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Les prix à la consommation ont grimpé de 3,7% sur un mois, a annoncé l'Office national des statistiques (Tüik), confirmant les prévisions à la hausse de la banque centrale turque.
Son gouverneur Fatih Karahan a promis début mai que l'inflation commencerait à baisser en juin après un ultime pic en mai.
Il avait également revu légèrement en hausse sa prévision pour la fin de l'année, à 38%.
"Le plus dur est passé", s'est félicité le ministre de l'Economie Mehmet Simsek sur "X", réaffirmant que "la baisse permanente de l'inflation débutera en juin".
"Nous avons constaté ce mois-ci le niveau d'inflation annuel le plus élevé, qui inclut les effets cumulés des 12 derniers mois. Ainsi, la période de transition dans la lutte contre l'inflation est achevée et nous entrons dans le processus de désinflation", ajoute le ministre.
Selon lui, le taux d'inflation en glissement annuel se situera "très probablement en dessous de 50% d'ici la fin du troisième trimestre".
"Le marché prévoit une désinflation et s'attend à ce que l'inflation annuelle soit de 33,2% après 12 mois et de 21,3% après 24 mois", prévoit-il.
Selon le groupe d'économistes indépendants Enag, le taux réel de l'inflation sur douze mois atteignait 120,66% en mai, avec une hausse de 5,66% sur le mois.
La performance est toutefois jugée "un peu décevante" par Liam Peach, analyste du cabinet Capital Economics qui évoque "quelques surprises désagréables": "Il semblait que les pressions sur les prix s'atténuaient ces derniers mois, mais la hausse en mai est "plus élevée qu'en mars et avril", relève-t-il. Une "désinflation chaotique nous attend", prévient-il.
Les statistiques officelles de la Tuïk relèvent une hausse des prix sur le mois écoulé de 8,82% pour le café, de 5,4% pour le pain et près de 7% pour les fruits et légumes. La hausse est de 8% pour l'éducation primaire.
Dans son rapport trimestriel, publié le 9 mai, la Banque centrale relevait les relèvements de prix particulièrement élevés (+124,5%) pour les loyers, de 100,8% pour les services de transports et de 103,9% dans l'éducation privée.
L'économiste Iris Cibre a calculé que "pour atteindre l'objectif de la Banque centrale d'une inflation à 38% en fin de l'année, il faudrait en moyenne une hausse mensuelle de 1,17% sur les sept prochains mois".
"Pendant ce temps, les salaires vont fondre de 26%", ajoute-t-elle en rappelant que le gouvernement a annoncé le gel des traitements de la fonction publique et des pensions de retraite.
Pour contrer l'envolée des prix à la consommation, rendue largement responsable de la défaite électorale du parti AKP au pouvoir, fin mars aux municipales, M. Simsek a lancé le mois dernier un plan de rigueur sur trois ans.
"Notre priorité est de combattre la cherté de la vie. Une faible inflation à un chiffre est indispensable pour une croissance durable", avait-il déclaré en énumérant de nombreuses restrictions de budget "pour l'ensemble du service public".
Certaines doivent être soumises au Parlement.
"Les attentes se rapprocheront de nos objectifs dans la période à venir. Notre soutien au processus de désinflation continuera de s'accroître grâce au renforcement de la discipline budgétaire", affirme encore M. Simsek.
"Parvenir à la stabilité des prix demande de la patience et du temps, et nous sommes déterminés à atteindre notre objectif".