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One, two, three …Où va l’Algérie ?


Rachida Alami
Mardi 18 Janvier 2011

Si la situation en Tunisie se dirige vers la stabilité, en Algérie, les choses se compliquent davantage. Des émeutes sociales dans plusieurs régions de l’Algérie et un début de protestation à la tunisienne : un jeune s’est immolé devant un édifice gouvernemental. Sur le terrain, la stabilité reste précaire. La violence qui a marqué le quotidien des Algériens ces derniers jours est le signe d’un malaise collectif d’une situation désastreuse. Les jeunes Algérois d’abord et ceux des autres villes ensuite ont crié haut ce que l’on se disait tout bas. Ils n’ont jamais ressenti les retombées économiques et financières de cette manne pétrolière dans leur vie  quotidienne. Eux qui criaient hier dans les stades «One two three …viva l’Algérie !» pour encourager les Fennecs, se demandent aujourd’hui à Bab El Oued et dans les autres quartiers de la capitale où va leur pays : « One, two, three… Où va l’Algérie ?», comprendre « Où vont les revenus pétroliers ». La hausse des prix, la montée du chômage parmi les jeunes et la détérioration des services sociaux de base, les problèmes de logements sont les principales causes de ces émeutes.
Et comme dans toute crise socio-politique, des faucons du système sont intervenus pour contenir les événements et en tirer le grand profit politique. Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, appelle à une révision «profonde et radicale» de la Constitution. Une fuite en avant manifeste, puisque Belkhadem est connu pour sa proximité du maître d’Al Mouradia, Abdelaziz Bouteflika. Les tentatives de procéder de manière démagogique à un retour aux prix normaux des matières de base n’a pas trouvé écho chez les citoyens, dont le niveau des doléances  à caractère social prend la configuration de revendications politiques. Les slogans scandés par la jeunesse algérienne ont porté sur le pouvoir exercé par une minorité et la vie faste que mènent les généraux du pays, dont les fils se sont reconvertis en narcotrafiquants. Certaines voix se sont même élevées pour dénoncer l’intention de céder le pouvoir au petit frère du président Said Bouteflilka, l’homme qui fait actuellement la pluie et le beau temps à Alger. N’est-il pas, avec le général Tawfik Mednin, le parrain des transactions d’armes conclues en boucle ces cinq dernières années ? Des armes qui n’ont à aucun moment pu endiguer l’existence de groupes paramilitaires au cœur du territoire algérien, et parfois à 70 km de la capitale…L’ombre d’une Tunisie révolutionnaire ne laissera certainement pas indifférentes les composantes de la société algérienne.



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