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«L’administration a procédé au démantèlement de machines qui fabriquent 70% de la production et compte ne laisser sur place que celles dont les capacités de production ne dépassent pas les six mois. Et du coup, le personnel sera obligé de ne travailler que six mois et chômer le restant de l’année », nous a précisé Abderrazak Moumine, secrétaire général du Syndicat unique des métaux. Et de poursuivre : «Pis, ladite opération de démantèlement a été entamée alors que les négociations sur le sort des ouvriers n’ont pas encore abouti».
Pourtant, la délocalisation d’une partie de la production de cette société leader dans l’industrie de l’emballage métallique au Maroc, ne date pas d’aujourd’hui. Selon notre source, la direction a déjà procédé à une telle démarche en délocalisant la production des fonds de certaines boîtes de conserve au Portugal et en France. «Un nombre important de produits destinés au conditionnement (conserves de poissons, conserves végétales, produits industriels et bouchons pour boissons gazeuses) est maintenant traité en Europe et cela représente un sérieux manque à gagner pour notre économie nationale », nous a précisé notre source. Mais il n’y a pas que les dépenses en devises qui posent problème, le savoir-faire marocain en matière d’emballage métallique est remis également en question. « Notre société est présente sur le marché depuis 1930 et elle a accumulé une expérience et un savoir-faire extraordinaires. D’ailleurs, nous sommes les seuls sur le marché marocain à proposer ce genre de prestations», nous a déclaré un salarié sous le sceau de l’anonymat. Et d’ajouter : «Dommage que tout ce savoir-faire puisse bénéficier à nos concurrents directs espagnols et français, et ce sont les industriels marocains qui vont payer les pots cassés puisqu’ils seront contraints d’acheter les emballages de leurs produits sur les marchés extérieurs et supporter ainsi de nouvelles charges financières».
Et que disent et font les autorités marocaines pour éviter le pire? «Rien», nous a répondu le secrétaire général du Syndicat unique des métaux, «Nous avons adressé des courriers au ministre de l’Emploi et des Affaires sociales, au wali de la région de Casablanca-Settat et à celui du Souss-Massa, au gouverneur d’Inezgane et au directeur de la direction provinciale du ministère de l’Emploi mais rien ne semble venir. Les autorités locales de Casablanca se sont déclarées opposées à toute intervention dans cette affaire en arguant que la direction de la société en question a le droit de restructurer son entreprise comme bien lui semble et que toute ingérence sera considérée comme une entrave à la liberté d’investissement».
«Fausse thèse, nous a lancé un autre salarié de l’entreprise qui a également requis l’anonymat. Les responsables marocains ne sont pas conscients des enjeux qui sont en cours et qui dépassent de loin le conflit actuel entre la direction de la société et ses salariés. En fait, l’emballage-conditionnement demeure un maillon essentiel de la chaîne de fabrication qui relie le produit brut au consommateur final. Le packaging est d’ailleurs souvent considéré comme le premier instrument de vente. Priver les industriels marocains de cette filière, c’est les priver d’un argument de vente particulièrement solide concernant les conserveries de poissions ».
Aujourd’hui, cette filière représente au niveau mondial un marché global de 702 milliards de dollars (670 milliards pour la fabrication d’emballages et 32 milliards pour les machines d’emballage). Et ce marché de l’emballage-conditionnement est appelé à connaître un taux de croissance de plus de plus important. Ce résultat serait attribuable au développement de nouveaux marchés utilisateurs comme la santé ou la cosmétique ainsi qu’à la demande soutenue des pays émergents et des économies de transition.
«Nous avons fait assez de sacrifices. L’année dernière, plus de 160 salariés ont été licenciés en raison de la restructuration de l’entreprise. Aujourd’hui, c’est la survie de la société elle-même qui est en jeu», a conclu Abderrazak Moumine.