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Les millions de Florentino Perez n’y ont rien changé pour le Real

Vendredi 12 Mars 2010

L'argent n'a pas fait le bonheur du Real Madrid en Ligue des champions: plus de 250 millions d'euros déboursés pour faire venir Cristiano Ronaldo, Kaka et les autres, mais au final une cuisante sixième déroute consécutive dès les 8e de finale, mercredi contre Lyon.
La claque est d'autant plus cuisante pour le club le plus titré d'Europe (9 C1) que cette année, la finale de l'édition de la C1 a lieu le 22 mai dans son stade Santiago-Bernabeu.
Avant le match, joueurs et encadrement ne voulaient même pas imaginer un tel scenario, et avaient promis l'enfer aux Lyonnais.
Au coup de sifflet final, la déconvenue était énorme. "Nous ressentons tous beaucoup de rage. Nous sommes très en colère. C'est dur à digérer, surtout pour les joueurs qui sont ici depuis longtemps. C'est un coup de massue", a déclaré le gardien du Real Iker Casillas.
"Les plus grands espoirs". "Je demande pardon aux supporteurs pour cette défaite en Ligue des champions, dans laquelle nous avions placé les plus grands espoirs", a ajouté le gardien de la sélection espagnole.
Le milieu offensif Guti, un des vétérans du Real, était dégoûté: "toutes les années sont douloureuses, cette année aussi, et beaucoup plus encore".
Et de constater, lucide et amer, en comparant un Real de stars bâti à coups de millions avec le bloc solidaire lyonnais: "Je crois que Lyon a plus été une équipe que nous, il faut dire la vérité. Nous devons peut-être un peu oublier les individualités et jouer plus en équipe".
Le scénario était pourtant idéal pour tout supporteur du Real: Florentino Perez, dernier président à avoir remporté une Ligue des champions (2002), est revenu aux affaires avec dans ses bagages deux récents Ballons d'Or, Kaka (2007) et Cristiano Ronaldo (2008), capables d'emmener le Real en finale dans son stade en 2010 pour remporter la 10e C1 du club.
Mais après la Juventus Turin, Arsenal, le Bayern Munich, l'AS Rome et Liverpool, c'est au tour de Lyon d'anéantir dès les 8e de finale les rêves de victoires à deux chiffres du Real Madrid dans cette compétition.
La pression sur la scène européenne, chaque fois plus grande pour faire oublier l'échec de la saison précédente, a sans doute été beaucoup trop forte cette année, avec une attente énorme au regard du lieu de la finale et du monumental investissement consenti.
Du jamais-vu. Doublement meurtri par la campagne 2008-2009, avec une élimination humiliante par Liverpool (5-0 score cumulé) puis le succès du FC Barcelone, son grand rival, en finale contre Manchester United, le Real Madrid voulait frapper un grand coup cette saison.
Florentino Perez, le père des "Galactiques" (Figo, Zidane, Ronaldo et Beckham) de 2000 à 2006, a fêté son retour à la présidence en recrutant leurs dignes successeurs.
Habitué à engager chaque saison "le meilleur joueur du monde", il a cette fois fait coup double d'entrée, avec Kaka (AC Milan) et Cristiano Ronaldo (Manchester United).
Plus de 160 millions rien que pour ces deux-là (94 pour Cristiano Ronaldo, 67 pour Kaka). Et encore 35 millions pour Benzema, 30 pour Xabi Alonso, 15 pour Albiol, 5 pour Negredo (revendu ensuite à Séville), 4 pour Granero et 4 pour Arbeloa. Au total: 254 millions d'euros. Du jamais-vu pour une campagne de recrutement.
Le Real peut toujours être sacré champion d'Espagne, devant le Barça. Mais après ce nouveau fiasco européen, sa saison est déjà ratée. Et comme après chaque coup dur, à défaut de réflexion sur l'harmonie du recrutement ou le système de jeu, c'est l'entraîneur -Manuel Pellegrini cette fois- qui risque encore de payer la facture.
Des vivats pour Beckham

Le milieu de l'AC Milan David Beckham, entré à l'heure de jeu pour l'AC Milan en 8e de finale retour de la Ligue des Champions, a été acclamé par ses anciens supporteurs de Manchester United qui ont bruyamment salué un tir sur la barre de l'Anglais, mercredi soir.
Malgré la lourde défaite de son équipe (0-4), "Becks" a bel et bien été un des héros de la soirée.
"Fergie, sign him up!" ("Fergie, recrute-le!"), ont hurlé avec ironie les quelque 75.000 spectateurs à l'adresse de l'entraîneur de Manchester United, Alex Ferguson, après l'entrée sur le terrain de leur ancien favori.
Son arrivée sur la pelouse a été accueillie par une "standing ovation" du stade. Avant le match, Beckham avait été sollicité de toutes parts, signant autographe sur autographe, multipliant les bises au personnel d'un club où il a passé treize saisons.
Sa volée somptueuse sur la barre d'Edwin Van der Sar ou son centre splendide en fin de match "à la Beckham" ont peut-être fait regretter à Leonardo, de lui avoir préféré le milieu Mathieu Flamini.
Après le coup de sifflet final, Beckham, 34 ans, est resté seul au centre du terrain, les acclamations du stade redoublant quand le milieu a accepté de mettre autour du coup une écharpe or et vert, symbole des supporteurs qui réclament le départ des propriétaires américains du club.
Depuis son départ au Real Madrid en 2003, Beckham, 34 ans, n'avait plus jamais rejoué à Old Trafford, le "Théâtre des rêves". "Accepter de ne plus jouer pour Manchester United avait été une des choses les plus difficiles à gérer dans sa carrière", a récemment reconnu le joueur dont le père reste abonné à Old Trafford.
Son retour à Manchester mardi a relancé la "Beckhamania" dans la ville. Beckham a notamment remporté six championnats d'Angleterre et une Ligue des Champions avec le United.

Libé

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