Les ruptures intelligentes avec le conformisme ont souvent été victorieuses : Des délices aux affaires !


Par Mamadou Sy *
Mardi 31 Janvier 2012

La marche de l’Humanité a prouvé, plus d’une fois, que les ruptures intelligentes avec le conformisme rituel ont bien souvent été victorieuses.
Les Indépendances des pays d’Afrique, la chute du mur de Berlin, le triomphe des idées nouvelles, la force ravageuse des concepts novateurs face au statisme    d’opinions dépassées et éternisées par des auteurs nostalgiques ou leurs héritiers, sont autant d’exemples qui montrent qu’il suffit de vouloir pour pouvoir.
Toutes les victoires des sociétés humaines conçues- en solo ou en groupe - peu importe, ont été le résultat d’une action concertée et élaborée en équipe.
Ainsi, par une détermination collective sans faille assortie d’une volonté politique généreuse, mue par le don et le devoir, l’on viendra assurément à bout des imperfections de l’action humaine et des insuffisances constatées dans sa démarche. Et, dans un contexte de bouillonnement culturel, à ce jour jamais égalé, vécu dans les contrées lointaines du Sénégal profond, les taudis, les banlieues, les salons, les cafés, les jardins, les usines, les marchés, les cités d’affaires, sous les feux ardents des lampions, sous la morsure du vent glacial des plages, j’allais dire partout, partout, mêmes dans les milieux les plus insoupçonnés ou ceux jadis réservés à l’élévation de l’âme, il est de toute nécessité que l’on convoque le génie sénégalais.
Les gens épris de progrès social au rang desquels figurent en tête des artistes et militants de la culture, c’est à dire des femmes, hommes et jeunes de toutes conditions choisis sans aucune forme de discrimination, ceux-là sont les dignes plénipotentiaires, pour inspirer la réflexion sur cette question de brûlante actualité.
La culture doit-elle rester l’éternelle Reine des Délices ?
N’est-il pas temps qu’on érige, chez nous, la culture en dignitaire dans la loge des métiers et passions qui génèrent les ressources du vrai pouvoir économique ?
Pourtant elle a donné aux hommes et à leur société ce qu’aucune autre passion terrestre ne leur a encore apporté.
La culture est au début et à la fin de tout développement, pour paraphraser Senghor.
Le modèle américain a imposé au reste du monde sa force. La musique, l’accoutrement Yankee et le cinéma hollywoodien ont fait le tour de la planète et élevé le pays de l’Oncle Sam en puissance économique mondiale. Au temps de l’Egypte antique, l’Afrique était une éminente référence culturelle dont il fallait préserver le rang pour la traduire en force économique.
Loin de verser dans un procès, qui d’ailleurs ne mènerait nulle part si je tentais de m’embourber dans la voie vaseuse du défenseur solitaire, je laisse en toute modestie à mes compatriotes, la grande famille culturelle, plus nantie en l’espèce, le soin de trancher en toute rigueur la question et répondre avec générosité à l’attente des acteurs et des populations.
Car à l’heure présente, où le formatage des citoyens et la restructuration des administrations constituent la toile de fond des réformes populaires et institutionnelles, la donne doit changer.
C’est tout le sens du modeste appel que je lance à l’ensemble de la communauté artistique, aux passionnés des arts, au premier protecteur des arts, à l’Etat, aux collectivités locales ; bref au peuple sénégalais pour s’engager résolument dans cette lutte qu’il faut mener pour la bonne marche des affaires.

 * Secrétaire général de l’Observatoire national
sénégalais des arts


Lu 581 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Dans la même rubrique :
< >




services