-
Driss Lachguar reçoit les dirigeants des partis de Palestine, du Koweït et de Libye
-
La portée stratégique de la régionalisation avancée exige une implication accrue de tous les acteurs dans le processus de concertation et de dialogue constructif
-
La Chambre des représentants et le Haut Conseil d'Etat libyens s'accordent sur la phase préliminaire des échéances électorales
-
Crise libyenne : Nasser Bourita souligne la nécessité impérieuse de s'imprégner de l'"esprit de Skhirat"
-
Libération de quatre ressortissants français retenus à Ouagadougou depuis décembre 2023 suite à la médiation de SM le Roi
A Essaouira donc, du 17 au 20 mars, une soixantaine de participants, représentant 10 pays (Maghreb, Moyen Orient, Europe et Amérique du Nord) et 20 universités, fait office de pionniers en procédant à une relecture de l'Histoire. Si la rencontre est résolument scientifique, ses organisateurs n'ont pas choisi la facilité. Passeurs de mémoire mais aussi défricheurs d'une Histoire occultée, ils font tomber des tabous jusque-là récupérés par des tribunes politiciennes. « C'est la première fois que nous abordons dans un cadre purement scientifique les migrations juive et musulmane. Nous nous proposons de comparer les flux migratoires, de croiser des regards forcément différents et de revisiter toute une histoire », explique Driss El Yazami, le président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger.
Une vaine polémique tente, ces jours-ci, d'attiser des haines inutiles, allant à contre-pied d'une Histoire commune et partagée. Un révisionnisme à l'envers qui veut gommer une identité plurielle d'un Maghreb qui ne saurait être sans sa mémoire musulmane et juive. Des chercheurs, des universitaires, des experts de confession juive ou musulmane mènent une réflexion dans un cadre scientifique pour comprendre, cerner, appréhender des questions auxquelles personne n'a jamais vraiment répondu tels que les départs massifs post-coloniaux, les mobilités sous le colonialisme, la construction des identités communautaires et nationales dans les dynamiques locales ou par la médiation de l'exil. « Si on ne peut même plus faire de la recherche académique…», souffle le président du CCME
A Essaouira, on va débattre des effets de l'expulsion des juifs d'Espagne au 15ème siècle, lire et relire les paroles des chansons de juifs et musulmans dans l'exil, on va alors y (re) découvrir les mêmes ressorts, les mêmes thématiques, et enfin une douleur identique. On va évoquer les trajectoires collectives, des histoires de famille, l'émigration rifaine vers l'Algérie, l'exode des juifs, rescapés du séisme d'Agadir. On va aussi se pencher sur le patrimoine sacré entre saints musulmans et prophètes juifs que l'on se partage.
Dans la cité des Alizées, les débats sont déjà l'expression du ressenti, loin de tout ressentiment. Sur le chemin des migrations, l'Histoire est souvent essentielle.