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Mais, il n’y a pas que l’argent qui manque. La bonne gouvernance fait également défaut, a indiqué le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la ville en réponse aux questions des parlementaires, hier à la Chambre des représentants.
Reprenant, mot à mot, un ancien discours de Taoufiq Hejira, ex-titulaire du même portefeuille ministériel, Nabil Benabdallah a pointé du doigt le manque d’expérience au niveau local, le déficit en ressources humaines et financières, la multiplicité des intervenants, l’absence d’un cadre législatif efficient notamment dans le cas des évacuations de sinistrés de leurs logements, le manque de coordination entre l’Etat et ses différents départements ainsi qu’avec la justice, la carence en offre de relogements et d’hébergement, etc.
Mais que propose le nouveau ministre ? La réhabilitation et la mise à niveau urbaine et architecturale des habitats menaçant ruine, la création d’une agence spécialisée dédiée à la lutte contre ce phénomène, l’élaboration de nouveaux textes de loi et l’élargissement du Fonds de solidarité pour le logement. Bref, de grands discours et des mesurettes qui s’ajoutent à celles proposées lors de sa première intervention devant la Chambre des conseillers au cours de laquelle il avait déclaré qu’un programme participatif d’intervention allait être mis en place pour prendre en charge l’évacuation des familles résidant dans les maisons menaçant ruine et leur relogement. Et ce, en leur offrant soit un soutien financier, soit la possibilité de bénéficier de logements sociaux à 140.000 DH l’unité.
Pourtant, une année après son investiture, rien ne semble changer. Pire, le phénomène semble s’amplifier davantage. Il concerne aujourd’hui 31 anciennes médinas et une population estimée à 740.000 personnes, soit 4,5% de la population urbaine. Des chiffres qui mettent à nu l’ensemble des efforts fournis dans le cadre des conventions signées ces dernières années pour remédier à cette situation et qui ont englouti 1,35 milliard de DH selon les statistiques de Hejira et 88 millions de DH, selon Benabdallah.
Une situation qui ne semble pas du goût des parlementaires. Pour eux, il y a l’urgence. C’est le cas de Mohammed Ameur de l’USFP qui pense qu’il ne faut pas attendre qu’une nouvelle catastrophe survienne pour intervenir. Il estime que cette problématique n’a que trop duré, ce qui traduit un manque de volontarisme politique. « La question d’éradication des maisons menaçant ruine n’a jamais été classée comme l’une des priorités fondamentales de nos politiques publiques », a-t-il affirmé en pointant du doigt le manque de vision prospective, l’absence d’un cadre légal précis et de moyens d’intervention adéquats. Une situation qui engendre, selon lui, des troubles sociaux puisque les gens ont commencé à manifester leur ras-le-bol à Casablanca, Fès, Larache, Meknès et à Essaouira.
Des propos qui rejoignent ceux d’un député du RNI qui a rappelé, sous la Coupole, que la problématique des maisons menaçant ruine a provoqué l’année dernière 10 décès et des dizaines de blessés sans parler des sinistrés qui sont restés sans abri. D’après lui, la situation est catastrophique et demande une intervention rapide des pouvoirs publics qui manquent de volontarisme politique et de stratégie impliquant l’Etat, le secteur financier, les opérateurs immobiliers, les habitants et l’ensemble des professionnels. Une absence qui transparaît, selon lui, dans le laxisme du gouvernement dans le traitement de ce dossier notamment au niveau de la ville de Casablanca qui englobe à elle seule près de 51% des habitats menaçant ruine.
L’intervenant a expliqué, à ce propos, que l’Etat tarde à intervenir alors que les fonds ont déjà été collectés (10 millions de DH de la part du Conseil de la ville et 500.000 DH de l’Agence urbaine) et que l’expertise et le recensement ont été réalisés.
Un constat qui a été à plusieurs reprises évoqué par Kamal Daissaoui, président de la commune de Sidi Belyout qui n’a pas cessé de tirer le signal d’alarme et de proposer une solution pour l’immédiat.
Pour lui, la solution de ce problème passe par une politique gouvernementale qui placerait cette question à la tête de ses priorités d’autant qu’il s’agit bien d’un problème épineux et coûteux qui concerne près de 66.000 logements voire davantage.