Les ralentisseurs de vitesse ou la “douce dominante” de la réalité de nos bitumes

Chicanes et dos d’âne sont souvent conçus hors norme


Mohamed Jaouad Kanabi
Mercredi 2 Mai 2018

Nos communes, urbaines ou rurales ont fait, semble-t-il, de la lutte contre la vitesse leur cheval de bataille. C’est tout à leur honneur quand on sait que celle-ci est responsable de la majorité des morts sur nos routes. C’est donc tout naturellement qu’elle se retrouve dans le collimateur de nombreux de nos responsables communaux qui s’équipent chacun à sa manière contre cette satanée vitesse pour faire ralentir chauffards et autres individus peu consciencieux envers ce danger de la route aux conséquences particulièrement fatales.
Aussi leur combat en ce sens consiste à réglementer les routes et rues de leurs collectivités par la mise en place de différents dispositifs de ralentissement tels, par exemple des radars ou des ralentisseurs qui forceraient la limitation de la vitesse. Si pour les premiers, leur pose dépend bien plus du ministère de tutelle que de leur autorité, pour ce qui est, des seconds, ils ont, sans contrainte aucune, l’entière disponibilité de la faisabilité de la chose, et ce où bon leur semble.
C’est ainsi donc, que fleurissent à ce titre de ralentisseurs de plus en plus sur nos routes et rues, dos d’âne, chicanes et en de très rares endroits, des coussins berlinois en guise de solutions adoptées pour casser la vitesse d’automobilistes peu scrupuleux envers un environnement emprunté le temps de leur passage. Certes, mettre en œuvre de tels types de dispositifs a des avantages économiques certains car sans frais de maintenance et peu coûteux à leurs réalisations. Cependant, pour que leur efficacité soit réelle, ils se doivent d’être conformes à la réglementation et adaptés à nos bitumes, ce qui n’est pas forcément le cas. En effet, si sur les grands axes et les voies principales, certaines communes s’y conforment, force est de constater hélas, que sur la majorité des rues et autres voies des villes et villages, c’est vous en conviendrez, réglementation lacunaire aidant, chaotiquement mis en œuvre.
Aussi, anarchiquement et surtout laissés aux bons soins des riverains qui disposent à loisir de la liberté d’une mise en place ou non de dos d’âne (aucune autre forme de dispositif n’est utilisée) on se retrouve avec du n’importe quoi. La bosse transversale sur la voie n’est qu’un amoncellement de béton tout juste bon pour casser suspensions et mécaniques des véhicules forçant son passage.  La vitesse ce facteur aggravant des accidents en agglomération, s’en retrouve certes amoindrie mais qu’en est-il dès lors que l’on légiféra sur un quelconque incident ou accident dont cette bosse sortie de nulle part est responsable? Qu’en sera-t-il par exemple du motocycliste qui pour son malheur, s’en retrouve pour une raison ou une autre, victime et se blesse voire plus.
On peut aussi se demander si ces dos-d’âne sont homologués par les autorités de tutelle et de la ville dont la responsabilité pénale en tant que gestionnaires de la voirie publique, est engagée. La mise en place de ces dispositifs ralentisseurs en cas de problème ou de non-conformité peut leur en coûter cher juridiquement dès lors que dans le cas échéant, un citoyen convaincu de ses droits s’en remet à la justice.
Les dos d'âne et autres ralentisseurs sont des alternatives à la vitesse et aux chauffards en ce sens où son accident de terrain dans le but de faire ralentir est supposé être conforme à la réglementation en vigueur dans le Royaume et internationale. Ils ne sont pas faits pour interdire la circulation sur certaines voies (taxis refusant de passer par des rues à dos d’âne) ou réserver un espace de jeu à des gamins. Il faut légiférer l’usage de la route à bon escient.


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