-
Ils pensent avoir découvert un astéroïde… c’était la voiture Tesla envoyée dans l’espace par Elon Musk
-
Radja Nainggolan privé de liberté pour trafic de drogue
-
Il refuse de vendre sa maison et se retrouve encerclé par une autoroute
-
« Une odeur de chair en décomposition »… L’Australie se passionne pour cette fleur rare et puante
-
« Frustré », il envoie aux gendarmes qui lui ont sucré son permis une carte postale depuis la Thaïlande
Mais le business et le gigantisme constituent certainement des motivations plus sérieuses. "La Tour Eiffel peut aller se rhabiller" affirme sans rougir le même Irvine Sellar, décidément peu avare de déclarations tapageuses. The Shard Of Glass dépasse certes bien le monument phare de la ville-lumière de dix mètres... si les antennes sont comptabilisées, plaçant la hauteur de celle-ci à 324 mètres. Un avis qui ne semble pas être partagé par les organismes chargés de classer officiellement les constructions les plus hautes et qui considèrent que la tour britannique est la plus élevée.
L'autre initiateur de ce projet est Renzo Piano, à qui on doit notamment la réalisation du Centre Georges Pompidou à Paris. Il a une vision moins agressive et plus romantique par rapport à celle de son acolyte anglo-saxon. Presque entièrement vitré, The Shard Of Glass - "éclat de cristal" en français - ne se veut pas austère comme The Empire State Building à New York. L'édifice doit respirer le XXIe siècle, la modernité. Une "célébration de la vie et, dans une certaine mesure, de la poésie" déclare l'architecte italien. Le gratte-ciel sera situé dans le quartier de la gare de London Bridge, au sud de la Tamise.
Mais cette tour risque de changer radicalement le visage de la capitale britannique et son arrivée suscite donc un profond débat outre-Manche. Le projet a évidemment reçu l'aval du gouvernement britannique qui y voit l'occasion d'implanter des parkings et des galeries marchandes. Mais ce n'est pas dans la tradition anglaise que de se livrer à cette course au gigantisme, à l'image des Etats-Unis ou des pays du Golfe et de l'Asie du Sud-Est. L'ancien maire travailliste de Londres Ken Livingstone - le même qui avait instauré des péages routiers à l'entrée de la capitale durant son mandat - imaginait un espace économique, mais surtout public et démocratique destiné aux citoyens qui se déplacent en métro. Il voulait aussi "des zones piétonnes comme cela a été réalisé avec succès à Whitehall ou Trafalgar Square" selon The Guardian.
Sauf que la crise est passée par là et beaucoup de Londoniens voient désormais une manifestation de vantardise dans ce monument d'après la même source. Pourquoi ériger un tel édifice symbolisant la puissance du capitalisme en ces temps de récession se demandent-ils ? Mais cela semble être une tradition chez les Anglo-Saxons de construire des immeubles imposants en période de dépression financière. A l'époque de la crise économique de 1929, beaucoup de gratte-ciels dont l'Empire State Building avaient été construits aux Etats-Unis. Comme si l'on se voulait se rassurer en affichant sa puissance en ces temps difficiles. En tout cas, 2012 s'annonce comme une année riche en évènements pour Londres avec les Jeux olympiques et l'inauguration de cette tour.