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Les politiques de retour au travail devraient se fonder sur une approche centrée sur l’humain

Les pratiques de travail qui ne seraient pas optimales constituent une menace tant pour la santé des travailleurs que pour la durabilité des entreprises, selon l’OIT

Mardi 26 Mai 2020

Les politiques de retour au travail devraient se fonder sur une approche centrée sur l’humain
«Les politiques de retour au travail devraient se fonder sur une approche centrée sur l’humain », a indiqué l’Organisation internationale du travail (OIT) dans deux documents d’orientation destinés à créer des conditions de retour au travail sûres et efficaces durant la pandémie de Covid-19.
Cette approche doit placer les droits et les normes internationales du travail au cœur des stratégies économiques, sociales et environnementales et veiller à ce que les orientations stratégiques s’intègrent dans les systèmes nationaux de sécurité et de santé au travail, a estimé l’OIT.
Selon la note d’orientation, l’organisation explique : « Les politiques de retour au travail doivent être fondées sur une approche centrée sur l’humain, qui place les droits des personnes au cœur des stratégies économiques, sociales et environnementales ». 
Dans un communiqué publié récemment, l’organisation a également estimé que « le dialogue social - qui réunit des gouvernements et des organisations d’employeurs et de travailleurs - sera déterminant pour établir des politiques efficaces ainsi que la confiance nécessaire pour un retour au travail en toute sécurité ».
Selon le document, qui se fonde sur des dossiers d’orientation spécialisés de l’OIT et les normes internationales du travail, « les orientations politiques devront s’intégrer dans les systèmes nationaux de sécurité et de santé au travail (SST), car ceux-ci créent les bases d’environnements de travail sûrs ». 
Ainsi, l’OIT a soutenu que ces orientations peuvent contribuer à une culture d’amélioration continue au niveau national, que ce soit dans l’administration, les institutions, la législation, les services d’inspection du travail, la collecte d’informations ou dans d’autres domaines.
Dans sa note, l’OIT a également indiqué que les travailleurs doivent se sentir en sécurité sur leur lieu de travail et protégés aussi bien contre les risques directement liés au Covid-19 que contre les risques indirects, en particulier les problèmes psychosociaux ou les risques ergonomiques liés à des postures de travail inconfortables ou à des équipements inadaptés lorsqu’ils travaillent à domicile. 
Le document d’orientation a en outre soutenu que les travailleurs doivent avoir le droit de se retirer d’une situation de travail «dont ils ont des motifs raisonnables de penser qu’elle présente un danger imminent et grave pour leur vie, leur sécurité ou leur santé» et, ce faisant, ils «doivent être protégés contre toute conséquence injustifiée».
Concrètement, il propose que « chaque milieu de travail, chaque emploi ou chaque groupe d’emplois fasse l’objet d’une évaluation avant le retour au travail, et que des mesures préventives soient mises en œuvre pour garantir la sécurité et la santé de tous les travailleurs ». Ce, selon une hiérarchie des mesures de prévention.
Pour tous ceux qui retourneront sur leur lieu de travail, l’organisation insiste sur le fait que la priorité doit être accordée aux solutions qui prévoient de remplacer les situations dangereuses par des situations moins dangereuses, par exemple d’organiser des réunions virtuelles plutôt que présentielles. 
« Lorsque cela n’est pas possible, une combinaison de mesures de contrôle techniques et organisationnelles sera généralement nécessaire pour prévenir la contagion », a expliqué l’OIT.
Pour Deborah Greenfield, directrice générale adjointe de l'OIT pour les politiques, «des pratiques de travail qui ne seraient pas optimales constituent, partout, une menace tant pour la santé des travailleurs que pour la durabilité des entreprises. C’est pourquoi, avant de retourner au travail, les travailleurs doivent être sûrs qu’ils ne seront pas exposés à des risques inconsidérés». Pour aider les entreprises et les économies à redémarrer au plus vite, elle explique que les travailleurs devront se conformer à ces nouvelles mesures. « Cela signifie que le dialogue social sera particulièrement important, car il constitue le moyen le plus efficace d’apporter des informations et des points de vue utiles pour les politiques et les actions, créant ainsi les meilleures chances d’une reprise rapide et équilibrée», a-t-elle soutenu.

Alain Bouithy

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