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Dans sa lettre de rupture adressée mercredi au président du Conseil européen Donald Tusk, la Première ministre britannique Theresa May semble mettre dans la balance des négociations la poursuite de la coopération en matière de sécurité.
Alors que "la sécurité en Europe est plus fragile aujourd'hui qu'elle ne l'a jamais été depuis la fin de la Guerre froide, affaiblir notre coopération pour la prospérité et la protection de nos citoyens serait une erreur coûteuse", écrit-elle.
Une menace voilée que Guy Verhofstadt, référent du Parlement européen pour les négociations du Brexit, n'a guère appréciée. "La sécurité de tous les citoyens est un sujet bien trop grave" pour faire l'objet de marchandage, a-t-il réagi.
C'est également ce qu'a retenu la presse britannique pour ses Unes. Le Guardian titre ainsi: "L'UE met en garde: ne nous faites pas chanter". "May menace le pacte sur le terrorisme de l'UE", écrit le Times quand le Sun se fait plus lyrique: "Votre argent ou vos vies" avec en sous-titre "Faites du commerce avec nous et nous vous aiderons à lutter contre le terrorisme".
Jeudi matin, le ministre chargé du Brexit, David Davis, a tenté de désamorcer la polémique en assurant que ce "n'était pas une menace" mais un "argument pour obtenir un accord".
Sans accord, le Royaume-Uni ne ferait plus partie d'Europol qui facilite l'échange de renseignements entre les polices nationales, a-t-il notamment fait valoir.
Afin de rassurer ses alliés européens sur les bonnes intentions britanniques, la Première ministre britannique s'est fendue jeudi d'une tribune dans sept quotidiens européens. Elle y reprend l'essentiel de la lettre officielle de sortie, affirmant la volonté britannique de rester un acteur de poids en Europe.
En attendant, Londres devait publier hier jeudi le livre blanc d'un projet de loi baptisé "Grande abrogation", visant à abolir le Code de la loi de 1972 qui a permis d'incorporer la législation européenne au droit britannique.
L'objectif est de convertir les lois européennes en vigueur en lois nationales, quitte à en conserver certaines jugées nécessaires tout en éliminant les autres.
Avec près de 19.000 lois européennes en vigueur, la tâche s'annonce immense et devrait se faire par étapes pour éviter un saut dans le vide juridique.
Tout aussi ardues s'annoncent les négociations de sortie avec l'UE à 27, prévues pour durer deux ans.
Mme May dit vouloir conclure "un partenariat étroit et spécial qui porte sur une coopération économique et sécuritaire" et réclame que les négociations de sortie se déroulent en parallèle de celles du nouvel accord qui liera son pays à l'UE.
Une demande que la chancelière allemande Angela Merkel a immédiatement retoqué.
Avant de parler avenir, "il va falloir d'abord clarifier comment délier" les liens tissés pendant 44 ans, a-t-elle dit.
Jeudi, la dirigeante allemande a été à La Valette pour le congrès du Parti populaire européen (PPE) qui rassemble les partis conservateurs européens.
L'occasion de faire un premier point entre Européens puisque Donald Tusk, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy ont été également présents.
Puis aujourd’hui vendredi, M. Tusk proposera des "orientations de négociations", qui traceront le cap à respecter aux yeux de l'UE pour aboutir à un accord de sortie. Elles seront soumises aux dirigeants des 27 pays européens lors d'un sommet le 29 avril.
Entretemps, le Parlement européen votera le 5 avril en plénière à Strasbourg son propre texte, qui prévient "qu'un accord sur une future relation (...) ne peut être conclu qu'une fois que le Royaume-Uni se sera retiré de l'UE".
Si Mme May et Bruxelles semblent prêts à trouver un accord rapide sur les droits des immigrés européens, la facture de sortie -- évaluée entre 55 et 60 milliards d'euros -- que Bruxelles compte présenter à Londres devrait constituer un sévère point de friction.
"Il n'y a pas de demande formelle", a dit Mme May sur la BBC mercredi soir, ajoutant que son pays "respectera ses obligations".
Son ministre des Finances Philip Hammond a toutefois prévenu que Londres "ne reconnaît pas les montants parfois très importants qui ont circulé à Bruxelles".