Signant sa deuxième victoire, Paris totalise six points, devant Newcastle et Dortmund (4) et Milan (2). Dans ce groupe relevé, pour l'identité des deux qualifiés, le brouillard est aussi épais que les fumigènes aux couleurs du PSG lancées par les ultras à la 51e minute.
Le tournant du match venait alors de se produire juste après la fausse joie d'un but refusé à Dembélé Pulisic lancé en contre-attaque annihilait sa propre occasion de but en ratant sa passe vers Leao. Dans la foulée, à la surface opposée, Kolo Muani poussait le ballon dans les filets après un cafouillage dans la surface (53e). Quelques minutes plus tard, Mbappé ratait l'un de ses duels avec son comparse de l'équipe de France Mike Maignan.
Mais le Français a réussi l'essentiel en transformant la physionomie du match par son ouverture du score, après une remontée de balle tout en puissance de Warren Zaïre-Emery depuis la moitié de terrain parisienne (32e). "Mettre le premier but et être à domicile nous ont permis de respirer", a convenu Luis Enrique, l'entraîneur parisien, après le match. Car l'AC Milan a donné des sueurs froides au Parc des Princes en première mi-temps. Leao, particulièrement remuant et dribbleur, a donné le tournis à Hakimi (vite averti par l'arbitre) et Marquinhos, avec notamment une frappe qui a frôlé le poteau gauche de Donnarumma (26e).
Il fallait voir le soulagement de Marquinhos, qui a serré frénétiquement les poings, lorsque le Portugais échouait à obtenir un corner après l'avoir malmené (74e). Le schéma tactique en 4-2-4 de Luis Enrique, qui avait pris l'eau dans la cocotte minute de Saint James Park face à Newcastle le 4 octobre (défaite 4-1), pourrait d'ailleurs continuer d'alimenter les discussions tant les milieux Zaïre-Emery et Ugarte paraissaient assez esseulés et dépassés par les Milanais avant le premier but.
La projection en contre-attaque qu'il garantit a néanmoins offert de nombreuses occasions de but après l'ouverture du score, quand le Milan lâchait sa rigueur défensive pour recoller. Le trio Mbappé, Dembélé et Kolo Muani s'est plusieurs fois régalé en remontant le terrain à grandes enjambées et en longues passes au sol - sans toutefois aller au bout. Il a fallu l'entrée de Lee Kang-in, enfin revenu de ses engagements avec l'équipe nationale de Corée du Sud, pour faire fructifier ces promesses, pour le premier but du milieu de terrain (89e). "On a essayé de jouer, mais ils sont tellement forts dans les espaces et les moments clés par leurs individualités", a regretté le coach italien Stefano Pioli.
Dans cette rencontre aux ramifications historiques tant les deux clubs ont échangé les joueurs (Weah, Ronaldinho...), la tribune Auteuil a aussi convoqué l'histoire contemporaine, déroulant plusieurs banderoles d'hommage aux "victimes innocentes" du conflit entre le Hamas et Israël et "contre toute forme de terrorisme", ainsi que des drapeaux palestinien et français. Le public décidément très en forme avait aussi opposé avant le coup d'envoi, dans son tifo, un Belmondo armé d'un revolver à un diable milanais criblé de balles...
Ce que tenteront de faire à nouveau sur le terrain, symboliquement, les Parisiens lors du match retour le 7 novembre dans le mythique San Siro. "Pour nous, jouer à Milan, ce sera difficile, ils sont plus en difficulté que nous, mais on doit être la même équipe à l'extérieur qu’à domicile", a déclaré Luis Enrique mercredi soir.
En attendant, le PSG a conjuré l'humiliation de Saint James Park en donnant sa propre leçon à un grand d'Europe et va pouvoir en confiance préparer sa revanche face aux "Magpies", pour la 5e journée, avant de finir à Dortmund. "Je n'oublie pas cette défaite à Newcastle", a confié Luis Enrique, une lueur de défi dans les yeux. "C'est le groupe de la mort, on le sait, jusqu'à la dernière journée ça va être difficile de se qualifier, chaque équipe aura sa chance.