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A l'étranger, plusieurs pays ont mis en garde contre une "catastrophe humanitaire" en cas d'assaut sur la ville où sont réfugiés plus de 1,3 million de Palestiniens, selon l'ONU. Une grande majorité d'entre eux ont fui la guerre qui fait rage depuis quatre mois entre Israël et le mouvement islamiste.
Le président américain Joe Biden avait haussé le ton contre Israël, jugeant "excessive" sa "riposte" à l'attaque du 7 octobreLes combats semblaient particulièrement intenses dimanche à quelques kilomètres au nord, à Khan Younès, l'un des bastions du commandement du Hamas où l'armée israélienne traque ses combattants depuis plusieurs semaines. Des correspondants de l'AFP ont entendu des explosions régulières, des avions en survol et vu plusieurs panaches de fumée noires s'échapper de la ville et de ses environs.
L'armée israélienne "continue à éliminer des combattants et conduire des opérations ciblées dans l'ouest" de la ville, a-t-elle indiqué.
"La victoire est à portée de main. Nous allons le faire", a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un entretien à la chaîne ABC News qui devait être diffusé dimanche, qualifiant Rafah de "dernier bastion" du mouvement islamiste.
"Ceux qui disent qu'il ne faut absolument pas entrer dans Rafah sont en réalité en train de nous dire qu'il faut perdre la guerre, et laisser le Hamas sur place", a-t-il affirmé.
Israël assurera "un passage sécurisé à la population civile pour qu'elle puisse quitter" la ville, adossée à la frontière fermée avec l'Egypte, a-t-il ajouté sans préciser où les civils pourraient se réfugier.
Le Hamas a mis en garde "contre une catastrophe et un massacre qui pourraient aboutir à des dizaines de milliers de martyrs et de blessés".
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui a fait plus de 1.160 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
En représailles, Israël a juré de "détruire" le Hamas. L'armée israélienne a lancé une offensive qui a fait 28.176 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon un bilan communiqué dimanche par le ministère de la Santé du mouvement islamiste, au pouvoir dans le territoire depuis 2007.
Environ 250 personnes ont par ailleurs été enlevées en Israël le 7 octobre et emmenées à Gaza. Une trêve d'une semaine en novembre avait permis la libération de 105 otages et de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël. Selon Israël, 132 otages sont toujours détenus, dont 29 seraient morts.
L'opération israélienne inquiète les pays étrangers. Les Emirats arabes unis ont exprimé "leur profonde inquiétude" face aux "sérieuses répercussions humanitaires" provoquées par un assaut d'Israël. Le Qatar a "fermement condamné" les menaces d'Israël sur Rafah et l'Organisation de la coopération islamique (OCI) a dénoncé les "tentatives d'expulsion forcée du peuple palestinien de ses terres".
A Téhéran, le président iranien Ebrahim Raïssi a appelé dimanche à exclure Israël de l'ONU, estimant que l'offensive israélienne à Gaza était "un crime contre l'Humanité".
L'Arabie saoudite avait appelé samedi à une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU "pour empêcher Israël de provoquer une catastrophe humanitaire".
Pour le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, une offensive à Rafah provoquerait "une catastrophe humanitaire indescriptible".
Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, s'inquiètent aussi du sort des civils. Le président américain Joe Biden avait haussé le ton jeudi contre Israël, jugeant "excessive" sa "riposte" à l'attaque du 7 octobre.
En Israël, les opposants au Premier ministre ont aussi exprimé leur indignation. "Il est clair que Netanyahu fait traîner la guerre en longueur, il n'a aucune idée de ce qu'il faut faire le lendemain", a affirmé à l'AFP Gil Gordon, samedi soir lors d'une manifestation à Tel-Aviv. "Il se contente de dire non (...) et n'a pas d'autre solution que la solution militaire."
Environ 1,7 million de personnes, selon l'ONU, sur un total de 2,4 millions d'habitants, ont fui leurs foyers depuis le 7 octobre, beaucoup d'entre elles déplacées plusieurs fois à travers le territoire dévasté, assiégé par Israël et plongé dans une crise humanitaire majeure.
Rafah est le dernier grand centre urbain où l'armée n'a pas encore pénétré. Cette ville, transformée en un gigantesque campement de fortune, est le principal point d'entrée pour l'aide humanitaire, toujours insuffisante.
Sur leurs réseaux sociaux, les responsables du Hamas ont dénoncé dimanche la situation humanitaire dramatique dans le territoire. "Certaines familles ne reçoivent qu'un demi-repas tous les deux jours", affirme le mouvement islamiste, accusant les forces israéliennes d'"empêcher l'arrivée de l'aide" à Gaza, notamment dans le nord où les combats se poursuivent et où "la situation humanitaire a dépassé le stade de la catastrophe".
L'armée et l'agence de la sécurité intérieure israéliennes ont par ailleurs annoncé samedi avoir découvert dans la ville de Gaza un tunnel du Hamas sous le quartier général de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
L'organisation, qu'Israël accuse d'être "totalement infiltrée" par le Hamas, a souligné que le bâtiment avait été évacué le 12 octobre.
"Nous n'avons pas utilisé ce bâtiment depuis que nous l'avons quitté et nous n'avons connaissance d'aucune activité qui aurait pu s'y dérouler", a écrit sur X le chef de l'Unrwa, Philippe Lazzarini, ajoutant que les accusations d'Israël "méritent une enquête indépendante".