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Le Pape parlait devant des dignitaires religieux musulmans dans l’enceinte de la mosquée al-Hussein ben Talal d’Amman, au deuxième jour de son premier voyage dans un pays arabe.
Il s’est inscrit en faux contre ceux qui “soutiennent” que “la religion est nécessairement une cause de division dans notre monde” et “prétendent que, moins d’attention est prêtée à la religion, (...) mieux cela est”.
Admettant “l’existence de tensions et de divisions entre les membres des différentes traditions religieuses”, Benoît XVI a affirmé que “c’est souvent la manipulation idéologique de la religion, parfois à des fins politiques, qui est le véritable catalyseur des tensions et des divisions, et parfois même des violences dans la société”.
“Musulmans et chrétiens, précisément à cause du poids de leur histoire commune si souvent marquée par des incompréhensions, doivent aujourd’hui s’efforcer d’être connus et reconnus comme des adorateurs de Dieu (...) toujours conscients de l’origine commune et de la dignité de toute personne humaine”, a-t-il dit.
Sa précédente, et première, visite dans un lieu de prière musulman, avait été celle à la Mosquée bleue d’Istanbul en novembre 2006, en pleine polémique après ses propos de Ratisbonne (Allemagne) semblant assimiler islam et violence.
Benoît XVI y avait spectaculairement fait une prière personnelle, tourné vers La Mecque.
A Amman, il n’a pas prié dans la mosquée, mais il s’est “recueilli par respect pour ce lieu de foi et de prières”, a précisé à la presse le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican.
Le prince Ghazi ben Mohamad, cousin et conseiller pour les Affaires religieuses du roi Abdallah II, a qualifié sa visite de “geste de bonne volonté et signe de respect mutuel entre musulmans et chrétiens” et l’a “remercié pour avoir exprimé (ses) regrets concernant le discours de 2006, qui a offensé les Musulmans”.
Cependant, le Pape n’a pas semblé convaincre tout le monde en la matière. “Ce n’était pas clair, il fallait qu’il le fasse ouvertement et clairement car ses propos (de 2006) étaient insultants pour le prophète” s’est plaint Youssef Abou Hussein, mufti (chef religieux) du gouvernorat de Karak (sud).
Le Pape a par ailleurs plaidé pour la reconnaissance des “droits fondamentaux à une coexistence pacifique” des chrétiens d’Irak.
C’est par le versant pèlerinage de son déplacement de huit jours au Proche-Orient que Benoît XVI avait débuté sa journée en se rendant au Mont Nebo où, selon la bible, Dieu a montré la Terre promise à Moïse.
Du sommet, dominant à 840 mètres la vallée du Jourdain, le Pape a contemplé quelques instants la ville d’Al-Qos à l’horizon.
Il s’est ensuite rendu à Madaba, où réside une importante communauté chrétienne, pour bénir la première pierre d’une université catholique.
Là aussi, il a mis en garde contre une religion “défigurée quand elle est mise au service de l’ignorance et du préjugé, du mépris, de la violence et des abus”. En fin de journée, lors des vêpres célébrées dans la cathédrale grecque-melkite catholique Saint-Georges à Amman, Benoît XVI a également dénoncé “l’industrie du divertissement” et ses “facteurs destructeurs (...) qui exploite sans cœur l’innocence et la sensibilité des jeunes et des personnes vulnérables”.