Autres articles
-
Salwa Harif : «La cybersécurité est désormais une préoccupation partagée au Maroc»
-
Sebbari Rachid : Selon les dernières données fournies par l’OMM, c’est une quasi-certitude que la période 2023-2027 sera la plus chaude jamais enregistrée sur terre
-
Karima Echcherki : Ecrire, c’est aussi une manière de questionner la vie, de la critiquer, et, parfois, de la changer
-
Charif Majdalani : S’il n’y avait que quelques vérités, il n’y aurait pas les millions d’ouvrages déjà écrits ou que l’on continue à écrire
-
Najib Arfaoui : Ecrire est un processus libérateur, car nous sommes nous-mêmes les personnages que nous créons
Dans un entretien accordé à la MAP à l'occasion de la Journée nationale du migrant, Mohamed H'Midouche, vice-président exécutif de l'Académie diplomatique africaine, fait la lumière sur le rôle crucial que joue cette diaspora. Selon lui, la communauté marocaine à l'étranger constitue un levier de développement non seulement pour le Maroc, mais également pour les pays d’accueil.
Quelle évaluation faites-vous de la contribution de la diaspora marocaine au développement national ?
Mohamed H'Midouche: Notre diaspora constitue aujourd’hui un formidable levier de développement et de croissance dans les pays d’accueil. Elle est aussi un réel potentiel de savoir-faire, de solidarité, de ressources humaines et d’investissements pour le Maroc. Les réseaux marocains à l’étranger, nombreux et souvent bien organisés, tissent des liens étroits avec leur pays d’origine. Ils constituent un maillage efficace sur lequel doit se baser toute action de mobilisation, ou de réintégration des compétences de Marocains résidents à l’étranger.
Selon vous, quel est le rôle économique des MRE ?
La diaspora marocaine est cruciale pour l’économie marocaine. Selon le rapport "Migration et Développement" de la Banque mondiale de juin 2024, les transferts de fonds des Marocains à l’étranger ont atteint un niveau record de 11,8 milliards de dollars en 2023, soit une augmentation de 5,2 %. Ces transferts représentent 8,2 % du PIB marocain, dépassant les investissements directs étrangers. Le séisme de 2023 à Al Haouz a accentué cette augmentation, illustrant la nature contracyclique de ces flux financiers.
Malgré les progrès réalisés dans les canaux de transfert et l’inclusion financière, des défis subsistent, notamment la réduction des coûts des transferts et l’adoption des méthodes numériques.
Les fonds envoyés par les migrants sont utilisés pour financer des projets, améliorer le niveau de vie et soutenir les activités économiques locales, contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté et au développement rural. La diaspora apporte également des compétences, du savoir-faire technique et technologique, contribuant à moderniser des secteurs économiques au Maroc.
Force est de constater que la diaspora marocaine est un atout pour le développement économique et social du Royaume, et son rôle devrait être renforcé.
Quid des politiques publiques à l’endroit de la diaspora marocaine ?
Le Maroc a adopté diverses politiques pour renforcer les liens avec sa diaspora : consultations régulières, simplification des procédures administratives, promotion du tourisme, création de plateformes d’investissement, programmes d’accompagnement, zones franches, événements culturels, enseignement de la langue arabe, médias spécialisés, partenariats avec des associations et soutien financier à ces associations, entre autres.
Malgré ces efforts, la coordination entre acteurs et la mesure de l'impact de ces politiques restent des défis. Il serait judicieux d’impliquer davantage le secteur privé dans ces politiques et évaluer leur impact sur le développement économique et social du Maroc.
Quelles mesures recommanderiez-vous pour renforcer le rôle de la diaspora marocaine dans le développement national?
A mon avis, le renforcement de l’implication de la diaspora marocaine nécessite l’adoption de mesures multidimensionnelles : programmes de formation pour doter les membres de la diaspora des compétences nécessaires, plateformes de réseautage pour échanger des opportunités et partager les expériences, partenariats avec des entreprises multinationales et des institutions académiques...
Il s'agit aussi de mettre en œuvre des incitations fiscales pour les entreprises étrangères recrutant des Marocains, promouvoir les compétences et les réalisations de la diaspora à travers des campagnes médiatiques valorisant leurs parcours, faciliter davantage le retour et l’investissement de la diaspora au Maroc.
Je plaide aussi à négocier des accords bilatéraux pour faciliter l'embauche et le déplacement des travailleurs marocains et offrir des services de conseil et d'orientation professionnelle adaptés.
Au vu de votre expérience en Afrique, comment promouvoir efficacement la présence du Maroc dans les organisations internationales ?
Pour moi, la promotion des candidatures marocaines au sein des organisations internationales constitue un important axe stratégique en raison de sa contribution à l’accroissement de l'influence et du Soft Power de notre pays. A cet effet, il est nécessaire de développer un réseau de contacts, de constituer une base de données des compétences marocaines, de construire des dossiers de candidature solides et de mettre en place une communication stratégique. La coopération avec les pays africains, arabes et islamiques est essentielle pour augmenter les chances de succès des candidatures marocaines.
Par ailleurs, assurer le succès des candidatures marocaines nécessite une adaptation aux spécificités de chaque organisation cible, la valorisation du rôle du Maroc sur la scène internationale et le renforcement de l’image positive du pays.
La diaspora marocaine s’est distinguée à l’international par sa dynamique, sa compétence et par le rôle crucial qu’elle joue dans le développement économique et social du Maroc. Le renforcement de ce rôle et la promotion des candidatures marocaines au sein des organisations internationales contribueront à consolider le Soft Power du Maroc et à défendre ses intérêts à l'échelle mondiale.
La Journée nationale du migrant, célébrée chaque 10 août, est bien plus qu'une simple commémoration, elle représente une occasion précieuse de mettre en avant et de renforcer ces liens entre le Royaume et sa diaspora. Cette journée permet ainsi une interaction directe entre les MRE et les représentants des secteurs et institutions concernés, autour des perspectives les plus prometteuses pour le développement intégré du Maroc.
Propos recueillis par Safaa Abou Elhouda (MAP)
Quelle évaluation faites-vous de la contribution de la diaspora marocaine au développement national ?
Mohamed H'Midouche: Notre diaspora constitue aujourd’hui un formidable levier de développement et de croissance dans les pays d’accueil. Elle est aussi un réel potentiel de savoir-faire, de solidarité, de ressources humaines et d’investissements pour le Maroc. Les réseaux marocains à l’étranger, nombreux et souvent bien organisés, tissent des liens étroits avec leur pays d’origine. Ils constituent un maillage efficace sur lequel doit se baser toute action de mobilisation, ou de réintégration des compétences de Marocains résidents à l’étranger.
Selon vous, quel est le rôle économique des MRE ?
La diaspora marocaine est cruciale pour l’économie marocaine. Selon le rapport "Migration et Développement" de la Banque mondiale de juin 2024, les transferts de fonds des Marocains à l’étranger ont atteint un niveau record de 11,8 milliards de dollars en 2023, soit une augmentation de 5,2 %. Ces transferts représentent 8,2 % du PIB marocain, dépassant les investissements directs étrangers. Le séisme de 2023 à Al Haouz a accentué cette augmentation, illustrant la nature contracyclique de ces flux financiers.
Malgré les progrès réalisés dans les canaux de transfert et l’inclusion financière, des défis subsistent, notamment la réduction des coûts des transferts et l’adoption des méthodes numériques.
Les fonds envoyés par les migrants sont utilisés pour financer des projets, améliorer le niveau de vie et soutenir les activités économiques locales, contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté et au développement rural. La diaspora apporte également des compétences, du savoir-faire technique et technologique, contribuant à moderniser des secteurs économiques au Maroc.
Force est de constater que la diaspora marocaine est un atout pour le développement économique et social du Royaume, et son rôle devrait être renforcé.
Quid des politiques publiques à l’endroit de la diaspora marocaine ?
Le Maroc a adopté diverses politiques pour renforcer les liens avec sa diaspora : consultations régulières, simplification des procédures administratives, promotion du tourisme, création de plateformes d’investissement, programmes d’accompagnement, zones franches, événements culturels, enseignement de la langue arabe, médias spécialisés, partenariats avec des associations et soutien financier à ces associations, entre autres.
Malgré ces efforts, la coordination entre acteurs et la mesure de l'impact de ces politiques restent des défis. Il serait judicieux d’impliquer davantage le secteur privé dans ces politiques et évaluer leur impact sur le développement économique et social du Maroc.
Quelles mesures recommanderiez-vous pour renforcer le rôle de la diaspora marocaine dans le développement national?
A mon avis, le renforcement de l’implication de la diaspora marocaine nécessite l’adoption de mesures multidimensionnelles : programmes de formation pour doter les membres de la diaspora des compétences nécessaires, plateformes de réseautage pour échanger des opportunités et partager les expériences, partenariats avec des entreprises multinationales et des institutions académiques...
Il s'agit aussi de mettre en œuvre des incitations fiscales pour les entreprises étrangères recrutant des Marocains, promouvoir les compétences et les réalisations de la diaspora à travers des campagnes médiatiques valorisant leurs parcours, faciliter davantage le retour et l’investissement de la diaspora au Maroc.
Je plaide aussi à négocier des accords bilatéraux pour faciliter l'embauche et le déplacement des travailleurs marocains et offrir des services de conseil et d'orientation professionnelle adaptés.
Au vu de votre expérience en Afrique, comment promouvoir efficacement la présence du Maroc dans les organisations internationales ?
Pour moi, la promotion des candidatures marocaines au sein des organisations internationales constitue un important axe stratégique en raison de sa contribution à l’accroissement de l'influence et du Soft Power de notre pays. A cet effet, il est nécessaire de développer un réseau de contacts, de constituer une base de données des compétences marocaines, de construire des dossiers de candidature solides et de mettre en place une communication stratégique. La coopération avec les pays africains, arabes et islamiques est essentielle pour augmenter les chances de succès des candidatures marocaines.
Par ailleurs, assurer le succès des candidatures marocaines nécessite une adaptation aux spécificités de chaque organisation cible, la valorisation du rôle du Maroc sur la scène internationale et le renforcement de l’image positive du pays.
La diaspora marocaine s’est distinguée à l’international par sa dynamique, sa compétence et par le rôle crucial qu’elle joue dans le développement économique et social du Maroc. Le renforcement de ce rôle et la promotion des candidatures marocaines au sein des organisations internationales contribueront à consolider le Soft Power du Maroc et à défendre ses intérêts à l'échelle mondiale.
La Journée nationale du migrant, célébrée chaque 10 août, est bien plus qu'une simple commémoration, elle représente une occasion précieuse de mettre en avant et de renforcer ces liens entre le Royaume et sa diaspora. Cette journée permet ainsi une interaction directe entre les MRE et les représentants des secteurs et institutions concernés, autour des perspectives les plus prometteuses pour le développement intégré du Maroc.
Propos recueillis par Safaa Abou Elhouda (MAP)