Participation de l'USFP à la réunion du Conseil de l'Internationale socialiste à Mexico


Mercredi 2 Juillet 2014

Participation de l'USFP à la réunion du Conseil de l'Internationale socialiste à Mexico
Les travaux du Conseil de l'Internationale Socialiste se sont tenus les jeudi 26 et vendredi 27 juin dernier à Mexico City, avec la participation de  dirigeants et de représentants de nombre de partis politiques socialistes  membres de l'Organisation, dont une délégation représentant l'Union socialiste  des forces populaires.
Cette délégation de l'USFP était composée de Habib El Malki, président de la  Commission administrative du parti et président du Comité de l'Internationale  socialiste sur les migrations, Ouafa Hajji, présidente de l'Internationale  socialiste des femmes (ISF) et membre du Bureau politique de l’USFP et Khadija  Slassi, secrétaire nationale de l'Organisation socialiste des femmes  ittihadies, ainsi que de Mohamed Benabdelkader, membre de la Commission des  relations extérieures du parti.
 Les participants à cette réunion de deux jours ont examiné un certain nombre  de questions, dont la crise financière, les conflits internationaux et les  actions prioritaires pour la promotion de la démocratie, outre la question de  la migration.
Lors de la séance d'ouverture de cette rencontre, Mme Hajji a présenté le  bilan des travaux du Conseil de l'ISF, tenu les 26 et 27 juin à Mexico City.  Elle a indiqué qu'en dépit de l'amélioration de la condition de la femme avec  un meilleur statut sur les plans économique, social et politique, nombre de  défis majeurs sont à relever en matière d'égalité des sexes.
Elle a, dans ce sens, relevé la non-application d'importants mécanismes des  droits de l'Homme, notamment la Convention pour l'élimination de toutes les  formes de discrimination à l'égard des femmes, soulignant que l'inégalité en  termes de partage des responsabilités familiales et des postes touchant aux  domaines social et économique et la féminisation de la pauvreté demeurent parmi  les sujets de préoccupation.
La présidente de l'ISF a également déploré que le processus de prise de  décision soit toujours dominé par la gente masculine dans de nombreux domaines,  y compris les médias et la politique, appelant à œuvrer pour mettre un terme au  fléau de la violence à l'égard des femmes dans ses diverses manifestations, en  particulier dans les conflits armés. 

Ouafa Hajji : Les intégrismes de tout bord remettent en cause la paix et la sécurité et tentent de mettre un frein à nos droits

Voici le texte intégral 
de l’intervention de Ouafa Hajji, présidente de l'Internationale socialiste 
des femmes et membre 
du Bureau politique 
de l’USFP .
 
«Chères camarades, Mesdames et Messieurs, chères sœurs,
Nous voici de nouveau dans cette belle ville de Mexico une année après y avoir tenu notre réunion régionale et qui avait connu un franc succès. Merci donc à nos amies mexicaines de l'Organisation des femmes du PRI, et particulièrement à la vice-présidente Diva Gastelum qui n'a épargné aucun effort pour la réussite de notre réunion, et également aux camarades du PRD pour leur participation. 
Chères camarades, 
Le thème que nous abordons pour cette réunion de notre Conseil s'inscrit dans une démarche d'approfondissement de notre réflexion et de nos positionnements tel que nous l'avons décidé lors de notre dernier congrès à Cap Town. 
Au cours de notre Conseil de novembre 2013 tenu à Istanbul, nous avions choisi comme thématique les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD),  en préparation de l'adoption par les Nations unies de l'agenda de développement post 2015, et nous avons à cet effet constitué un groupe de travail qui vous présentera au cours de ce Conseil le fruit de sa réflexion : la vision de l'Internationale socialiste des femmes pour l'agenda de développement 2015 avec ses priorités. Ce document a fait l'objet d'une présentation lors de la 58ème session de la CSW, la Commission de l'ONU sur le statut des femmes, et a également constitué une plateforme pour le débat de notre réunion régionale en Afrique tenue en avril à Luanda. Et je remercie vivement les membres de ce think tank qui se sont mobilisées et investies dans le document. 
La vision présentée à l’ONU se fonde sur trois priorités que l'Internationale socialiste des femmes considère comme essentielles à l'atteinte des OMD: l'éradication de la pauvreté, l'éducation et la formation pour libérer le potentiel des femmes et la lutte contre la violence, avec bien sûr comme revendications transverses l'inscription de l'égalité de genre au premier rang des références et priorités et la mise en place de ce qui a manqué au cours de ces années, à savoir des statistiques genderisées détaillées et des mécanismes de suivi et d'évaluation. Nous aurons l'occasion d’en débattre.
Aujourd'hui, dans la continuité de notre démarche, nous allons également traiter de notre appréciation du sujet qui sera à l'ordre du jour de la 59ème session de la CSW, Beijing +20 : quelle évaluation et quelles perspectives ? 
Les progrès enregistrés par l'humanité quant aux droits des femmes sont certes encourageants. De plus en plus de femmes ont réussi à acquérir un meilleur statut économique, social et politique.
Des défis restent néanmoins à relever car les inégalités entre les hommes et les femmes persistent et d’importants obstacles subsistent. Nous constatons même dans certains cas une régression par rapport aux progrès réalisés.
L'application d'instruments importants relatifs aux droits, en particulier la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), n'est pas encore généralisée, et nous sommes toujours face à des problématiques de base telles que le partage inégal des responsabilités familiales et des positions socio-économiques, la pauvreté qui se féminise de plus en plus, l'inégalité des salaires pour un travail de même valeur, l'éducation et la formation de la femme et la fille qui n’est toujours pas assurée et l’élargissement de l’accès des femmes aux soins de santé qui reste préoccupant. Les processus de prise de décision continuent d'être principalement entre les mains des hommes dans plusieurs domaines, notamment celui de la politique, des médias et de l’environnement.
Par ailleurs, la violence à l'égard des femmes est devenue un fléau mondial. C'est pourquoi nous avons lancé cette année la campagne internationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes. Notre souhait est que toutes les organisations membres et les partis membres de l'IS y participent et nous envoient leurs propositions d'actions pour cette année. 
Cette violence s'est accentuée avec la prolifération des conflits et la protection des femmes dans les situations de conflits armés est insuffisante et préoccupante. Elle nécessite que l'on interpelle le Conseil de sécurité sur la protection des femmes dans de telles conditions. Nous ne pouvons rester les bras croisés devant les images choquantes de femmes et d'enfants fuyant les lieux de combat, subissant les abus sexuels et devenant des cibles et des armes de guerre. Nous devons interpeller l'Internationale socialiste et ses comités régionaux sur les moyens de stopper ces massacres et nous impliquer dans ces comités et dans les missions qu'ils organisent pour poser les problèmes de notre point de vue, du point de vue des femmes. 
Je rappelle l'adoption de la Résolution du Conseil de sécurité 1325 de l'ONU sur les femmes, la paix et la sécurité en octobre 2000 de même que quatre autres résolutions qui l’ont suivie : 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1960 (2010). En vertu de ces résolutions, nous devons participer beaucoup plus aux négociations de paix, aux planifications humanitaires, aux opérations de maintien de la paix et à la gouvernance après la paix.
Chères camarades, 
En 2015, la 59ème session de la Commission de la femme entreprendra l’évaluation de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme de la plateforme d’action de Beijing, qui ont été adoptés à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Beijing, 1995),  ainsi que des textes issus de la 23ème session extraordinaire de l’Assemblée générale en 2000.
Nous devons nous mobiliser pour que nos partis oeuvrent pour la mise en place d'examens nationaux complets pour répertorier les progrès accomplis et les obstacles rencontrés dans la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d'action. Nous devons également sensibiliser  les organisations de femmes à travers le monde, pour qu'elles s’impliquent dans les processus d’évaluation de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme de la Plateforme d’action de Beijing. Ceci est un enjeu, car c'est ainsi que nous aurons une meilleure appréhension de ce qui a été réalisé et de ce qui reste à faire. 
Chères camarades, 
Nous sommes à une période charnière difficile avec la crise financière, la prolifération des conflits dans plusieurs régions, et la montée des intégrismes de tout bord qui remettent en cause  la paix et la sécurité et tentent de mettre un frein à  nos droits acquis de haute lutte. Il  faut que ce début du nouveau Millénaire soit celui de l'action pour arrêter cette tendance et l'inverser dans un sens qui redonne espoir à l'humanité.  
Notre monde a besoin de nouvelles frontières. Avec notre vision, essayons de tracer ces nouvelles frontières.  Je vous remercie ». 
 

En finir avec la violence à l’égard des femmes

Voici le texte intégral de la 
résolution de l’ISF relative 
à la violence basée sur le sexe
 
«Chaque jour nous sommes témoins de violations des droits fondamentaux des femmes dans le monde, l'attaque la plus directe à la vie et à la santé de la moitié de la population. La violence touche les femmes parce qu’elles sont des  femmes et que leurs agresseurs considèrent qu’elles ne nécessitent pas les droits les plus élémentaires de citoyenneté, de liberté, de respect et de prendre des décisions.
La fin de la violence contre les femmes est difficile à cause de la culture de machisme dominante, la reconnaissance sociale et politique de la domination des hommes, la place des femmes dans la sphère privée, les femmes étant considérées les éléments de légitimité dans des relations familiales. Ce statut profondément idéologique rend très difficile pour les États et les pouvoirs publics la prise de positions claires contre toute forme de violence de genre. Donc une décision politique primordiale est nécessaire pour trouver une solution.
Des déclarations internationales diverses et des accords élèvent la violence de genre en violation sérieuse des droits de l'Homme et suggèrent aux politiques la nécessité de la combattre. Les Nations unies,  la Banque mondiale, l'Union européenne, invitent les gouvernements à intervenir de manière holistique.
La violence de genre limite aussi le développement économique, social et démocratique des sociétés indépendamment de leur niveau de développement. Les données disponibles devraient annuellement être le point de départ pour que l'action globale devienne réalité : Selon ONU Femmes, au moins une femme sur trois a été battue, contrainte sexuellement ou a subi d'autre abus durant sa vie.
Quand nous agissons contre la violence, nous œuvrons pour le compte de toutes les femmes victimes potentielles, mais aussi quand nous avançons dans l'amélioration des conditions de vie et d'égalité de toutes les femmes, nous œuvrons pour en finir avec la violence de genre. Ainsi, nous nous engageons au développement et au bien-être de la population toute entière.
Les cas de violation en Inde et celui des filles enlevées au Nigeria, ont engendré l’année dernière des pourparlers internationaux sur cette atroce réalité  qui n'est autre que la violence contre des femmes qui se manifeste sous des formes multiples allant de la violence familiale, à la violence sexuelle, au viol et à l'abus, y compris le trafic des femmes et des filles à des fins d'exploitation sexuelle.
Ainsi, l’Internationale socialiste des femmes (ISF) s’adresse aux gouvernements et aux partis membres de l’Internationale socialiste, de même qu’aux organisations non gouvernementales aux principes semblables à ceux de l’ISF pour solliciter que les gouvernements mondiaux :
- Prennent toutes les réformes nécessaires pour commencer le travail qui mène sur le chemin de l'égalité des hommes et des femmes, et à l'élimination de la violence contre les femmes dans leurs pays, en accomplissant leur responsabilité d’Etat adhérant à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et que les pays qui n'ont pas encore signé le Protocole autorisant les Nations unies à examiner des plaintes individuelles, le fassent ;
- Travaillent pour mettre fin à la violence contre les femmes et ses diverses manifestations; les mariages forcés, la traite des personnes, y compris les abus sexuels contre les mineurs et revendiquer le droit à une vie exempte de violence avec la participation du gouvernement à tous les niveaux ;
- Adoptent des mesures pour éradiquer la violence politique fondée sur le sexe, définie par l'ONU comme les actions, les comportements et/ou des attaques de toute nature, commis par une ou plusieurs personnes contre les femmes candidates, élues, nommées ou engagées dans la politique publique, ou contre leur famille, d'écourter, de suspendre, de restreindre ou empêcher l'exercice de mission ou de les forcer à faire, contre leur gré, une action ou une omission dans l'exercice de leurs fonctions ou dans l'exercice de leurs droits au sein de leurs  organisations politiques ;
- Exhortent le Conseil de sécurité des Nations unies à rechercher des stratégies efficaces pour éliminer toutes les formes de violence contre les femmes dans les conflits armés, en tenant les gouvernements responsables de la mise en œuvre correcte des accords internationaux sur ces stratégies ;
- Assistent les pouvoirs publics à mettre en œuvre le principe d'égalité et supprimer les obstacles à l'accès des femmes à une vie décente, selon leur choix libre et autonome. Ceci devrait être un effort collectif, impliquant tant les hommes que les femmes et devrait être une priorité de la communauté internationale ;
- Reconnaissent les organisations de société civile, qui exigent la justice et l'égalité dans tous les pays du monde, comme des participants essentiels impliqués dans le processus vers l'égalité des sexes ;
- Sollicitent et appuient l'engagement des Nations unies à l'avancement des droits des femmes. Que la lutte contre la violence de genre devienne une priorité de son action. 
L’Internationale socialiste des femmes : 
- Appelle les gouvernements à développer la législation pour combattre la violence basée sur le sexe d'un point de vue holistique, établir les  mesures de prévention, mais qui condamnent aussi fortement les criminels de violence, dans l’éducation, les services sociaux, le secteur de la santé, la publicité, les autorités légales et policières, la législation dans tous les domaines et cela afin de répondre globalement aux  millions de femmes qui souffrent.
- Recommande que les  gouvernements et la communauté internationale aillent plus loin vers des instruments éducatifs, sociaux et législatifs pour supprimer l'achat de services sexuels, puisque c'est un élément qui promeut actuellement la traite et la traite pour l'exploitation sexuelle.
Enfin, l’ISF invite tous, partis progressistes, leaders et médias dans le monde entier, à soutenir la campagne internationale qu’elle  lance conjointement avec l’Internationale socialiste contre la violence à l’égard des femmes, ainsi que les nombreuses campagnes en faveur des filles enlevées au Nigeria, cette monstrueuse attaque qui devrait servir pour renforcer l'engagement international contre la traite des êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle ».
 


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