La Fondation Ytto jette l’ancre à Ait Kalla
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Initiée par la Fondation Ytto pour l’hébergement et la réhabilitation des femmes victimes de violence, en coordination avec d’autres associations, cette caravane ambitionne de sensibiliser les habitants de cette région et ses alentours à l’application des dispositions du nouveau Code de la famille et faire régulariser des milliers de mariages coutumiers non authentifiés par des adouls.
« Nous poursuivons notre engagement initial, à savoir la généralisation et la bonne application des dispositions du Code de la famille », nous a précisé Saida Bajjou, membre actif de la fondation.
De son côté, Najat Ikhich, présidente de la Fondation Ytto et coordinatrice de ladite caravane a précisé que cette opération n’est qu’une autre étape dans la série de caravanes initiée en 2003. Elle s’inscrit dans le cadre de la campagne nationale pour la régularisation des actes de mariage entamée il y a quelques années et qui vise à appliquer l’article 16 du Code de la famille stipulant que seul l’acte de mariage constitue une preuve de l’existence des liens découlant de celui-ci.
Mme. Ikhich a indiqué que cette caravane vise les villages d’Ait Kalla et Ait Maghlif qui représentent des points noirs où sa Fondation a pu constater un grand nombre de mariages non authentifiés par des adouls.
En effet, la Fondation Ytto a fait de ce genre de mariages son cheval de bataille. Ses membres estiment qu’il n’est que l’arbre qui cache la forêt des mariages de mineures. Un phénomène social qui se perpétue dans cette région et dans d’autres.
Ces mariages se font, selon eux, sans la présence d’adouls mais sont approuvés par deux témoins conformément aux traditions. Résultat : une forte natalité et un taux record d’analphabétisme.
« Il suffit d’observer le nombre de femmes abandonnées qui sont parfois contraintes de quitter leurs villages et leurs enfants considérés comme non légitimes, pour constater que l’acte de mariage constitue une garantie pour les droits de la femme et des enfants issus de ce mariage et une protection en cas de divorce ou de décès. Un mariage non authentifié signifie que la femme n’aura pas droit à sa pension en cas de divorce, ni à l’héritage en cas de décès et que ses enfants ne seront pas considérés comme légitimes, de même qu’ils seront privés de leur droit à la scolarisation du fait qu’ils ne sont pas enregistrés sur l’état civil », nous a précisé Saida Bajjou.
Pour remédier à cette situation, la fondation organise chaque année des campagnes de sensibilisation où elle dialogue avec les habitants et particulièrement avec les jeunes sur les effets néfastes de ce genre de mariages.
Au programme cette année, des rencontre de sensibilisation avec les habitants des villages traversés par la caravane, des visites médicales, des consultations juridiques et des ateliers de formation. A rappeler que plus de 40 personnes (avocats, médecins, assistantes sociales, etc.) prendront part à cette caravane.