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Intitulé : « Le secteur agricole marocain: Tendances structurelles, enjeux et perspectives de développement », ledit rapport précise que des efforts notables ont été déployés depuis 2000 et permis au secteur d’enregistrer plusieurs acquis dont, en particulier, l’édification d’infrastructures hydro-agricoles, la diversification de la production végétale et animale, la capitalisation d’un savoir-faire ancestral reconnu (pratiques culturales et d’irrigation…) ainsi que le développement d’avantages comparatifs avérés, notamment dans la filière des fruits et légumes.
Cependant, cette dynamique a été souvent handicapée par certains défis qui perdurent et empêchent le secteur de se développer davantage. Ces contraintes portent particulièrement, précise le rapport, sur le déficit de gouvernance (inefficacité des interventions publiques avec une faiblesse institutionnelle à l’échelle territoriale, faiblesses en termes de partenariat public-privé et d’organisation professionnelle, centralisation accrue au détriment de la territorialisation de l’action publique…), la problématique foncière qui entrave l’essor de l’investissement agricole (sachant que les petits exploitants représentent 70% des exploitations), le capital humain insuffisamment préparé pour contribuer à la modernisation du secteur (taux d'analphabétisme élevé, faible adoption des technologies), la gestion de la ressource hydrique insuffisamment rationnalisée (faible efficience de l’irrigation à la parcelle dominée par les systèmes gravitaires), ainsi que la faible organisation de certaines filières.
S’agissant des ressources hydriques, le document de la DEPF révèle que si des actions ont été déployées en la matière et se sont soldées par l’équipement en goutte-à-goutte de près de 560.000 ha à fin 2018 (soit une économie d’eau effective de plus de 1,6 milliard de m3 par an), ces réalisations demeurent insuffisantes puisqu’une part importante des superficies irriguées reste encore dominée par une irrigation essentiellement gravitaire (près de 63%) avec une faible efficience (près de 50%).
En termes d’échanges extérieurs, la même source indique que le Maroc a enregistré une croissance soutenue des exportations agroalimentaires durant la période 2000-2018 et particulièrement sur la période 2008-2018. Ces exportations ont progressé au taux annuel moyen de 9,5% et 8,2%, respectivement, pour les exportations de produits agroalimentaires bruts et transformés. Cette évolution positive a permis de réduire le déficit commercial des produits agroalimentaires qui s’est replié de 47,1% sur la période 2008-2018. Pourtant, et en dépit de cette baisse, le taux de couverture des importations agroalimentaires demeure relativement faible, se situant à 52% sur la période 2008-2018.
L’analyse détaillée des composantes du déficit agroalimentaire global marocain révèle le poids important de la composante céréalière. En effet, les céréales ont représenté en moyenne près de 91,3% et 75,8% du déficit agroalimentaire respectivement pour les deux périodes 2000-2007 et 2008-2018.
A noter que ce déficit a enregistré une hausse considérable entre les deux périodes de près de 85%, en raison de l’appréciation des importations céréalières aussi bien en termes de prix que de volume (+35% pour le blé).
Autres défis et non des moindres : l’adaptation à la reconfiguration des marchés agroalimentaires mondiaux. Tel est le cas du positionnement actuel du Maroc sur le marché agroalimentaire africain qui demeure loin de son potentiel et s’avère sans commune mesure avec ses capacités compétitives dans certains produits agricoles. En effet, sur cinq produits agroalimentaires phares à l’export, le Maroc est classé loin derrière les leaders sur ces marchés avec des parts de marché moyennes sur la période 2007-2015, de 13% pour les conserves d’olive (contre 37% pour le leader sur ce marché, à savoir l’Espagne), de 3% pour les agrumes (34% pour l’Afrique du Sud), de 1% pour les tomates (31% pour l’Afrique du Sud), de 0,7% pour les conserves de fruits et confitures (11% pour la Chine), et de 0,3% pour l’huile d’olive (30% pour l’Espagne).
Dans le but d’alimenter la réflexion sur la conception d’une nouvelle stratégie agricole adaptée davantage aux nouvelles contraintes et aux enjeux émergents, la DEPF a appelé à résorber le manque à gagner dû à la faible intégration de la filière agroindustrielle et à la diversification limitée des marchés à l’export, à un renforcement des capacités de résilience et d’adaptation de l’agriculture aux effets du changement climatique et à relayer la nouvelle stratégie agricole par des politiques publiques appropriées.