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Contrairement à ce qui s’est passé dans le cas des filles d’Inezgane, le ministère public à Fès a diligenté une enquête non à l’encontre de la victime de ce lynchage, mais à l’encontre des agresseurs.
Selon un communiqué signé par Mohamed Zouaki, chef du Parquet de cette juridiction, et diffusé par le ministère de la Justice et des Libertés, « cette affaire sera traitée avec toute la fermeté possible et rappelle que personne n’a le droit de se substituer à l’Etat pour sanctionner les violations des lois en vigueur ».
Boubkeur Largou, président de l’Organisation marocaine des droits de l’Homme (OMDH) a qualifié cet incident de « très grave », appelant l’Etat à assurer la sécurité de cette minorité contre la violence et les agressions. « Ce sujet nous interpelle tous ; la société et l’Etat doivent trouver des solutions pour assurer la sécurité des homosexuels et garantir leurs droits. Ils sont certes une minorité mais existent bel et bien dans notre société. L’Occident et les Etats-Unis, où le sentiment religieux est fortement ancré, ont donné quelques droits aux homos comme le mariage. Je n’appelle pas à cela au Maroc, mais on doit au moins prendre ce sujet au sérieux pour garantir la sécurité de cette minorité », a-t-il souligné dans une déclaration à Libé. Et d’ajouter que la réforme du Code pénal doit être le moment idoine pour débattre de ce sujet.
A noter que l’incident de Fès intervient quelques semaines après un incident bizarroïde à Inezgane. Dans ce dernier cas, le ministère public dépendant du ministère de la Justice et des Libertés à Inezgane a commis une bavure en décidant de poursuivre en justice deux filles, Siham et Soumia, pour atteinte à la pudeur et outrage aux mœurs juste pour avoir porté des jupes. D’un seul coup, les deux filles ayant dénoncé le harcèlement dont elles étaient victimes dans la rue, sont devenues coupables sur décision du ministère public qui a agi ainsi « pour plaire aux fondamentalistes », comme l’a écrit, hier, le quotidien Assabah.
Dans ce sens, l’OMDH a refusé toute ingérence dans les affaires de la justice tout en appelant à l’ouverture d’une enquête « impartiale» sur le cas de harcèlement dont les deux filles d’Inezgane ont été victimes et sur le fait qu’elles ont été traduites en justice.
Tous ces fâcheux incidents ne sont pas des faits isolés, mais s’inscrivent dans un contexte marqué par la montée du discours de la haine prêché par quelques soi-disant oulémas comme c’est le cas d’un certain Abdelhamid Abou Naïm qui n’a cessé de cracher, en toute impunité, son venin à l’encontre des personnalités politiques via YouTube.
Ces incidents sont également des suites logiques des campagnes de dénigrement et de takfirisme soigneusement orchestrées par le parti majoritaire du gouvernement, à savoir le PJD et son bras idéologique, le MUR après le fameux concert de la chanteuse américaine, Jennifer Lopez, lors du Festival Mawazine et la polémique provoquée par le film de Nabil Ayouch, « Zine li fik ».
Dans ce sens, l’Organisation marocaine des droits de l’Homme (OMDH) a critiqué, dans un communiqué de presse, les attaques médiatiques obscurantistes menées par ces faux oulémas contre les leaders politiques et les intellectuels, tout en appelant « les autorités compétentes à ouvrir des enquêtes et prendre des mesures en vue de mettre fin à ce genre de comportements qui mènent immanquablement à la haine, la discrimination et la violence ». L’OMDH a appelé dans ce sens à criminaliser explicitement les campagnes takfristes dans le projet du Code pénal.