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«Plus de 80% des personnes interrogées ont souligné que l'insécurité avait augmenté par rapport à l'année dernière», indique Marcel Stoessel, directeur en RDC d'Oxfam international qui a publié hier les résultats d'une enquête auprès de 569 habitants de 20 communautés affectées par le conflit dans le Sud-Kivu et le Nord-Kivu.
«L'offensive contre les FDLR (rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda) était censée apporter la paix à l'est du Congo, mais notre enquête montre que les populations vivent toujours dans la crainte des attaques violentes», relève Oxfam dans un communiqué.
L'organisation appelle la Mission de l'ONU en RDC (Monuc) «à suspendre son soutien à cette offensive si ces abus perdurent ou restent impunis».
Selon l'organisation, la moitié des communautés interrogées ont signalé une hausse «spectaculaire» des cas de violences sexuelles depuis le lancement de l'offensive en janvier, un problème qui reste «endémique». Si les femmes sont les plus exposées, des enfants âgés parfois de quatre ans seulement ainsi que des hommes ont aussi été violés, rapporte-t-elle.
Des cas de tortures ont également été signalés dans une communauté sur quatre: personnes enterrées jusqu'au cou par les FDLR jusqu'à ce qu'elles acceptent le paiement d'une «amende» pour leur libération, personnes battues dans des caches souterraines puis plongées dans des tonneaux d'eau salée. A la torture s'ajoutent également des scènes de pillage et le recrutement d'enfants-soldats par les rebelles, poursuit Oxfam. «L'ensemble des communautés craint les représailles et les pillages ainsi que les pratiques d'extorsion de fonds qui sont devenues monnaie courante». «Beaucoup de personnes interrogées ont souligné qu'elles avaient autant peur des FDLR que de l'armée congolaise», souligne l'organisation.
Des «sections importantes» de l'armée congolaise seraient également à l'origine d'abus, pratiquant notamment l'usage de «travaux forcés» en obligeant hommes et adolescents à transporter des marchandises pour son compte.
Dans le Nord-Kivu, «il a été établi que la majorité des violences sexuelles a été perpétrée par l'armée congolaise», note Oxfam. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), environ 400.000 personnes ont fui les affrontements dans l'est du pays depuis mars. L'ONU chiffre à 800.000 le nombre de déplacés depuis janvier.