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Les avancées des plans climatiques nationaux au cours de l'année écoulée restent limitées et "ne répondent pas du tout aux exigences nécessaires pour éviter un réchauffement planétaire qui paralyserait les économies et mettrait en péril des milliards de vies et de moyens de subsistance", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Ce rapport fournit une synthèse annuelle des engagements mondiaux de réduction des émissions, appelés "contributions déterminées au niveau national" (NDC), pris par les 195 pays signataires de l'Accord de Paris de 2015, qui représentaient 95% des émissions mondiales en 2019. Il a été rendu public peu avant la COP29, prévue le 11 novembre à Bakou (Azerbaïdjan), qui sera axée principalement sur le financement de l'action climatique et sera marquée par l'élection présidentielle américaine. Actuellement, les plans de réduction d'émissions combinés des pays mènent à un total de 51,5 gigatonnes de CO2 d’ici 2030, soit seulement 0,6% de moins par rapport à la dernière analyse publiée fin 2023 par l’ONU.
L'Organisation météorologique mondiale (OMM), une entité de l'ONU, indique que les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont atteint des niveaux record en 2023. Le CO2, principal contributeur, continue de s’accumuler à un rythme accéléré, avec une hausse de plus de 10% en vingt ans, selon ledit rapport. A ce jour, 34 pays, dont les membres de l’Union européenne, le Brésil et l’Azerbaïdjan, ont mis à jour leurs objectifs, qui devront être révisés d’ici début 2025, avant la COP30.
Simon Stiell a averti que maintenir de tels niveaux de pollution par les gaz à effet de serre serait catastrophique pour tous les pays, sur les plans humain et économique. Le rapport de synthèse appelle à un changement décisif, visant à mettre fin aux actions insuffisantes et à initier une phase d’accélération, avec des plans climatiques nationaux plus ambitieux attendus en 2024. Jeudi dernier, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) soulignait déjà l'absence de progrès marquants au cours de l'année écoulée.
Selon les prévisions actuelles, les politiques existantes mèneraient à un réchauffement global de 3,1°C d'ici la fin du siècle. Même si toutes les promesses, y compris celles des pays en développement, étaient tenues, le réchauffement atteindrait 2,6°C. "Une mobilisation mondiale d’une ampleur inédite est nécessaire dès maintenant, faute de quoi, l’objectif de 1,5°C sera hors d’atteinte", a prévenu Inger Andersen, directrice du PNUE.
L’Accord de Paris fixe pour objectif de limiter le réchauffement climatique à "bien en deçà de 2°C" par rapport à l’ère préindustrielle, et idéalement à 1,5°C. Cependant, pour avoir 50% de chances de maintenir le réchauffement sous 1,5°C, les émissions mondiales devraient baisser de 43% d'ici 2030 par rapport à 2019, d'après le GIEC, groupe d'experts mandaté par l'ONU.
Cette réunion de haut niveau est organisée conjointement par la présidence de la COP29, les ministères azerbaïdjanais des Sciences et de l’Education, de la Santé, du Travail et de la Protection sociale de la population, l’UNESCO, l’OMS, l’OIT, l’UNICEF et la Banque mondiale. Lors de cet événement, une déclaration conjointe sur l’Initiative de Bakou sera annoncée. Cette initiative vise à atteindre plusieurs objectifs en matière de développement humain, notamment à catalyser les investissements dans l’éducation, le renforcement des compétences, la santé et le bien-être, en particulier pour les enfants et les jeunes, à créer une continuité entre chaque COP et à mieux sensibiliser à l’environnement en créant de nouvelles normes éducatives.
Conférence ministérielle de la COP29 sur l’éducation verte et la sensibilisation au changement climatique
Deuxième réunion annuelle du Partenariat pour une éducation verte
Cette table ronde sera animée par le ministère azerbaïdjanais des Sciences et de l’Education et co-organisée par l’OCDE et l’UNESCO. Elle servira aussi de deuxième réunion annuelle du Partenariat pour une éducation verte. Elle sera axée sur le rôle de l’éducation verte dans la réalisation des trois priorités de la présidence de la COP29 : les contributions déterminées au niveau national, le financement et la mise en œuvre à l’échelle des pays.
El Niño existe depuis des millions d’années et cela pourrait bouleverser notre compréhension du climat
El Niño est une phase climatique faisant partie du phénomène Enso qui se produit par cycles. Le dernier El Niño que la Terre a connu s'est étalé de juin 2023 à juin 2024 et a été plutôt fort. Il a eu des conséquences importantes sur le climat de nombreux pays et a contribué au pic de chaleur mondial qui s'est produit en 2023, en s'additionnant au réchauffement climatique.
El Niño se caractérise par une température plus élevée que la moyenne dans une zone bien précise, l'océan Pacifique équatorial. En effectuant des simulations avec les données climatiques du passé, des chercheurs de l’Université Duke ont réussi à remonter très loin dans le temps : ils ont découvert que le phénomène El Niño était déjà présent il y a 250 millions d'années (voire même bien avant) et qu'il était souvent plus fort qu’actuellement.
Une conclusion très étonnante sachant que le climat était différent il y a plusieurs millions d'années, avec d'importantes périodes de variations : le climat a déjà été plus chaud, mais aussi beaucoup plus froid. La radiation solaire était aussi différente, tout comme la quantité de CO2 dans l'atmosphère. De même, la disposition des continents était différente, ce qui affecte forcément la distribution de chaleur dans l'eau. El Niño se produit dans l'eau présente au large de l'Amérique du Sud. Mais il y a 250 millions d'années, le continent n'était pas du tout le même : l'Amérique du Sud se trouvait au milieu d'un supercontinent, Pangée. L'oscillation Enso (composée des phases El Niño et La Niña) se produisait donc dans l'océan Panthalassa.
Mais quel peut bien être l'intérêt de savoir depuis combien de temps El Niño influence la météo sur notre planète ? Réponse : Comprendre ce qui provoque son déclenchement et son intensité lourde de conséquences sur de nombreux pays. Même si la prévision d'El Niño peut s'effectuer plus de six mois à l'avance, les raisons de son déclenchement restent encore mystérieuses, tout comme son origine. Les climatologues savent depuis longtemps qu'un changement d'orientation des vents est à l'origine du réchauffement (El Niño) ou du refroidissement des eaux (La Niña). Mais les scientifiques ne comprennent pas pourquoi la planète « décide » de déclencher une phase plutôt qu'une autre, pour combien de temps et avec quelle intensité. Ils espèrent donc en savoir plus en recherchant l'origine lointaine du phénomène El Niño.
Le Commonwealth a appelé ses membres à œuvrer en faveur de la protection des océans menacés par le changement climatique. L’organisation a lancé cet appel dans sa première déclaration sur le sujet samedi à Apia, lors de la clôture de sa 27ème réunion des chefs de gouvernement.
Au moins 49 de ses 56 pays ont un littoral. Mais pas seulement, 25 de ses membres sont de plus en plus touchés par le dérèglement climatique, l'élévation du niveau des mers et l'augmentation de l'acidité des océans ,entre autres.
Face à ces changements qui menacent l’existence même de certains de ses membres, le Commonwealth veut mettre l'accent sur la reconnaissance des frontières maritimes dans le contexte de l'élévation du niveau de la mer, sur la protection de 30% des océans et la restauration des écosystèmes marins dégradés d'ici 2030, ainsi que sur la finalisation urgente du traité mondial sur les matières plastiques.
Dans cette quête de résilience, la ratification du traité sur la biodiversité en haute mer, l'élaboration de plans d'adaptation au climat côtier et le renforcement du soutien aux économies bleues durables figurent aussi dans son agenda.
Un nouveau plan d'adaptation climatique pour la France jugé «incohérent et insuffisant »
Lors de sa visite dans le Rhône, un département durement touché par les inondations à mi-octobre, le Premier ministre Michel Barnier a dévoilé la stratégie de la France pour s'adapter à une hausse des températures de +4 degrés d'ici la fin du siècle.
Les travaux pour la troisième version du Plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc) ont démarré en 2023 sous l’impulsion de Christophe Béchu, alors ministre de l’Ecologie. Initialement attendu fin 2023, le plan a été reporté au printemps 2024, mais il a ensuite été retardé en raison de l’agenda politique chargé (élections européennes, dissolution de l'Assemblée, et absence de gouvernement pendant l'été). C’est finalement le nouveau premier ministre, Michel Barnier, nommé en septembre, qui a repris ce projet pour le présenter le 25 octobre.
L’une des mesures phares du plan est d’allouer 75 millions d’euros, prévue dès 2025, pour le fonds Barnier. Ce fonds soutient la prévention des risques naturels et renforce la sécurité des personnes et des biens face aux incendies, aux inondations et aux submersions marines. «Une goutte d’eau par rapport aux besoins réels», critique Anne Bringault, directrice des programmes du Réseau action climat (RAC), un collectif d’environ trente associations environnementales. Les versions précédentes du plan, consultées par divers médias, proposaient un nouveau « fonds adaptation » doté de 150 millions d’euros.
Le Pnacc prévoit d’ici 2027 une cartographie détaillée des risques naturels, avec un accent sur les établissements de santé et les infrastructures de transport et de sécurité, afin de permettre une adaptation territoriale selon les besoins régionaux. Une attention particulière sera également portée au patrimoine français, qui, déjà affecté par le changement climatique, bénéficiera de mesures pour en réduire la vulnérabilité.
Des mesures de prévention sont aussi prévues pour protéger les travailleurs exposés aux fortes chaleurs, comme l’aménagement des horaires et l’adaptation des tenues ou des conditions de travail. En parallèle, le gouvernement entend collaborer avec les assureurs pour garantir des offres d’assurance abordables dans les zones les plus à risque, telles que les régions sujettes à la submersion marine.
Enfin, une consultation en ligne, ouverte le 25 octobre pour deux mois, invite les citoyens à donner leur avis sur ce nouveau plan d’adaptation.