Nomadisme, utilisation de l'argent et neutralité de l'Administration : Radi ouvre le débat sur les législatives de 2012


Narjis Rerhaye
Mercredi 22 Septembre 2010

Nomadisme, utilisation de l'argent et neutralité de l'Administration : Radi ouvre le débat sur les législatives de 2012
Haro sur l'utilisation de l'argent en temps électoral et le nomadisme parlementaire. Le premier secrétaire de l'USFP, Abdelouahad Radi, n'en finit pas de dénoncer ces deux maux qui, explique-t-il, rongent la vie politique en terre marocaine.
A la veille de la rentrée parlementaire, qui aura lieu le deuxième vendredi d'octobre, le président de la Chambre des députés le sait. Le bruit des vestes qui se retournent et celui des portes qui claquent vont traverser sa  rentrée de président. Il n'échappera pas au changement de groupes parlementaires, celui-là même qui donne à voir l'étonnant spectacle de députés nomades aux convictions mouvantes.  
Le nomadisme, explique-t-il, porte atteinte à la crédibilité de l'action politique. " Ce fléau contribue à l'instabilité de la vie politique dans notre pays et fait partie des raisons pour lesquelles il y a cette perte de confiance par rapport aux hommes politiques et à la femme politique", a soutenu A. Radi, samedi dernier à Rabat, devant le conseil national de l'organisation des femmes usfpéistes.
Crédibilité de l'action politique et confiance dans les acteurs politiques, tel est le credo du premier des Usfpéistes. En avril dernier, lors de la réunion de la majorité, Radi avait, on s'en souvient, clamé haut et fort qu'il n'y avait pas de crise politique ou institutionnelle au Maroc, mais " une crise des mœurs politiques " et  " un problème de moralisation de la vie politique ". Il faut donner de la crédibilité au discours politique et aux partis politiques, avait alors soutenu  ce dirigeant politique pour qui, il n'y a pas de démocratie véritable sans partis  crédibles.


Quel mode de scrutin pour les prochaines élections ?


Autre signe extérieur de la politique sur lequel le leader de l'USFP n'hésite pas à pointer un doigt accusateur, l'utilisation de l'argent pour acheter les consciences. L'expérience du renouvellement du dernier tiers de la chambre des conseillers est encore dans toutes les mémoires. L'argent a coulé à flot et le marché des voix des grands électeurs est plus que jamais florissant. Pour celui qui est député depuis 1963, c'est toute la question de la légitimité des institutions élues qui se pose avec acuité à cause de la dépravation du processus électoral par l'utilisation de l'argent sale. " La démocratie s'incarne à travers les institutions élues. Mais quand l'argent s'en mêle pour l'achat des consciences, les institutions n'ont plus de légitimité. Cela fait 50 ans, c'est-à-dire depuis les premières élections organisées dans notre pays, que nous souffrons de cette absence d'honnêteté des élections et de la légitimité des élus. Nous devons reconnaître que nous avons un problème", rappellera  Abdelouahad Radi depuis la tribune du Conseil national des femmes usfpéistes réuni le 18 septembre.
Si des acquis ont été enregistrés à la faveur de la transition démocratique, des réformes institutionnelles, législatives et constitutionnelles, explique le Premier secrétaire de l'USFP, sont nécessaires pour le renforcement de la démocratie au Maroc.
 Une réforme des lois -électorale et celle sur les partis- fait partie des urgences. Une réforme du code électoral pour couper la route à l'utilisation de l'argent, une révision de la loi sur les partis pour interdire valablement le nomadisme politique, précise le Premier secrétaire de l'USFP tout en soulignant que  la neutralité de l'Administration est essentielle dans un tel processus.
En cette rentrée politique et parlementaire, les Usfpéistes ont de l'ouvrage sur le métier. Sur leur feuille de route, ce sont de grands rendez-vous politiques qui se bousculent. " Nous sommes en train de travailler sur les grandes réformes politiques, le mode de scrutin pour les prochaines législatives de 2012 et enfin la loi sur les partis. Ce sont là autant de réformes déterminantes pour l'avenir politique du pays. L'USFP a la ferme volonté  de s'impliquer fortement dans ce chantier de réformes politiques ", affirme un membre dirigeant de l'Union socialiste des forces populaires tout en précisant que " les Ittihadis ne se sont pas encore déterminés sur le  mode de scrutin qui régira les prochaines élections". Scrutin de liste ou scrutin uninominal ? Le débat est ouvert dans les rangs usfpéistes.



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