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L’intervenant va plus loin. Il a déclaré que 30 parlementaires marocains sont poursuivis pour trafic de drogue et a demandé aux autorités algériennes de déposer plainte contre le Maroc auprès de l’ONU au motif que le cannabis marocain menace la sécurité et la stabilité de son pays.
Pour certains observateurs, Mustapha Khayati manque de précision et fait appel à des chiffres erronés. D’abord, au sujet de de la superficie exploitée. Pour eux, les champs de cannabis marocains s'étendent sur 47.400 hectares alors que la superficie de ces champs a diminué de 60 % en dix ans. Ceci d’autant plus que la majeure partie du haschich produit est exportée vers l'Europe et les Etats-Unis comme le confirme l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS).
De son côté, Frontex, organisme chargé de la gestion de la coopération aux frontières extérieures des Etats membres de l’Union européenne, a indiqué avoir enregistré au cours de l’année précédente des transports via des yachts de luxe de grandes quantités de haschich entre le Maroc et l’Espagne.
Ensuite, le manque de statistiques concernant le trafic de drogue en provenance du Maroc. Les observateurs constatent que le président de l’Organisme national de promotion de la santé et du développement de la recherche accuse le Maroc d’inonder le marché algérien sans avancer un seul chiffre qui étaierait ses accusations. En fait, les statistiques permettant d'estimer ou d'évaluer les quantités de drogue consommées en Algérie ou celles qui y transitent font défaut de l’aveu même de Mohamed Abdou Benhala qui ne cesse de répéter à qui le veut l’entendre que son pays constitue un «espace de transit» du cannabis provenant du Maroc et destiné aux pays européens ainsi qu’à la Tunisie, la Libye et l'Egypte.
Ce même responsable a insisté sur la nécessité d'étudier l'ensemble des affaires transmises à la justice pour avoir des chiffres fiables, en précisant que les seules données que l'office possédait étaient celles relatives au nombre de personnes traitées par les centres publics de désintoxication. Ce qui en dit long sur le non sérieux des accusations algériennes contre le Maroc.
A rappeler que cette sortie médiatique survient à quelques jours seulement des accusations proférées par la Chambre de commerce, d’industrie et de services d’Oujda qui vient d’accuser ouvertement des “officines algériennes” de préparer un plan « extrêmement dangereux pour submerger le Royaume de comprimés psychotropes » et ce n’est pas la première fois que pareille polémique éclate entre les deux pays. Elle-même devenue monnaie courante.