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Si le Royaume améliore son score d'un dérisoire 0,1 point, il n'enregistre pas moins une régression entre 2007 et 2009 en perdant 13 places. Il convient ici de relever que Rabat occupait la 72ème place en 2009, la 89ème en 2009 avant de se situer au 85ème rang en 2010 sur les 178 pays passés à la loupe de la transparence.
"Un très léger gain cette année pour le Maroc. Sauf que cet Indice de perception de la corruption est particulièrement préoccupant puisqu'il confine notre pays à la 8ème place parmi les 17 pays arabes et confirme les contre-performances qu'il enregistre dans les autres indicateurs internationaux afférents à la corruption, à la transparence budgétaire, au développement humain, à la liberté de presse, au climat des affaires et à la gouvernance", explique ce membre dirigeant de Transparency Maroc. Le score de 4,7 obtenu par le Maroc à la fin des années 1990 et au début 2000 n'est plus qu'un lointain souvenir. Les signaux forts de transparence envoyés à l'époque sont plus que jamais brouillés.
Pas même un lot de consolation dans le classement des pays dits comparables. Au classement des pays arabes, le Maroc est en effet presque au milieu du tableau sachant que le Qatar, les Emirats arabes unis et Oman sont sur les trois premières marches du podium alors que la Mauritanie, la Libye, le Yémen et l'Irak ferment la longue et sinueuse marche de la lutte contre la corruption. "Par rapport à l'an passé, la plupart des pays arabes ont régressé", relève Azzeddine Akesbi.
Visiblement, le Maroc s'enlise dans une corruption endémique. La question d'une volonté politique suffisamment forte pour donner corps à une lutte véritable contre la corruption se pose avec acuité. Rachid Filali Meknassi, le secrétaire général de Transparency Maroc, est plutôt sceptique. "Sur le diagnostic, tout le monde est d'accord et aucune partie, que ce soit le gouvernement ou la société civile, ne peut à elle seule élaborer une stratégie efficiente. Le dernier plan biennal présenté dernièrement par le gouvernement a été fait sans la participation de la société civile. Ni le patronat ni les associations n'ont été associés à l'élaboration de cette stratégie. Même l'Instance centrale de prévention de la corruption qui est un organe national n'a pas été associée à la réflexion". Cet activiste de la transparence est formel : la stratégie gouvernementale présentée le 22 octobre dernier n'affiche ni ses objectifs ni, plus grave encore, son calendrier d'exécution. "On ne sait pas qui va exécuter ce plan dont nous n'avons même pas reçu copie en tant qu'association de lutte contre la corruption. Et notre incompréhension grandit davantage lorsqu'on apprend que ce plan demande que le comité ministériel en charge de cette question soit institutionnalisé", soutient R. Filai Meknassi.
Un plan national où le gouvernement d'Abbas Al Fassi aurait fait cavalier seul et présenté presqu'au même moment où Abdeslam Aboudrar, le patron de l'ICPC, présentait son rapport et diagnostic sur l'état de la corruption en terre marocaine. "Il s'agit bien d'un plan sans mesures concrètes où le gouvernement en appelle au renforcement, à l'encouragement, à l'aide, autant de souhaits émis depuis plus de 10 ans. Par contre il n'y a pas un mot sur la réforme de la justice et encore moins sur le budget alloué pour que la lutte contre la corruption soit réellement une priorité de l'Exécutif", conclut, en colère, Azzeddine Akesbi.