Même si les cours montent à l’international, le sucre prend un goût amer


Abdelouahed Kidiss
Samedi 21 Novembre 2009

Le sucre serait-il, à son tour, frappé par la crise ? Le mot “crise” sonne un peu fort. Mais, il est vrai, depuis le début de l’année, le marché connaît une certaine tension. Pas au niveau des prix à la consommation, puisque, au Maroc, les prix sont réglementés et donc inchangés, quelles que soient la tendance et les fluctuations des cours sur le marché international. C’est la Caisse de compensation qui doit débourser chaque fois que les prix montent pour compenser la différence entre le prix payé par Cosumar sur le marché international et le prix de mise en vente sur le marché domestique. Ce qui est le cas cette année.
Certes, pour Cosumar, les fondamentaux n’ont pas du tout changé. L’unique raffineur du pays s’engage, dans le contexte actuel, d’assurer l’approvisionnement régulier et sécurisé du royaume en sucre. En revanche, ce qui a changé est de la faute de la conjoncture. La campagne sucrière fut plutôt réduite que prévu et ses conséquences furent durement ressenties par l’industrie sucrière.
Quelques chiffres : Sur les neuf premiers mois 2009, le Maroc a dû dépenser 1,15 milliard de DH de plus, au titre des importations de sucre qui ont totalisé un montant global de 2,75 milliards de DH contre 1,59 milliards de DH seulement en 2008, soit finalement une expansion de 72,5%. En volume, les importations de sucre ont atteint 803.000 tonnes contre 566 mille tonnes en 2008, enregistrant ainsi une progression de 42%.
La dernière campagne a été, en effet, fortement perturbée par les inondations dans le Ghrab ; mais aussi par les faibles rendements au niveau de Doukkala, principal réservoir de tout l’amont de l’industrie sucrière du pays. Ainsi, faute de production suffisante de cannes à sucre dans le Loukkos, l’activité de l’usine de Laâouamra est provisoirement à l’arrêt. Au départ, cette usine a été conçue pour transformer 6.000 tonnes de cannes à sucre par jour. Or, l’usine s’est réduite à traiter seulement un tiers de cette quantité, ce qui signifie un surcoût d’exploitation.
Cela dit, le marché reste suffisamment approvisionné. Dans les grandes surfaces, on trouve même du sucre importé, en l’occurrence celui connu sous la marque Saint Louis et qui se vend trois fois plus cher que celui de Cosumar (19,80 DH/kg contre 6,50 DH/kg), voire 40 DH/kg pour des produits de niche (sucre roux, entre autres). Bien entendu, les droits de douane sont assez élevés, essentiellement pour protéger la filiale du Groupe ONA qui, outre l’acquisition des quatre sucreries du Royaume, devait aligner pas moins de 3 milliards de DH en vue de mettre à niveau la filière sucrière. C’est dire que la libéralisation n’est pas encore à l’ordre du jour.
Il est intéressant de savoir que cette année, sur les marchés internationaux, le sucre s’est adjugé une très belle « remontée » de quelque 45%. Les deux principaux producteurs mondiaux, l’Inde et le Brésil ont vécu des situations tendues. L’Inde, deuxième producteur mondial après le Brésil, produit moins de sucre à force d’encourager la production de céréales. Et d’exportateur net, l’Inde devient importateur net. Le pays a vu sa production chuter de 44% par rapport à 2008. Et c’est déjà énorme, lorsqu’on sait qu’en 2008 la production était en baisse de 20% pour cause de sécheresse.
Quant au Brésil, même avec une hausse de sa production, l’essentiel, soit 55% de sa production, est destiné à l’éthanol. L’Europe, pour sa part, aggrave la situation et, depuis 2006, réduit volontairement sa production de sucre qui a déjà diminué de 30%. D’exportateur, l’UE importe de nos jours 25% de ses besoins en sucre.
Côté prévisions, l’Organisation internationale du sucre annonce une hausse de 2,5% de la demande et une baisse de près de 4% de l’offre. Les stocks s’amenuisent et les cours risquent de monter à mesure que le prix du brut baisse (on sait que le pétrole est corrélé au dollar et inversement).
Au Maroc, la filiale du groupe ONA, avec une production dépassant 1,3 million de tonnes, assure largement la couverture des besoins de pays en sucre. La production nationale ne couvre, certes, que 45% des besoins, mais la Cosumar, en raffineur unique, parvient, via la valorisation de la matière première importée, à satisfaire les besoins du pays, à travers l’usine de Casablanca. Cette dernière a nécessité quelque 2 milliards de DH au titre du programme de mise à niveau (extension et modernisation pour une capacité de production de 3.000 tonnes par jour).
Suite de la première
Les deux principaux producteurs mondiaux, l’Inde et le Brésil ont vécu des situations tendues. L’Inde, deuxième producteur mondial après le Brésil, produit moins de sucre à force d’encourager la production de céréales. Et d’exportateur net, l’Inde devient importateur net. Le pays a vu sa production chuter de 44% par rapport à 2008. Et c’est déjà énorme, lorsqu’on sait qu’en 2008 la production était en baisse de 20% pour cause de sécheresse.
Quant au Brésil, même avec une hausse de sa production, l’essentiel, soit 55% de sa production, est destiné à l’éthanol. L’Europe, pour sa part, aggrave la situation et, depuis 2006, réduit volontairement sa production de sucre qui a déjà diminué de 30%. D’exportateur, l’UE importe de nos jours 25% de ses besoins en sucre.
Côté prévisions, l’Organisation internationale du sucre annonce une hausse de 2,5% de la demande et une baisse de près de 4% de l’offre. Les stocks s’amenuisent et les cours risquent de monter à mesure que le prix du brut baisse (on sait que le pétrole est corrélé au dollar et inversement).
Au Maroc, la filiale du groupe ONA, avec une production dépassant 1,3 million de tonnes, assure largement la couverture des besoins de pays en sucre.
La production nationale ne couvre, certes, que 45% des besoins, mais la Cosumar, en raffineur unique, parvient, via la valorisation de la matière première importée, à satisfaire les besoins du pays, à travers l’usine de Casablanca. Cette dernière a nécessité quelque 2 milliards de DH au titre du programme de mise à niveau (extension et modernisation pour une capacité de production de 3.000 tonnes par jour).


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