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Mère de deux enfants, des jumeaux de quatre ans, Mary Kom, ou Mangte Chungneijang Merykom de son vrai nom, a toujours dû se battre pour s’imposer. Et notamment pour monter sur le ring, du haut de ses 157 cm.
“Au départ, les gens ont cherché à me décourager, disant qu’en Inde il n’y avait pas de femmes boxeurs”, explique Mary à l’AFP, en plein entraînement à Pune, dans l’ouest de l’Inde: “Ce fut mon premier défi, et je l’ai relevé”.
Née il y a 29 ans dans l’état du nord-est du Manipur, Mary Kom, aînée de quatre enfants, a d’abord lutté pour aider ses parents dans les champs. Et ce sont les images des films de Jackie Chan ou des combats de son héros, Muhammad Ali, qui l’ont fait réaliser que sa passion pour le sport pourrait la faire sortir de la pauvreté.
“J’ai arrêté l’école et je me suis concentrée sur l’entraînement”, raconte-t-elle, après une séance de punching-ball épuisante, dans une salle à l’éclairage défaillant: “J’ai tout fait dans l’athlétisme: course, disque, javelot, tout, je peux tout faire”.C‘est alors qu’elle apprend que les femmes peuvent enfin monter sur le ring, dans le Championnat du Manipur, en 2000, et elle remporte le titre quatre mois plus tard, sans en avoir jamais parlé à ses parents qui apprendront la nouvelle par les journaux.
“Mon père avait peur que je me blesse et que je ne puisse plus subsister à mes besoins. Mais je l’ai convaincu, et il a cédé”, se souvient-elle. La détermination paie et les titres s’enchaînent, jusqu’au niveau mondial.
Avec l’argent gagné entre les cordes, elle nourrit sa famille et crée une académie de boxe. Malgré les succès, les sponsors ne se précipitent pourtant pas. “Peut-être parce que je n’ai pas l’air indien”, se demande-t-elle, en référence à ses compatriotes du Manipur, un minuscule Etat proche de la frontière avec le Myanmar, souvent confondus à des Chinois pour leurs traits du visage.
Avec ses 2,7 millions d’habitants, le Manipur est l’une de ces “sept soeurs”, ces petits Etats indiens isolés, entourés de cinq pays et rattachés au reste de l’Inde par une minuscule bande de territoire au nord du Bengladesh. Une zone confrontée à une violence endémique de la part de mouvements rebelles luttant pour l’autonomie ou l’indépendance, ce qui lui a notamment valu de perdre son beau-père, tué par balles dans une fusillade.
Aujourd’hui, “Mary la magnifique” est l’une des rares raisons d’être fiers pour les habitants du Manipur, et notamment tous ces jeunes qu’elle accueille dans son académie. A Londres, elle entend les rendre encore plus fiers.
Pour se qualifier pour les Jeux, Mary Kom a dû mener un nouveau combat, pour gagner du poids. Partie de ses 48 kg, sa catégorie habituelle, elle a dû prendre trois kilos pour atteindre la plus petite des catégories admises à Londres. Un pari réussi, avec le titre de championne d’Asie en 51 kg.
Mais lors de la qualification olympique, battue par l’Anglaise Nicola Adams en quarts de finale, elle n’a dû qu’aux repêchages de décrocher son billet pour Londres.
Son entraîneur, le Britannique Charles Atkinson, qui a coaché des dizaines de champions du monde de boxe thaï, croit fermement que Mary, la première fille qu’il a entraînée, pourra se distinguer à Londres.
“C’est une combattante, avec un coeur plus gros que ceux de plusieurs gars que j’ai dirigés”, explique-t-il.