“Il y a un grand décalage entre le poids des jeunes dans la société et leurs places et rôles dans la définition des politiques publiques”
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du mémorandum marocain pour le renforcement de
la participation démocratique des jeunes aux affaires publiques », il y a décalage entre le poids
démographique et social des jeunes et le rôle qu’ils jouent sur l’échiquier
politique.
Libé : Vous venez de lancer «L’initiative du mémorandum marocain pour le renforcement de la participation démocratique des jeunes aux affaires publiques ». Qui sont ses initiateurs ?
Othmane Gair : Pour la première fois au Maroc, de jeunes militants associatifs et politiques se mettent ensemble pour élaborer un cadre de référence commun pour l’ensemble des mouvements de jeunes présentant les revendications de cette grande partie de la population en ce qui concerne la représentation et la participation politique d’une part, et d’autre part, l’intégration des préoccupations, besoins et droits des jeunes dans l’élaboration et la conduite des différentes politiques publiques. L’initiative du mémorandum marocain pour le renforcement de la participation démocratique des jeunes aux affaires publiques est conduite à la fois par l’Instance nationale de la jeunesse et de la démocratie (INJD) qui regroupe les différentes jeunesses partisanes, l’Union des organisations éducatives, le Réseau marocain des jeunes et le Forum vérité et justice. Cette initiative est soutenue par le projet « Sanad » de l’USAID.
Quelles sont les motivations de votre initiative ?
Il faut dire qu’actuellement, on assiste à une augmentation de la demande de participation et d’adhésion des jeunes aux différentes causes nationales, la préservation de l’intégrité territoriale et le renforcement du processus de démocratisation, entre autres. On peut ajouter aussi l’élargissement des champs d’action des jeunes sur les plans civils, politiques, culturels, économiques, etc. Un constat renforcé par le poids important de la population des jeunes dans l’architecture démographique de la population du pays.
Cela dit, on peut relever un grand décalage entre, d’une part, le poids démographique et social des jeunes, et leur présence civile et politique, et d’autre part, leurs positions et rôles dans les institutions et dans les processus de définition des politiques publiques. Par conséquent, on peut constater actuellement l’absence d’une politique publique nationale intégrée pour les jeunes sur le plan national et local.
Quel est votre plan d’action pour concrétiser cette initiative ?
Tout d’abord, il faut dire qu’il s’agit d’une initiative de grande envergure qui entend globaliser l’ensemble des revendications de participation démocratique des jeunes dans la chose publique. De ce fait, nous avons prévu un certain nombre d’actions dans la perspective de rédiger un mémorandum qui fera l’objet d’une grande campagne de plaidoyer au niveau national et local. Dans ce sens, nous allons réaliser une étude comparée de la participation démocratique des jeunes dans les politiques publiques et les pistes de son renforcement, l’organisation de rencontres nationales et régionales avec l’ensemble des intéressés, et finalement la rédaction de la version finale du mémorandum que nous voulons constructif, réaliste et orienté vers l’avenir, vers plus d’implication des jeunes dans la définition des politiques publiques.
Quelle utilisation allez-vous faire de ce mémorandum ?
Une fois le mémorandum finalisé, nous allons mener une grande campagne de plaidoyer auprès du gouvernement, des partis politiques, des groupes parlementaires, des syndicats, des médias, etc. pour mettre en application son contenu. Notre rôle consistera aussi à assurer le suivi de la réalisation des revendications et des recommandations au niveau national et local.
Quel est votre référentiel pour l’élaboration de votre mémorandum ?
Le point de départ de notre initiative est tout d’abord universel. Il s’agit essentiellement des déclarations, conventions et traités internationaux portant sur les droits politiques, économiques et sociaux, l’initiative et documents de la Ligue arabe relatifs au renforcement de la participation des jeunes ainsi que les expériences réussies des autres pays.