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Pourquoi ? « 81% des pharmacies ont une structure de leur bilan déséquilibrée, cette situation pousse les banques à appliquer des taux d’intérêt débiteurs élevés», selon le pharmacien économiste Mohammed Chattou. Et d’ajouter : «38 à 40% des pharmaciens sont en cessation de paiement » et les autres souffrent de difficultés financières ; peu d’officines réalisent des excédents. Si on applique l’article 545 du Code de commerce, «ces 38% vont être soumises aux procédures de redressement afin de permettre la continuation de l’exploitation», a expliqué M. Chattou qui présentait une étude réalisée en juillet 2011 à partir d’un échantillon de bilans comptables, représentatif de l’ensemble de la profession de la pharmacie d’officine. « La dégradation de la trésorerie se traduit par des découverts bancaires et une hausse des charges financières, d’où la chute de la rentabilité financière et de la capacité d’autofinancement», a-t-il précisé en soulignant que «la stagnation du chiffre d’affaires et la dégradation des marges devraient se poursuivre sous l’effet de la baisse des prix».
Du coup, les grossistes sont exposés à un risque de rupture de trésorerie par défaut de paiement de leurs clients «effet domino » ou « effet de cascade». Ils se transformeraient dans les faits en entités de distribution de crédit, ce qui n’est certainement pas leur vocation.
Le futur s’annonce sombre et incertain pour les pharmaciens dans l’actuel contexte économique, même si les pouvoirs publics se veulent rassurants. «La future structure de fixation des prix des médicaments initiée par le ministère de la Santé, se traduirait inévitablement par un recul net du chiffre d’affaires des pharmciens, et une dégradation de la marge globale» nous a déclaré M. Chattou.
Dans ce sens, il a recommandé un benchmark international afin de déterminer un prix médian qui ne porterait pas préjudice à l’équilibre financier des officines. «Il se base sur ce que paient d’autres pays afin de déterminer un prix médian d’introduction sur le marché national, en fonction des objectifs du régulateur», a-t-il souligné.
Afin de stopper cette dégradation, les pharmaciens présents au congrès ont appelé à l’instauration du « numerus clausus » afin de limiter un peu l’accès à la profession, à l’application d’une compensation commerciale par transfert de marge.
Autre que le «numerus clausus» fortement sollicité, les pharmaciens ne pensent pas que la réforme engagée par le ministère en vue de baisser les prix puisse être réalisable sans un abattement fiscal sur le chiffre d’affaires, et un aménagement du taux de la TVA, appliquée aux médicaments et aux dispositifs médicaux.
Les apothicaires ont été unanimes, lors de ce congrès, sur la nécessité de la refonte de la réglementation des prix des médicaments, qui date de la fin des années 1960. Obsolète, c’est le moindre que l’on puisse dire de cette réglementation qui se cache derrière tous les problèmes dont souffrent les officines. De ce fait, les pharmaciens revendiquent la révision du mode de fixation des prix des médicaments fabriqués localement (arrêté de 1969 qui n’a jamais fait l’objet de révision) et ceux importés (arrêté de 1993).