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Avec du recul, Lio l’admet, ce n’était pas le bon moment pour révéler tout ça. «Peut-être fallait-il aller au fond des choses, et l’émission d’Alessandra Sublet est rapide et légère, ce n’était pas l’endroit, reconnaît-elle. Ce que je voulais faire, c’était partager mon expérience de mère, partager une expérience. Moi j’étais partie dans la vie avec mes droits en ligne de mire : j’ai le droit de tomber amoureuse, de faire des enfants avec qui je veux, de me séparer vingt fois, de vivre plusieurs amours, de vivre plusieurs vies, d’être plusieurs femmes. Et j’ai tellement porté ça en avant que mes enfants, derrière, je ne les ai pas regardés. Et leur souffrance m’a forcée à les regarder. »
Pourtant, longtemps, Lio a fermé les yeux sur les peines de ses enfants : « J’ai fait l’erreur de ne pas me poser de questions. Je pensais que ce serait facile pour les enfants, à partir du moment où on était justement dans le dialogue et dans l’amour, d’assumer les frères, les sœurs et les papas différents. Il s’avère que non. Ça ne suffit pas, reconnaît-elle aujourd’hui. […] Moi, je suis une enfant de Mai 68, d’une génération pour laquelle les règles justement étaient mal vues. Celle du “Il faut interdire d’interdire”. Or il faut des interdictions, des limites, des frustrations pour se construire. » Ça, la chanteuse a fini par le comprendre, et ce fut comme un électrochoc.