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Premier croate à recevoir une Palme d'or pour un court métrage, le cinéaste Nebojsa Slijepvic raconte les plaies des Balkans, des ténèbres des guerres des années 90 aux discriminations qui persistent aujourd'hui.
"L'homme qui ne se taisait pas" revient sur les événements du 27 février 1993, lorsque des paramilitaires serbes ont arrêté un train à Strpci, village de Bosnie orientale, pour en sortir par la force 19 civils musulmans originaires de Serbie et du Monténégro, avant de les tuer.
Seul un homme sur les 500 passagers du train a essayé de s'opposer aux paramilitaires, au prix de sa vie. Il s'appelait Tomo Buzov.
C'est l'histoire de cet officier de l'armée yougoslave à la retraite qu'a voulu raconter le réalisateur.
Il s'agit d'un crime commis en Bosnie en 1993, mais c'est une histoire "universelle, hors du temps et de l'espace" pour cet homme de 52 ans au visage presque poupin, qui se décrit volontiers comme introverti.
Le cinéaste dit avoir voulu rendre hommage à un homme très courageux qui a agi pour des raisons humanistes, en défendant des innocents sans armes à la main, uniquement avec ses mots.
"Il s'agit de résister à la violence. Le monde est beaucoup plus violent aujourd'hui qu'il ne l'était lorsque j'écrivais le scénario. La violence est de plus en plus évidente et pourrait changer à jamais l'image du monde", ajoute-t-il en attribuant modestement le succès du film aux bouleversements de l'époque.
"Les événements du monde ont contribué au succès de mon film. Malheureusement. C'est vraiment triste. Je ne me réjouis pas du tout de cette situation".
M. Slijepcevic, qui travaille déjà à son prochain film, ne choisit que des sujets qui suscitent chez lui une "résonance émotionnelle".
"Il me semble tout à fait inutile de faire quelque chose d'aussi coûteux et d'aussi massif qu'un film, sur des sujets socialement insignifiants", dit-il.
Deux de ses documentaires, également récompensés dans plusieurs festivals, "Le gangster t'aime" (2013) et "Srbenka" (2018), traitent du racisme, un sujet cher au réalisateur.
Le premier dessine une société croate conservatrice et patriarcale à travers le personnage Nedjeljko Babic, un entremetteur à succès qui cherche un mari pour une Bulgare.
L'affaire qui lui paraissait facile se transforme en mission impossible : face à une étrangère, mère d'un enfant de trois ans, tous les hommes d'une région rurale et catholique du pays préfèrent rester seuls.
"Srbenka" met en scène les relations inter-ethniques compliquées en Croatie après la guerre d'indépendance des années 90 contre les rebelles serbes.
Le film est bâti autour d'une pièce de théâtre qui raconte l'histoire vraie de l'exécution de sang-froid par des membres des forces croates d'une enfant Serbe de 12 ans à Zagreb, au début de la guerre.
Quant à son prochain film, Nebojsa Slijepcevic s'est lancé dans l'adaptation du roman "Terre, mère noire" du croate Kristian Novak, histoire d'un écrivain qui retourne dans son enfance en temps de guerre.
Le film mettra surtout l'accent sur la violence à l'école et l'isolement des enfants, un thème "très personnel" pour M. Slijepcevic.
Les événements du monde ont contribué au succès de mon film. Malheureusement. C'est vraiment triste. Je ne me réjouis pas du tout de cette situationNé à Zagreb, le réalisateur croate a remporté en mai 2024 la Palme d'or du court métrage pour "L'Homme qui ne se taisait pas", également sélectionné aux Oscars. "Une véritable surprise" reconnaît-il au cours d'un entretien avec l'AFP, après la folie des festivals et avant la préparation de son prochain film.
"L'homme qui ne se taisait pas" revient sur les événements du 27 février 1993, lorsque des paramilitaires serbes ont arrêté un train à Strpci, village de Bosnie orientale, pour en sortir par la force 19 civils musulmans originaires de Serbie et du Monténégro, avant de les tuer.
Seul un homme sur les 500 passagers du train a essayé de s'opposer aux paramilitaires, au prix de sa vie. Il s'appelait Tomo Buzov.
C'est l'histoire de cet officier de l'armée yougoslave à la retraite qu'a voulu raconter le réalisateur.
Il s'agit d'un crime commis en Bosnie en 1993, mais c'est une histoire "universelle, hors du temps et de l'espace" pour cet homme de 52 ans au visage presque poupin, qui se décrit volontiers comme introverti.
Le monde est beaucoup plus violent aujourd'hui qu'il ne l'était lorsque j'écrivais le scénario. La violence est de plus en plus évidente et pourrait changer à jamais l'image du monde"Ça raconte quelque chose qui nous arrive souvent (...) : d'être témoin d'une injustice ou de violence, d'être un observateur qui pourrait se permettre de faire semblant de ne pas voir, de ne pas être concerné", explique Nebojsa Slijepcevic.
Le cinéaste dit avoir voulu rendre hommage à un homme très courageux qui a agi pour des raisons humanistes, en défendant des innocents sans armes à la main, uniquement avec ses mots.
"Il s'agit de résister à la violence. Le monde est beaucoup plus violent aujourd'hui qu'il ne l'était lorsque j'écrivais le scénario. La violence est de plus en plus évidente et pourrait changer à jamais l'image du monde", ajoute-t-il en attribuant modestement le succès du film aux bouleversements de l'époque.
"Les événements du monde ont contribué au succès de mon film. Malheureusement. C'est vraiment triste. Je ne me réjouis pas du tout de cette situation".
M. Slijepcevic, qui travaille déjà à son prochain film, ne choisit que des sujets qui suscitent chez lui une "résonance émotionnelle".
"Il me semble tout à fait inutile de faire quelque chose d'aussi coûteux et d'aussi massif qu'un film, sur des sujets socialement insignifiants", dit-il.
Deux de ses documentaires, également récompensés dans plusieurs festivals, "Le gangster t'aime" (2013) et "Srbenka" (2018), traitent du racisme, un sujet cher au réalisateur.
Le premier dessine une société croate conservatrice et patriarcale à travers le personnage Nedjeljko Babic, un entremetteur à succès qui cherche un mari pour une Bulgare.
L'affaire qui lui paraissait facile se transforme en mission impossible : face à une étrangère, mère d'un enfant de trois ans, tous les hommes d'une région rurale et catholique du pays préfèrent rester seuls.
"Srbenka" met en scène les relations inter-ethniques compliquées en Croatie après la guerre d'indépendance des années 90 contre les rebelles serbes.
Le film est bâti autour d'une pièce de théâtre qui raconte l'histoire vraie de l'exécution de sang-froid par des membres des forces croates d'une enfant Serbe de 12 ans à Zagreb, au début de la guerre.
Quant à son prochain film, Nebojsa Slijepcevic s'est lancé dans l'adaptation du roman "Terre, mère noire" du croate Kristian Novak, histoire d'un écrivain qui retourne dans son enfance en temps de guerre.
Le film mettra surtout l'accent sur la violence à l'école et l'isolement des enfants, un thème "très personnel" pour M. Slijepcevic.