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Entre le Maroc et la CEDEF, ce n'est pas exactement une histoire d'amour. Le Royaume a attendu 14 longues années pour ratifier, le 21 juin 1993 en marge de la conférence internationale des droits de l'homme à Vienne, la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. La publication au Bulletin officiel, acte essentiel pour l'entrée en vigueur, s'est faite tardivement, en 2001, c'est-à-dire 8 ans après la ratification. « C'est presque à reculons que le Maroc a adhéré à cette convention », constate notre interlocutrice.
Et la ratification est loin d'être ici un long fleuve tranquille. Le chemin de la ratification est semé d'embûches faites de réserves. « Le Maroc a assorti la ratification de la CEDEF par d'importantes déclarations et réserves concernant l'article 2, le paragraphe 4 de l'article 15, le paragraphe 2 de l'article 9, l'article 16 et l'article 29. En mars 2006, le gouvernement a exprimé son intention de réexaminer ces réserves et d'adhérer au Protocole additionnel de la CEDEF.
Cette intention a été réaffirmée, en tant qu'engagement officiel, dans la note accompagnant la candidature du Maroc au Conseil des droits de l'Homme, dont il est maintenant membre après son élection le 9 avril 2006. Sauf que le gouvernement a consenti très peu d'efforts pour diffuser la Convention auprès des professionnels de justice, des principaux intervenants et auprès du large public. Les conclusions et recommandations du Comité de la CEDEF, suite à l'examen des rapports du gouvernement marocain n'ont pas fait l'objet de diffusion non plus. C'est surtout les ONG féministes et de droits humains qui se sont investies dans ce domaine en fonction des moyens disponibles », note le rapport parallèle sur la mise en œuvre de la CEDEF coordonné par l'Association démocratique des femmes du Maroc présenté devant les instances onusiennes.