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Le président américain Barack Obama devait signer hier, deuxième jour depuis son investiture, des décrets imposant la fermeture au plus tard d’ici un an de la prison de Guantanamo et mettant fin aux méthodes controversées de l’agence de renseignement CIA.
Il s’agira de la deuxième journée de travail de M. Obama, désormais épaulé en matière de politique étrangère par Hillary Clinton dont la nomination comme secrétaire d’Etat a été ratifiée mercredi soir par le Sénat. La priorité de Mme Clinton sera la situation au Moyen Orient qui a fait l’objet d’une série de conversations téléphoniques entre M. Obama et les dirigeants de la région mercredi.
Dès son arrivée dans le Bureau ovale, M. Obama devait parapher plusieurs décrets, selon le Washington Post et le New York Times, dont l’un révisera de fond en comble les méthodes antiterroristes très critiquées de la CIA.
Le centre de détention de la base navale de Guantanamo (Cuba) devra être “fermé dès que possible et pas plus tard qu’un an après la date d’émission de ce décret”, indique le projet de décret révélé mercredi par l’Union de défense des libertés civiles (Aclu) et confirmé par la source de la Maison Blanche.
Ce document prévoit, selon l’Aclu, que la situation de chacun des 245 détenus actuels fera l’objet d’un “réexamen rapide et méticuleux” et qu’ils seront tous placés désormais sous la protection des Conventions de Genève, dont George W. Bush les avait privés.
Les détenus de Guantanamo seront divisés en trois groupes: ceux qui seront libérés et ceux qui seront poursuivis devant des cours américaines. Puis ceux qui sont considérés comme dangereux mais ne rentrent pas dans les deux premières catégories et pour lesquels des “moyens juridiques” devront être trouvés, selon le texte. Dès mercredi matin, deux juges militaires ont suspendu pour 120 jours les procédures judiciaires en cours à Guantanamo. Les commissions militaires chargées de juger les détenus de Guantanamo sont des tribunaux d’exception créés en 2006, très controversés pour leur manque de respect des droits de la défense. Concernant la révision des méthodes de la CIA, Greg Craig, le conseiller juridique de la Maison Blanche, a discuté tard mercredi avec des parlementaires républicains et démocrates et leur “a indiqué qu’il s’attendait à +plusieurs+ décrets relatifs à Guantanamo”, selon le Washington Post qui cite des sources proches des discussions. Parmi ceux-ci figurera l’ordre “de modifier les règles de détention et d’interrogatoire de la CIA, de limiter dans toutes les installations américaines du monde les processus d’interrogatoire à celles figurant dans le Manuel de terrain de l’armée et d’interdire à l’agence (CIA) de détenir secrètement des terroristes (présumés) dans les prisons de pays tiers”, selon le Post.
La dernière version du Manuel de terrain de l’armée (Army Field Manual) révisée en 2006 interdit explicitement des techniques d’interrogatoire telles que les coups, l’utilisation de chiens pour effrayer les détenus, l’usage des électrochocs et de la simulation de noyade, considérées comme de la torture par les organisations de défense des droits de l’homme. Le New York Times affirme pour sa part que “les décrets mettront fin au programme de la CIA qui maintenait les suspects de terrorisme au secret pendant des mois voire des années” et “interdiront à la CIA d’utiliser des méthodes d’interrogatoire coercitives”