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La vie dans les sociétés actuelles semble être dominée par les risques mondiaux et quotidiens même si le degré de ce risque n'est pas encore clair . Cependant, on note que la communication sur les risques ou l'utilisation du terme « risque » a augmenté dans le monde à travers le débat public et la recherche scientifique. L’étendue de la pandémie du Covid-19 a démontré que la plupart des pays n’étaient pas prêts à faire face à ce type de catastrophes. Cette situation a été bien illustrée par la différenciation des modes de gestion des impacts de ce fléau sur les plans économique, social et sanitaire . Il y a des pays qui ont pris des mesures draconiennes, et ce pour limiter au maximum la propagation de la pandémie, en procédant au confinement total des villes foyers de la propagation (Chine). D’autres ont choisi la fermeture totale des frontières ainsi que le confinement graduel à l’intérieur du pays (Maroc). Cependant, l’hésitation quant à la prise de décisions convenables a eu des conséquences catastrophiques au niveau de la propagation de la pandémie du coronavirus (USA, France, Italie, Espagne, etc). La question qui se pose actuellement est : pourquoi les gouvernements et les populations ont mal perçu cette crise sanitaire ? Est-ce que la science exacte est suffisante pour évaluer et traiter les risques pour ce type de pandémies ?
La notion du risque n'est pas nouvelle. Elle a été largement utilisée dans les domaines de la finance, de l'analyse de la sécurité et des risques environnementaux et sanitaires, puis elle a été appliquée dans le domaine des politiques publiques. Il faut aussi différencier le risque du danger : le danger est le préjudice, les dommages et le désastre inhérents à une situation ou à un événement, tandis que le risque est la probabilité de tels préjudices. Aussi, la probabilité ne peut pas être déterminée dans l’absolu ; par conséquent, le risque est associé à l'incertitude. Avec les grandes catastrophes que connaît le monde moderne actuellement, le concept de risque est devenu un moyen important pour comprendre la société contemporaine. Cela rend de plus en plus la tâche difficile aux gouvernements afin de gérer les risques, par le biais de réglementations, lois, normes et services.
L’une des premières remarques qu’on pourra avancer par rapport à la gestion de cette pandémie est que plusieurs pays développés ont cru que la gestion du risque suppose sa réalité factuelle et adopté une approche technique. Ainsi, le risque faisait référence à un événement qui pouvait être abordé objectivement et étudié par des experts scientifiques et des institutions capables d'identifier, de mesurer et de gérer les tâches nécessaires pour le contrôler. Cependant, il faut dire que le risque est subjectivement défini et influencé par plusieurs facteurs, tels que le sentiment de contrôle perçu, les systèmes de valeurs, la connaissance de l'incident et ses conséquences potentielles. Le risque est façonné par un éventail de facteurs institutionnels et culturels. En suivant par exemple les réactions des Marocains par rapport à la pandémie du Covid-19 (réseaux sociaux, journaux, etc.), on a vu comment une partie de la population a réagi avec méfiance à l'égard des connaissances scientifiques et des directives de l’autorité publique. Elle a tenu à justifier son attitude par des croyances alternatives (religieuses) et des pratiques non scientifiques qui, on suppose, protégeraient contre le Covid-19. Il ressort de cet exemple que ce ne sont pas les risques ou leur qualité mais les valeurs liées à des types spécifiques d'organisation sociale qui sont responsables de la manière dont les risques sont politisés, sélectionnés, perçus et gérés.
L’autre question qui mérite d’être abordée est celle de la réponse de l’Etat et la politique. Traditionnellement, la politique et l'administration de l'Etat abordent souvent les risques sociétaux en termes de rationalité instrumentale, et ce pour encadrer leurs propres décisions et attentes concernant les réponses du public dans la même vision du monde rationnel. Néanmoins, lorsqu'une situation trop complexe se présente comme le cas du Covid-19, la pondération rationnelle des avantages et des inconvénients n'est plus un moyen raisonnable de prendre de bonnes décisions.
Les modes classiques de gestion des risques sont généralement centrés sur l'Etat. Ce dernier prend des décisions générales sur la mesure dans laquelle l’incertitude est acceptable et sur les niveaux de risque tolérables et par le biais de régimes de réglementation des risques, et réagit au niveau du marché ou des processus sociaux pour contrôler les conséquences négatives potentielles pour l’homme. De plus, la réglementation comporte de multiples dimensions englobant les lois, les règles, les politiques et les institutions de l'Etat.
En outre, la réglementation fondée sur le risque est une manifestation du passage à des approches managériales fondées sur le risque. Dans ses formes les plus extrêmes, cette réglementation constitue un cadre de gouvernance qui conçoit les risques comme gérables et contrôlables. Sur le plan institutionnel, cela se reflète dans les institutions de régulation intersectorielles , dans la coexistence et la coordination des sources de réglementation publiques et privées (assurances, sécurité sociale, normes de sécurités, etc).
Pour le Maroc, la réaction vis-à-vis de la pandémie du Covid-19 était très difficile au début, compte tenu de son étendue à l’échelle mondiale et la non préparation à ce type de risques. Le défi qui était primordial pour les autorités publiques était de mettre en place une coordination efficace accompagnée d’une communication réaliste entre les institutions et la population. Cependant, il s’avère que le Maroc devra avoir dorénavant l'expertise nécessaire pour mettre en œuvre tous les éléments de la gestion des risques de cette ampleur.
De plus , le Maroc a l’obligation d’adopter dans le futur deux approches relatives à la gouvernance des risques. D’une part, l’approche technologique qui consiste à identifier à l'avance les éléments de risque, à l'aide de la technologie scientifique, et concevoir des dispositifs de sécurité appropriés. D’autre part, l’approche culturelle qui révèle que notre reconnaissance des risques est étroitement liée à notre culture. L’Etat a commencé et devra continuer l’établissement d’une « culture de la sécurité ». Les pratiques culturelles telles que l'application des lois, les normes et les attitudes influencent grandement le fonctionnement des systèmes, même les composants technologiques.
Il faut admettre qu’à partir des réactions de la population marocaine, au début de la pandémie du coronavirus, et pour être à l'abri des risques et prévenir les catastrophes, le peuple marocain devra changer sa façon de penser. Il doit se concentrer sur l'amélioration de la qualité de vie plutôt que sur la recherche d'une abondance matérielle. Il faut aussi regarder les pièges du développement superficiel, combattre la culture de la médiocrité, ainsi nous pouvons tous trouver les indices nécessaires pour faire de notre pays et de notre société un lieu plus sûr et meilleur. Il ne faut pas oublier que le progrès technologique continuera de créer de nouveaux problèmes, il est donc préférable de ne pas dépendre des processus technologiques pour résoudre nos difficultés et le risque est une condition existentielle qui ne peut jamais être éliminée.
Enfin, il faudra en tant que Marocain et fier de l’être, dire que la réponse de l’Etat marocain « providence » a été bien calculée en choisissant la santé du peuple comme priorité par rapport au développement économique. Grâce à l’élan de solidarité lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI avec la participation du budget de l’Etat, de plusieurs organismes, des fonctionnaires, et de la population, le Fonds spécial de gestion de la pandémie du coronavirus a permis d’indemniser les salariés, les entreprises et les citoyens démunis . De plus, la pratique du confinement total et qui a été saluée à l’échelle mondiale a constitué une courageuse décision qui a eu des conséquences très positives quant au contrôle de l’étendue de la pandémie.
La notion du risque n'est pas nouvelle. Elle a été largement utilisée dans les domaines de la finance, de l'analyse de la sécurité et des risques environnementaux et sanitaires, puis elle a été appliquée dans le domaine des politiques publiques. Il faut aussi différencier le risque du danger : le danger est le préjudice, les dommages et le désastre inhérents à une situation ou à un événement, tandis que le risque est la probabilité de tels préjudices. Aussi, la probabilité ne peut pas être déterminée dans l’absolu ; par conséquent, le risque est associé à l'incertitude. Avec les grandes catastrophes que connaît le monde moderne actuellement, le concept de risque est devenu un moyen important pour comprendre la société contemporaine. Cela rend de plus en plus la tâche difficile aux gouvernements afin de gérer les risques, par le biais de réglementations, lois, normes et services.
L’une des premières remarques qu’on pourra avancer par rapport à la gestion de cette pandémie est que plusieurs pays développés ont cru que la gestion du risque suppose sa réalité factuelle et adopté une approche technique. Ainsi, le risque faisait référence à un événement qui pouvait être abordé objectivement et étudié par des experts scientifiques et des institutions capables d'identifier, de mesurer et de gérer les tâches nécessaires pour le contrôler. Cependant, il faut dire que le risque est subjectivement défini et influencé par plusieurs facteurs, tels que le sentiment de contrôle perçu, les systèmes de valeurs, la connaissance de l'incident et ses conséquences potentielles. Le risque est façonné par un éventail de facteurs institutionnels et culturels. En suivant par exemple les réactions des Marocains par rapport à la pandémie du Covid-19 (réseaux sociaux, journaux, etc.), on a vu comment une partie de la population a réagi avec méfiance à l'égard des connaissances scientifiques et des directives de l’autorité publique. Elle a tenu à justifier son attitude par des croyances alternatives (religieuses) et des pratiques non scientifiques qui, on suppose, protégeraient contre le Covid-19. Il ressort de cet exemple que ce ne sont pas les risques ou leur qualité mais les valeurs liées à des types spécifiques d'organisation sociale qui sont responsables de la manière dont les risques sont politisés, sélectionnés, perçus et gérés.
L’autre question qui mérite d’être abordée est celle de la réponse de l’Etat et la politique. Traditionnellement, la politique et l'administration de l'Etat abordent souvent les risques sociétaux en termes de rationalité instrumentale, et ce pour encadrer leurs propres décisions et attentes concernant les réponses du public dans la même vision du monde rationnel. Néanmoins, lorsqu'une situation trop complexe se présente comme le cas du Covid-19, la pondération rationnelle des avantages et des inconvénients n'est plus un moyen raisonnable de prendre de bonnes décisions.
Les modes classiques de gestion des risques sont généralement centrés sur l'Etat. Ce dernier prend des décisions générales sur la mesure dans laquelle l’incertitude est acceptable et sur les niveaux de risque tolérables et par le biais de régimes de réglementation des risques, et réagit au niveau du marché ou des processus sociaux pour contrôler les conséquences négatives potentielles pour l’homme. De plus, la réglementation comporte de multiples dimensions englobant les lois, les règles, les politiques et les institutions de l'Etat.
En outre, la réglementation fondée sur le risque est une manifestation du passage à des approches managériales fondées sur le risque. Dans ses formes les plus extrêmes, cette réglementation constitue un cadre de gouvernance qui conçoit les risques comme gérables et contrôlables. Sur le plan institutionnel, cela se reflète dans les institutions de régulation intersectorielles , dans la coexistence et la coordination des sources de réglementation publiques et privées (assurances, sécurité sociale, normes de sécurités, etc).
Pour le Maroc, la réaction vis-à-vis de la pandémie du Covid-19 était très difficile au début, compte tenu de son étendue à l’échelle mondiale et la non préparation à ce type de risques. Le défi qui était primordial pour les autorités publiques était de mettre en place une coordination efficace accompagnée d’une communication réaliste entre les institutions et la population. Cependant, il s’avère que le Maroc devra avoir dorénavant l'expertise nécessaire pour mettre en œuvre tous les éléments de la gestion des risques de cette ampleur.
De plus , le Maroc a l’obligation d’adopter dans le futur deux approches relatives à la gouvernance des risques. D’une part, l’approche technologique qui consiste à identifier à l'avance les éléments de risque, à l'aide de la technologie scientifique, et concevoir des dispositifs de sécurité appropriés. D’autre part, l’approche culturelle qui révèle que notre reconnaissance des risques est étroitement liée à notre culture. L’Etat a commencé et devra continuer l’établissement d’une « culture de la sécurité ». Les pratiques culturelles telles que l'application des lois, les normes et les attitudes influencent grandement le fonctionnement des systèmes, même les composants technologiques.
Il faut admettre qu’à partir des réactions de la population marocaine, au début de la pandémie du coronavirus, et pour être à l'abri des risques et prévenir les catastrophes, le peuple marocain devra changer sa façon de penser. Il doit se concentrer sur l'amélioration de la qualité de vie plutôt que sur la recherche d'une abondance matérielle. Il faut aussi regarder les pièges du développement superficiel, combattre la culture de la médiocrité, ainsi nous pouvons tous trouver les indices nécessaires pour faire de notre pays et de notre société un lieu plus sûr et meilleur. Il ne faut pas oublier que le progrès technologique continuera de créer de nouveaux problèmes, il est donc préférable de ne pas dépendre des processus technologiques pour résoudre nos difficultés et le risque est une condition existentielle qui ne peut jamais être éliminée.
Enfin, il faudra en tant que Marocain et fier de l’être, dire que la réponse de l’Etat marocain « providence » a été bien calculée en choisissant la santé du peuple comme priorité par rapport au développement économique. Grâce à l’élan de solidarité lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI avec la participation du budget de l’Etat, de plusieurs organismes, des fonctionnaires, et de la population, le Fonds spécial de gestion de la pandémie du coronavirus a permis d’indemniser les salariés, les entreprises et les citoyens démunis . De plus, la pratique du confinement total et qui a été saluée à l’échelle mondiale a constitué une courageuse décision qui a eu des conséquences très positives quant au contrôle de l’étendue de la pandémie.