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Depuis leur arrivée au pouvoir, le président et sa majorité ont débloqué 787 milliards de dollars (555 milliards d'euros) pour relancer l'économie grâce à d'importantes baisses d'impôts, l'augmentation d'allocations et des projets créateurs d'emplois. Ils ont étendu la couverture de santé à environ quatre millions d'enfants démunis, encadré les activités des cigarettiers, instauré une prime à la casse pour favoriser l'achat de véhicules moins polluants, et nommé la première juge hispanique à la Cour suprême -Sonia Sotomayor.
Pourtant, certains dossiers prioritaires divisent la majorité et accusent des retards. Ainsi, malgré les appels pressants du chef de la Maison Blanche, les deux chambres du Parlement font traîner leur décision sur la réforme du système de santé visant à étendre l'assurance maladie à la plupart des 48 millions d'Américains qui en sont dépourvus. Les démocrates partagés assurent croire à une adoption cette année, mais l'aura du grand projet a souffert.
Fin juin, les députés démocrates s'étaient déjà fait violence en approuvant de justesse l'augmentation de la facture d'électricité dans le cadre d'un vaste projet de lutte contre le réchauffement climatique visant à abaisser les émissions de gaz à effet de serre (GES), créer des emplois verts et réduire la dépendance des Etats-Unis au pétrole étranger. Le vote du Sénat paraît de plus en plus aléatoire.
Quant à la réforme de la finance, destinée à empêcher à l'avenir l'effondrement du marché financier et du crédit, elle nécessite une révision des règles du prêt et de l'investissement et une restructuration des régulations du gouvernement. Or les Américains commencent à perdre la foi dans le plan anti-récession de 787 milliards de dollars et s'inquiètent de plus en plus de l'explosion de la dette publique, d'après les sondages. La cote de popularité de Barack Obama reste solide, autour des 55% d'avis positifs, mais elle a quitté les sommets qui pendant un temps empêchaient les républicains de critiquer directement le chef de l'Etat. Cependant, "les gens continuent de penser que (le président) va relever l'économie", estime Andrew Kohut, du Centre de recherche Pew pour la population et la presse.
Les présidents font traditionnellement passer les projets emblématiques dans la première année de leur mandat, avant les vacances parlementaires en août: la baisse des impôts pour les républicains Ronald Reagan et George W. Bush, et la réduction du déficit budgétaire pour le démocrate Bill Clinton.
Pour Barack Obama, ce sera le plan de relance de l'économie. La mesure a d'abord été populaire dans les sondages mais à la mi-juillet, une enquête Gfk pour l'Associated Press révélait que 58% des personnes interrogées ne croyaient plus à l'effet anti-récession, et que seuls 9% comptaient encore beaucoup sur ces 787 milliards pour soutenir l'économie. "Nous avançons dans la bonne direction", a assuré Barack Obama vendredi, "nous perdons des emplois à un rythme deux fois moins élevé que quand j'ai pris mes fonctions". Le chômage venait d'enregistrer son premier, mais léger, recul en 15 mois, même si l'économie américaine a supprimé 247.000 emplois en juillet. La rentrée parlementaire en septembre donnera le coup d'envoi d'une session de trois mois et demi à l'agenda chargé, avec le retour de la réforme du système de santé, celui du changement climatique au Sénat, des augmentations des dépenses à deux chiffres pour 2010 et le renforcement des règles de la finance. D'autres ombres planent sur l'agenda présidentiel: des déficits budgétaires annuels qui devraient se maintenir au-dessus des 600 milliards de dollars (423 milliards d'euros) dans les dix prochaines années, et le déficit d'au moins 1.800 milliards (1.269 milliards d'euros) attendu cette année. Quand il s'attaquera au déficit, s'il s'y attaque, le chef de l'Etat se verra rappeler sa promesse de ne pas augmenter les impôts des couples modestes. Mais s'il voit sa cote de popularité faiblir légèrement, Barack Obama sait que celle des républicains est encore pire. Le risque de voir le Congrès basculer dans l'opposition, comme en 1994 sous Bill Clinton, paraît donc faible.