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Des promesses de réseaux ont été faites. Des projets communs ont été explorés. L'entre-deux s'est fait passerelle, pont, main tendue dans une extraordinaire solidarité féminine. Oserait-on parler de lobby de femmes alors que d'autres en sont toujours aux ruses de femmes ?
A Marrakech, à l'occasion de la première rencontre des Marocaines d'ici et d'ailleurs, organisée ce week-end passé par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger que dirigent Driss El Yazami et Abdallah Boussouf, des prises de paroles ont parfois fait office de thérapie collective. Des espaces où se déclinaient les femmes actrices du changement, les inégalités et situations de vulnérabilité et enfin les cultures et représentations ont servi d'exutoires. D'un atelier à l'autre, la catharsis était comme en marche. Des larmes ont coulé et l'émotion a traversé les unes et les autres. Des malentendus ont été levés. Des amalgames ont été gommés, doucement. On a parlé beaucoup de langues à Marrakech, mais jamais celle qui dégage des effluves de bois.
Des success story et des vies brisées
Mutations, défis et trajectoires. Des success story ont été racontées à Marrakech. Des histoires de Marocaines qui ont brillé là-bas en politique, à l'université, dans la recherche, les arts, les médias, l'entreprise. Des femmes qui assurent et assument une double identité et une richesse inouïe. Des Marocaines de là-bas qui n'ont jamais oublié ici. Des success story qui n'ont pas fait oublier pour autant toutes les autres. Des vies brisées, des parcours d'échec, des morceaux de vie donnant à voir des femmes dans la précarité, des femmes exploitées, des femmes victimes de la violence. A Londres, ces Marocaines, femmes de ménage le jour et plongeuses le soir, héroïnes méconnues, qui se sont battues et sacrifiées pour des enfants, des frères et des sœurs restés ici et que le journaliste Rachid Chafii Alaoui a sorties de l'ombre dans un émouvant reportage.
« Des femmes bravant la précarité, la vulnérabilité et la discrimination ; des femmes actrices du changement, des femmes créatrices des arts et des belles choses qui agrémentent la vie de nous tous ; des femmes porteuses de l'avenir de l'humanité, vous en êtes et vous venez encore de le prouver, femmes marocaines d'ici et d'ailleurs. Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger est là pour vous écouter et vous servir. Parole de femme, parole d'homme ! ».
Driss Yazami a raison de faire le pari de la femme, de la Marocaine d'ici et de celle de là-bas. Le président du CCME est d'abord un défenseur des droits humains. Et la dignité humaine est peut-être ce qui reste quand on a tout perdu. El Yazami a raison de croire en cette force féminine insoupçonnée. Parce que pour ces gens-là, ceux et celles du Conseil de la communauté marocaine de l'étranger, le changement est porté par les femmes, ces Marocaines d'ici et d'ailleurs. Et quand El Yazami s'adresse à elles, à celles qui ont fait escale à Marrakech, il dit : « Ici, sur cette terre d'accueil qui est la nôtre, sous ce soleil radieux de Marrakech, à partir des multiples perspectives mondiales, d'où vous venez, les cœurs ont parlé, les intelligences ont brillé (…) Vous nous avez donné raison d'avoir dédié aux femmes marocaines du monde la première grande manifestation publique du CCME. Vous nous avez donné raison de penser et de croire que nos femmes d'ici et d'ailleurs sont un acteur majeur de progrès et une source essentielle de créativité, d'énergie, de changement pour le meilleur et de régénérescence des modes de pensée et d'action dans toutes les sphères de vie humaine, y compris la gouvernance institutionnelle, associative et entrepreneuriale, ici et ailleurs ».
Arrêt sur image. Najat Azmy, Marocaine de là-bas, aujourd'hui dans l'entre-deux, a la voix enrouée, les yeux inondés. Elle a une pensée pour sa mère. A toutes ces mères marocaines, qui ne sont plus là, souvent parties trop tôt parce que fatiguées, et qui ont rendu cela possible. Rendu possible que leurs filles revendiquent leur droit à l'existence, à l'ambition, à être ce qu'elles sont.
Des larmes, de l'émotion. C'est fou ce que dans nos pays du Maghreb, les retrouvailles sont lacrymales ! « Il faut capitaliser. Que cette rencontre ne soit pas une de plus pour rien. Il faut pérenniser ». En s'en allant chacune vers son destin, son pays d'accueil, sa ville, son boulot, sa famille, elles n'avaient plus qu'une seule crainte, une seule angoisse : ne plus avoir de nouvelles les unes des autres. D'un revers de la main, Driss El Yazami balaie toute angoisse, rassure : le canevas continuera d'être tissé et le Conseil va mettre en place des mécanismes de suivi, d'évaluation et de renouvellement périodiques de la rencontre de Marrakech.