Autres articles
-
Gisèle Pelicot : Une victime debout, devenue icône de la cause des femmes
-
Nicolas Sarkozy. Un boulimique de la politique englué dans les affaires judiciaires
-
Paul Watson. L'éco-pirate qui fait des vagues
-
François Bayrou. Vétéran politique et soutien de la première heure de Macron
-
Yoon Suk Yeol. De procureur superstar à président déchu
Motonari Ohtsuru, choisi selon la presse nippone comme défenseur japonais de Carlos Ghosn, doit connaître sur le bout des doigts toutes les tactiques du parquet: il est l'ancien chef de l'unité d'élite qui enquête actuellement sur le magnat de l'automobile.
Lorsqu'il était procureur, cet homme de 63 ans, au visage rond, crinière poivre et sel et regard doux derrière des lunettes, avait acquis le surnom de "Confesseur" pour sa capacité à extraire des aveux aux suspects.
Considéré comme franc et direct, il a aussi été baptisé du nom affectueux de "Monsieur bien au carré" tant il semble collet monté même au sein d'une profession connue pour son sérieux.
Procureur, c'était son rêve de toujours et il a gravi les échelons jusqu'à devenir le patron d'une brigade spéciale du parquet de Tokyo, chargée des affaires financières de haut vol, dont celle de M. Ghosn.
Lorsqu'il a été nommé en 2005, il a promis de tout entreprendre pour mettre à terre les délinquants en col blanc. En prenant ses fonctions, M. Ohtsuru avait dit aux journalistes qu'il voulait "enquêter sur les affaires qui mettent en colère les honnêtes travailleurs et leur font se demander +comment cela peut-il être autorisé?+".
"Nous ne devons pas accepter une société dans laquelle les comportements injustes triomphent sur les gens qui gagnent leur vie à la sueur de leur front ou ont perdu leur travail dans des restructurations d'entreprises, dans laquelle de tels agissements dament le pion à des entreprises qui respectent la loi", avait écrit M. Ohtsuru dans un article publié sur le site internet du ministère de la Justice.
Il n'était cependant pas dénué d'une certaine empathie pour ceux qu'il poursuivait. "Beaucoup de gens impliqués dans des délits sont des salariés qui travaillent dur. Je me suis dit parfois que j'aurais fait comme eux à leur place", avait-il confié en 2005, selon le quotidien Mainichi Shimbun.
En tant que chef de cette unité spéciale, il a mené des enquêtes sur de très grosses affaires dont celle des fraudes comptables d'une société étoile montante de l'Internet, Livedoor, et une affaire de délit d'initié d'un gestionnaire de fonds célèbre au Japon dans les années 2000.
Mais après trois décennies comme procureur, il a changé de camp en 2011 pour devenir avocat de la défense.
Bien qu'il se soit saisi des cas les plus en vue au Japon, il garde médiatiquement un profil bas. On sait peu de choses sur lui, si ce n'est qu'il a deux enfants et un goût pour le saxophone.
En dépit d'appels téléphoniques répétés, les services de M. Ohtsuru ont refusé de confirmer à l'AFP s'il faisait partie de l'équipe de défense de M. Ghosn, comme le rapportent les médias japonais.
Le cadre de Nissan Greg Kelly, également interpellé le 19 novembre, a quant à lui fait appel à Yoichi Kitamura, un avocat qui s'est fait un nom en remportant des acquittements dans des affaires très médiatisées au Japon.
Parmi ses plus illustres clients, figure l'influent homme politique Ichiro Ozawa, blanchi par la justice après avoir été accusé d'avoir contrevenu à la loi sur le financement des partis politiques.
M. Ohtsuru était à l'époque un des enquêteurs du parquet. Les avocats japonais des deux responsables de Nissan se connaissent donc bien pour s'être opposés sur le champ de bataille.
Me Kitamura a également défendu avec succès Takeshi Abe, un médecin reconnu dans le domaine de l'hémophilie, accusé en 1996 d'avoir utilisé des produits sanguins dont on savait qu'ils étaient contaminés par le virus du sida. Dans cette affaire, trois anciens présidents d'une société pharmaceutique ont au contraire été condamnés à des peines de prison.
Sous ses auspices, Kazuyoshi Miura, un homme d'affaires japonais accusé d'avoir tué sa femme dans les années 1980 à Los Angeles, a aussi été jugé non coupable en 2003.
Toujours en garde à vue, MM. Ghosn et Kelly sont soupçonnés par le parquet d'avoir minimisé les revenus du patron de l'alliance automobile Renault-Nissan-Mitsubishi Motors d'un milliard de yens par an (7,7 millions d'euros) sur la période d'avril 2010 à mars 2015, dans des documents publics remis par la société aux autorités financières nipponnes.
Selon les médias japonais, les deux hommes nient avoir commis des malversations.
Lorsqu'il était procureur, cet homme de 63 ans, au visage rond, crinière poivre et sel et regard doux derrière des lunettes, avait acquis le surnom de "Confesseur" pour sa capacité à extraire des aveux aux suspects.
Considéré comme franc et direct, il a aussi été baptisé du nom affectueux de "Monsieur bien au carré" tant il semble collet monté même au sein d'une profession connue pour son sérieux.
Procureur, c'était son rêve de toujours et il a gravi les échelons jusqu'à devenir le patron d'une brigade spéciale du parquet de Tokyo, chargée des affaires financières de haut vol, dont celle de M. Ghosn.
Lorsqu'il a été nommé en 2005, il a promis de tout entreprendre pour mettre à terre les délinquants en col blanc. En prenant ses fonctions, M. Ohtsuru avait dit aux journalistes qu'il voulait "enquêter sur les affaires qui mettent en colère les honnêtes travailleurs et leur font se demander +comment cela peut-il être autorisé?+".
"Nous ne devons pas accepter une société dans laquelle les comportements injustes triomphent sur les gens qui gagnent leur vie à la sueur de leur front ou ont perdu leur travail dans des restructurations d'entreprises, dans laquelle de tels agissements dament le pion à des entreprises qui respectent la loi", avait écrit M. Ohtsuru dans un article publié sur le site internet du ministère de la Justice.
Il n'était cependant pas dénué d'une certaine empathie pour ceux qu'il poursuivait. "Beaucoup de gens impliqués dans des délits sont des salariés qui travaillent dur. Je me suis dit parfois que j'aurais fait comme eux à leur place", avait-il confié en 2005, selon le quotidien Mainichi Shimbun.
En tant que chef de cette unité spéciale, il a mené des enquêtes sur de très grosses affaires dont celle des fraudes comptables d'une société étoile montante de l'Internet, Livedoor, et une affaire de délit d'initié d'un gestionnaire de fonds célèbre au Japon dans les années 2000.
Mais après trois décennies comme procureur, il a changé de camp en 2011 pour devenir avocat de la défense.
Bien qu'il se soit saisi des cas les plus en vue au Japon, il garde médiatiquement un profil bas. On sait peu de choses sur lui, si ce n'est qu'il a deux enfants et un goût pour le saxophone.
En dépit d'appels téléphoniques répétés, les services de M. Ohtsuru ont refusé de confirmer à l'AFP s'il faisait partie de l'équipe de défense de M. Ghosn, comme le rapportent les médias japonais.
Le cadre de Nissan Greg Kelly, également interpellé le 19 novembre, a quant à lui fait appel à Yoichi Kitamura, un avocat qui s'est fait un nom en remportant des acquittements dans des affaires très médiatisées au Japon.
Parmi ses plus illustres clients, figure l'influent homme politique Ichiro Ozawa, blanchi par la justice après avoir été accusé d'avoir contrevenu à la loi sur le financement des partis politiques.
M. Ohtsuru était à l'époque un des enquêteurs du parquet. Les avocats japonais des deux responsables de Nissan se connaissent donc bien pour s'être opposés sur le champ de bataille.
Me Kitamura a également défendu avec succès Takeshi Abe, un médecin reconnu dans le domaine de l'hémophilie, accusé en 1996 d'avoir utilisé des produits sanguins dont on savait qu'ils étaient contaminés par le virus du sida. Dans cette affaire, trois anciens présidents d'une société pharmaceutique ont au contraire été condamnés à des peines de prison.
Sous ses auspices, Kazuyoshi Miura, un homme d'affaires japonais accusé d'avoir tué sa femme dans les années 1980 à Los Angeles, a aussi été jugé non coupable en 2003.
Toujours en garde à vue, MM. Ghosn et Kelly sont soupçonnés par le parquet d'avoir minimisé les revenus du patron de l'alliance automobile Renault-Nissan-Mitsubishi Motors d'un milliard de yens par an (7,7 millions d'euros) sur la période d'avril 2010 à mars 2015, dans des documents publics remis par la société aux autorités financières nipponnes.
Selon les médias japonais, les deux hommes nient avoir commis des malversations.