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Près de trois mois après le début de la guerre, des frappes et tirs d'artillerie particulièrement intenses ont touché au cours de la nuit Khan Younès, grande ville du sud de la bande de Gaza particulièrement visée par l'armée israélienne depuis plusieurs jours déjà, selon un correspondant de l'AFP.
Le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans la bande Gaza depuis 2007, a fait état de dizaines de morts et de plus de 100 blessés. Depuis le début des hostilités le 7 octobre, 22.313 personnes, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, ont été tuées, soit près de 1% de la population de ce territoire de 2,4 millions d'habitants, selon le dernier bilan du mouvement islamiste palestinien.
Israël a juré de "détruire" le Hamas après son attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre, qui a fait environ 1.140 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes. Des commandos du Hamas avaient aussi enlevé environ 250 personnes en Israël, dont plus de 100 avaient été libérées fin novembre lors d'une trêve d'une semaine.
Les craintes de voir cette guerre embraser le Moyen-Orient se sont encore accrues après l'élimination mardi du numéro 2 du Hamas, Saleh al-Arouri, dans la banlieue sud de Beyrouth, par une frappe attribuée à Israël.
Israël n'a pas revendiqué cette élimination, mais a été pointé du doigt immédiatement par le Hamas et son allié libanais du Hezbollah, autre mouvement islamiste. A Washington, un responsable américain a lui aussi affirmé que l'élimination de Saleh al-Arouri, qui a eu lieu dans un fief du Hezbollah libanais, avait été réalisée par une frappe israélienne.
Dans ce contexte, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s'apprête à effectuer une nouvelle tournée au Moyen-Orient dans l'espoir d'apaiser les tensions. Il devait quitter jeudi soir Washington pour son quatrième voyage dans la région depuis le début de la guerre à Gaza, avec une étape prévue sur le sol israélien, a indiqué mercredi soir un responsable américain.
Aucun pays n'a "intérêt à une escalade", a déclaré Matthew Miller, le porte-parole de la diplomatie américaine, critiquée dans la région pour son soutien sans faille à Israël depuis le début de la guerre.
Mercredi, une double explosion qui a fait 84 morts en Iran près de la tombe du général Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations iraniennes au Moyen-Orient, le jour même où l'Iran commémorait le quatrième anniversaire de sa mort, a encore accentué les tensions.
L'Iran a affirmé qu'Israël et les Etats-Unis étaient derrière cet attentat, des allégations aussitôt réfutées par Washington et qui n'ont pas été commentées par Israël.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a, lui, mis en garde Israël contre une nouvelle escalade après la mort de Saleh al-Arouri, qui devait être inhumé jeudi dans le camp palestinien de Chatila, à Beyrouth.
"Pour le moment, nous combattons sur le front de façon calculée (...) mais si l'ennemi pense lancer une guerre contre le Liban, nous combattrons sans limites, sans restrictions et sans frontières (...), nous ne craignons pas la guerre", a-t-il déclaré lors d'une allocution télévisée mercredi soir.
En Israël, le chef d'état-major de l'armée, Herzi Halevi, a indiqué que ses troupes étaient en état d'alerte à la frontière avec le Liban, théâtre quasi quotidien d'échanges de tirs depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
"Nous sommes à un niveau très élevé de préparation dans le nord (...), je crois que notre préparation est à son niveau maximal", a-t-il dit, évoquant "des opportunités" pour "créer un changement significatif" dans la région.
Jeudi matin, le Hezbollah a annoncé la mort de quatre de ses combattants dans le sud du Liban, ce qui porte à 129 le total de ses pertes dans les affrontements avec Israël depuis près de trois mois.
Dans le nord d'Israël, la population craint une exacerbation des tensions avec le Hezbollah. "Bien sûr que nous sommes inquiets, mes pauvres parents, mon frère et sa femme (dont le fils est soldat, NDLR) ne dormons pas la nuit. Ma mère est sous cachet", lance Lee Zorviv, gérante d'une boutique de vêtements à Nahariya.
Depuis le début du conflit, les tensions se multiplient aussi en Syrie et en Irak, où des bases américaines sont prises pour cible, mais également en mer Rouge, où les rebelles Houthis du Yémen mènent des attaques pour freiner le trafic maritime en "soutien" à Gaza.
Dans le territoire palestinien, "le Hamas dispose toujours d'importantes capacités à Gaza", a déclaré à Washington le porte-parole du conseil de sécurité nationale, John Kirby.
"Nous pensons que réduire et défaire les capacités du Hamas à mener des attaques en Israël est un objectif absolument réalisable pour les forces militaires israéliennes. Cela peut être fait, militairement. Son idéologie va-t-elle être éliminée? Non. Et le groupe est-il susceptible d'être annihilé? Probablement pas", a-t-il ajouté.
Outre les frappes aériennes et les combats au sol, les Gazaouis sont aussi confrontés à de graves pénuries de nourriture, d'eau, de carburant et de médicaments alors que l'aide humanitaire entre au compte-gouttes dans le territoire assiégé.
Hazem al-Najjer Abou Ahmed, boulanger, a créé des biscuits à prix réduits pour "soulager" les enfants de son village d'al-Musaddar (centre), explique-t-il à l'AFP.
"La plupart des boulangeries ont été bombardées (...), les prix de toutes les denrées restent élevés. Nous avons donc eu cette idée avec nos voisins pour soulager notre population et nos enfants."