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Les équipages de la compagnie marocaine Comanav-Comarit soumettent le déplacement de leurs navires à l’obtention de leurs salaires gelés depuis cinq mois et à l’obtention d’un «bon de débarquement pour congés» leur permettant de faire valoir leurs droits à terre et de se faire embarquer sur d’autres bateaux s’ils le désirent. «Le message qu’on veut transmettre à la partie marocaine est clair: soit qu’elle prépare dans l’immédiat et dans des conditions dignes notre débarquement, soit qu’elle prépare désormais des cercueils pour nous enterrer au Maroc», a lâché l’un des marins contestataires.
Ce dernier estime, comme l’ensemble de ses collègues, que c’est au gouvernement marocain d’intercéder pour l’obtention du document qu’ils réclament. Faute de quoi le bateau italien et ses 800 passagers resteront en rade.
Même appréciation du côté de Marc Chevallier, président du port, qui pense que la situation est devenue invraisemblable et qu’il est temps pour que le gouvernement marocain intercède auprès des commandants de bord pour qu’ils acceptent de donner aux marins leurs fascicules de débarquement.
Le président du port de Sète voit dans les derniers développements de la situation, un blocage d’une éventuelle solution négociée permettant d’obtenir le déplacement des ferries et ainsi de dégager des linéaires du quai pour accueillir, ce lundi, les bateaux de l’italien GNV, auquel la ligne a été confiée par les autorités marocaines pour une durée équivalente à une année. Le hic, c’est que l’opérateur italien va seulement reprendre la ligne, mais pas les personnels marocains bloqués à Sète.
Un déplacement en échange duquel le port de Sète s’était engagé à tirer un trait sur sa position de créancier privilégié afin que les marins puissent être payés sur une éventuelle vente des ferries.
Pourtant, le premier responsable du port n’est pas le seul à se mettre en colère. Plusieurs parties ont commencé à manifester leur ras-le-bol face au pourrissement de la situation. Pascal Pouille, inspecteur ITF (Syndicat international des transports), a qualifié le problème de politique et est même allé à appeler la France à mettre sa diplomatie en branle.
En effet, l’arrêt de la ligne Sète-Tanger-Nador a causé le recul du trafic du port de Sète de 6,38% au 1er trimestre 2011 et de 888.005 tonnes au lieu de 948.472 durant la même période.
C’est également le cas pour d’autres trafics qui ont chuté nettement à l’instar des vracs solides (-22,29%), des marchandises diverses (-20,96% dont -39% pour les marchandises conteneurisées) et du nombre de rotation des navires (29,25%), soit 375 au lieu de 530.
Pour remédier à cette situation, l’Etat français s’est engagé à verser 300 euros pour le rapatriement de chaque marin marocain et à payer les frais de reconduite, soit l’équivalant de 60.000 euros.
Pour sa part, le gouvernement marocain s’est contenté de dépêcher sur place, samedi 19 mai, Aziz Rabbah, ministre de l’Equipement et des Transports, et Abdelouahed Souhail, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle qui se sont contentés de rappeler aux marins marocains que l’actuel Exécutif est encore à la recherche de toutes les possibilités permettant de sauver la Comanav-Comarit et de maintenir le maximum d’emplois. Selon un communiqué de la préfecture de l’Hérault, publié en l’occasion, le déplacement de deux ministres avait pour objectif de rencontrer directement les marins bloqués et de leur fournir de l’information dans une perspective de trouver une solution et de sauvegarder au maximum les intérêts de ces équipages. En d’autres termes, il s’agissait de rien d’autre que d’une entrevue destinée à entendre la détresse des marins, à recueillir leurs opinions et leurs attentes. De fait, ces derniers n’attendent rien d’autre que leur dû et cela dure depuis cinq mois.