Ouafa Hajji, la présidente usfpéiste de l’Internationale socialiste des femmes Le chant des militantes


N.R
Vendredi 8 Mars 2013

Ouafa Hajji, la présidente usfpéiste de l’Internationale socialiste des femmes Le chant des militantes
La présidente de l’Internationale socialiste des femmes est sur tous les fronts. Et en cette journée internationale de la femme, Ouafa Hajji est surbookée, plus que jamais. Il y a tant à faire en matière d’égalité entre les  femmes  et les hommes, de droits à arracher, d’injustice à réparer.
 Entre deux avions, deux (bonnes)  causes à défendre, deux dossiers à plaider, cette militante de l’USFP, élue à l’unanimité, il y a quelques mois, à la tête de l’Internationale socialiste des femmes,ne s’arrête jamais. Pas le temps, pas le droit.  En cette première semaine de mars, elle est à New York, où elle assiste aux travaux de la 57ème session de la commission onusienne de la condition de la femme et qui se réunit autour de la thématique de «L’élimination et la prévention de toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles». Le mois passé, elle était à Lisbonne où elle présidait la réunion du conseil de l’ISF. Et si Ouafa Hajji n’a plus une minute à elle, son engagement, lui, est encore plus fort. A l’Union socialiste des forces populaires, sa famille politique, elle vient de faire son entrée au sein de l’instance exécutive. La vie militante continue de plus belle…
«Une militante qui a des convictions et non pas des certitudes», disent d’elle les Usfpéistes ayant suivi ses pas en politique. «Une bosseuse qui préfère l’action au bavardage», renchérissent ses collègues de travail. «Une femme qui s’est toujours battue pour les droits des Marocaines, non pas pour en faire un tremplin mais un vrai combat», résument les activistes du Mouvement féminin qui l’ont bien connue. Ouafa Hajji, la nouvelle présidente de l’Internationale socialiste des femmes- élue à l’unanimité à ce poste lors du 20ème congrès de l’ISF qui s’est tenu  en Afrique du Sud- est bien ce qu’il convient d’appeler une  femme engagée.  En plus d’être une «wonder woman» à la carrière exceptionnelle –quand on est femme, au Maroc et nulle part ailleurs- à Bank Al-Maghrib où elle figure parmi la «short list» des directeurs «qui comptent».  «Mais attention, s’empressent de préciser militants et militantes du parti de la Rose, seul l’engagement politique peut apporter ce supplément d’âme».
Dans la famille Hajji, demandez la sœur ! Fille et sœur d’Ittihadis, Ouafa Hajji est née, en 1959, dans la potion magique de la politique. Ses souvenirs d’enfance se sont construits entre jeux de gamine et débats sans fin où l’on refaisait sans cesse le monde, un monde forcément meilleur. Dans la famille Hajji, l’héritage usfpéiste se transmet, de père en fils et fille. Celle qui est désormais à la tête de l’Internationale socialiste des femmes – l’aboutissement suprême pour une féministe de gauche- a naturellement fait ses premières armes au sein de l’Union nationale des étudiants du Maroc, l’emblématique syndicat estudiantin de gauche. C’est sur les bancs de l’Université Mohammed V de Rabat où elle est étudiante en économie –après avoir décroché un bac C au lycée Descartes en 1977 – que la jeune femme fait son apprentissage  de la lutte et du combat  en même temps que  son baptême du feu. En ces  années de braise, la répression s’abattait sur tous ceux et celles qui rêvaient de démocratie.  Les convictions de Ouafa Hajji n’en finissent pas de se forger.  Un parcours militant commence. Au 16ème congrès de l’UNEM, Ouafa Hajji est élue membre de la commission administrative.
En même temps qu’elle mène carrière à Bank Al Maghrib –un antre presque hermétique aux femmes il y a quelques années- l’engagement politique de Mme Hajji se fait au plus près des citoyens. Elle choisit la proximité et se présente aux élections municipales, «meilleure école de la démocratie locale», dit-elle. Edile d’Agdal-Ryad, à Rabat, durant trois mandats successifs, elle sera également la vice-présidente d’un conseil municipal qui avait porté à sa tête un autre usfpéiste, Hafid Boutaleb. «Ouafa Hajji et Hafid Boutaleb ont formé un tandem de choc. C’est sous leur mandat que les quartiers de l’Agdal et Ryad se sont métamorphosés. Ils ont fonctionné comme de vrais élus locaux, à l’écoute des citoyens qui leur ont fait confiance», témoigne une habitante qui vit toujours  à l’Agdal, sur l’avenue Fal  Ould Oumeir.
Cette  ancienne présidente fondatrice de l’Association féminine «Jossour», aujourd’hui membre du Bureau politique de l’USFP, n’a jamais dissocié l’engagement politique du  combat pour les droits des Marocaines. La question féminine, a-t-elle coutume d’expliquer, est  forcément politique car elle est au cœur de tout projet de société.
Le 30 septembre dernier, Ouafa Hajji est l’une des principales chevilles ouvrières de la Déclaration de Rabat qui a sanctionné la réunion régionale pour la Méditerranée Nord et Sud, la Méditerranée orientale, le Moyen-Orient et le Caucase de l’Internationale socialiste des femmes tenue sous le thème du rôle des femmes arabes dans la construction démocratique. Une déclaration qui, entre autres, «soutient et exige la participation active des femmes dans les processus démocratiques appelés «le Printemps arabe» et dans tous les autres processus qui luttent pour la démocratie dans le monde, et souligne l’importance des droits des femmes comme l’un des éléments cruciaux de ces processus».  Ouafa  Hajji  et son engagement en sont aujourd’hui  le parfait témoignage.


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