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Afin de poser les choses clairement, une équipe de biologistes américains a utilisé une nouvelle méthode. Celle-ci consiste à trouver des éléments génétiques similaires présents parmi toutes les espèces concernées ("éléments ultra-conservés" ou UCE), à étudier l'ADN qui leur est associé et à comparer le tout pour tenter de reconstruire l'histoire de leur évolution. Ont ainsi été passés au crible le serpent des blés (Pantherophis guttata), la tortue à cou caché d'Afrique (Pelomedusa subrufa), la tortue peinte (Chrysemys picta), l'alligator d'Amérique (Alligator mississippiensis), le crocodile marin (Crocodylus porosus), le tuatara (Sphenodon tuatara), le coq sauvage (Gallus gallus), le Diamant mandarin (Taeniopygia guttata, un oiseau très répandu en Australie), l'Anole vert (Anolis carolinensis, une espèce de lézard), et même le génome humain (Homo sapiens).
Grâce à cela, les chercheurs ont abouti à un résultat final de 1.145 UCE mais surtout à une conclusion sans équivoque au vu des similarités observées. Selon eux, l'analyse comparée de ces nombreux témoins génétiques de l'histoire des espèces fournit la "preuve écrasante" que les tortues sont bien issues des "archosauriens", soit des proches parentes des crocodiles et des oiseaux. Elles partageraient ainsi un ancêtre commun avec les crocodiles et les oiseaux mais ne seraient à l'inverse que de très lointaines cousines des lézards et des serpents.
"Etant donné que les UCE sont conservés à travers la plupart des groupes de vertébrés, et qu'on les trouve également chez certaines moisissures et insectes, notre approche est généralisable au-delà du seul cas de cette étude et elle est pertinente pour résoudre de vieilles énigmes sur l'évolution de la vie", assurent les auteurs de l'étude. Car en effet, bien que les tortues progressent lentement, le chemin qu'elles ont parcouru depuis 200 millions d'années reste l'un des derniers mystères de l'évolution des vertébrés.