océans, écrivent les associations. Elle est incapable de mettre en place des chaînes de nourrissage adéquat ni de proposer des espèces alternatives qui ne soient pas des espèces carnivores en haut de chaîne.» Sachant qu'il faut en moyenne 4 kilos de poissons sauvages pour produire un kilo de poisson d'élevage, le poids de l'aquaculture sur les ressources naturelles pourrait être insoutenable. Or, un poisson sur deux consommé dans le monde provient aujourd'hui de l'aquaculture. Une solution pourrait cependant permettre de concilier élevage et respect des écosystèmes.