-
Focus à Tarragone sur la question du Sahara marocain et le plan d'autonomie
-
Protection sociale : Principaux points du projet de loi n° 54.23 modifiant et complétant la loi n° 65.00 relative à l’AMO
-
Le chef du gouvernement préside une réunion axée sur la gestion des affaires des MRE
-
2ème édition du Congrès national sur l'hypnose clinique
-
Les étudiants en médecinent eu gain de cause
Les excuses de M. El Khalfi à la direction de l’AFP-Rabat sont intervenues après que l’un de ses correspondants a été victime d’une agression des forces de l’ordre qui dispersaient brutalement, mercredi dernier devant le Parlement, une manifestation non autorisée organisée sous le slogan de «l’allégeance pour la liberté et la dignité». Le ministre de la Communication a pris son téléphone, contacté le chef de l’Agence française de presse à Rabat et présenté ses excuses tout en annonçant l’ouverture d’une enquête «pour élucider les circonstances de l’agression contre le journaliste de l’AFP». Des excuses ministérielles répercutées ensuite sur le fil de l’Agence française, qui feront le tour du monde et des rédactions marocaines.
A la lecture de la dépêche de contrition du ministre, les journalistes sont consternés : il n’y a pas un mot, pas la moindre excuse exprimée aux cinq autres journalistes qui, de la même manière que le correspondant de l’AFP, ont été brutalisés, agressés, insultés par les forces de l’ordre, mercredi. « Le ministre de la communication ne pouvait pas ne pas le savoir. Un communiqué de protestation, de condamnation et de solidarité du Syndicat national de la presse marocaine a été immédiatement rendu public et les identités des journalistes et photographes agressés physiquement ou verbalement par les forces de sécurité ont été révélées ainsi que la nature de l’agression dont ils ont été victimes. Nous avons également précisé les supports de presse où ils travaillent. M. El Khalfi ne peut pas dire qu’il ne savait pas. Il doit aujourd’hui admettre qu’il a l’indignation sélective. Il est vrai que pour certains, l’herbe est toujours plus verte ailleurs », soupire ce journaliste très actif au sein du SNPM.
«Nous aussi, nous avons été brutalisés,
M. El Khalfi !»
En plus du correspondant de l’AFP-Rabat qui a reçu son accréditation il y a à peine deux mois –elle a lui avait été jusque-là refusée par le prédécesseur de M. El Khalfi- cinq journalistes et photographes qui couvraient la manifestation d’allégeance à la liberté et à la dignité ont été malmenés par des forces de l’ordre particulièrement nerveuses ce jour-là. Il s’agit de notre consoeur Zoulikha, photographe à Libération et Al Ittihad Al Ichtiraki, Abdelmajid Bziouate d’Assabah, Hamzaoui Masrour d’Al Massae, Najat Bouabdallaoui d’Al Haraka ainsi que de Benbich, journaliste de la presse électronique. «Nous avons été nous aussi bousculés, brutalisés. Et ce n’est pas la première fois. En fait, nous autres journalistes et photographes sommes coutumiers de tels comportements. Ce n’est pas le premier dérapage des forces de l’ordre contre les journalistes de ce pays. Cela s’est même produit plusieurs fois sous le gouvernement de M. Benkirane et jamais le ministre de la Communication, Mostafa El Khalfi, n’a présenté ses excuses ou exprimé ses regrets» déclare Zoulikha, la photographe qui affirme être plus «en colère contre les excuses du ministre que les insultes des forces de l’ordre». «M. le ministre aurait pu contacter les directeurs de nos journaux, nous aussi», lâche-t-elle.
Et si les excuses très sélectives ou plutôt exclusives du ministre de la Communication ont provoqué l’indignation de la presse nationale, il y a fort à parier qu’elles ne contribueront pas à améliorer l’homogénéité et la solidarité gouvernementales. Mohand Laenser, le ministre haraki de l’Intérieur, a encore bien du fil à retordre avec les ministres et députés du PJD.