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Pour beaucoup d’observateurs, le mystère qui entoure cette maladie émane du fait que le pouvoir réel en Algérie, à savoir l’armée, est en train de préparer la relève, ce qui inquiète la classe politique algérienne acculée à l’attente même si certaines parties ont commencé à réclamer plus de transparence sur l’état de santé de Bouteflika. L’article 88 de la Constitution algérienne prévoit, en effet, que le Conseil constitutionnel rend public un rapport faisant état de la santé du président.
Au niveau international, c’est également l’attente. Si officiellement les capitales concernées privilégient en pareil cas la prudence, il n’en reste pas moins que les services de renseignements des grandes puissances intéressées par le gaz algérien et préoccupées par la situation au Sahel, ont déjà présenté leurs copies sur l’état de santé de Bouteflika. Selon certaines sources en Algérie et en France, l’état de santé du président est grave et on tente de cacher la vérité à l’opinion publique algérienne par de faux communiqués suivis de longs silences. «S’il s’agit, comme déclaré initialement, d’un accident ischémique transitoire, sans gravité et sans séquelles irréversibles, le transfert au Val-de-Grâce n’est nullement justifié.
Par ailleurs, on nous assure qu’il ne s’agit pas d’un accident hémorragique. Dans ce cas, « pourquoi évoque-t-on l’hypothèse d’une embolisation, c’est-à-dire une intervention destinée à obturer une artère, puisqu’il n’y a pas d’hémorragie? La seule hypothèse envisagée est celle d’un cancer du cerveau, l’embolisation étant destinée à boucher l’artère qui nourrit la tumeur», s’interrogeait Abdeslam Ali Rachedi, professeur de médecine dans une déclaration au quotidien algérien Al Watan où il relève des contradictions flagrantes dans les communiqués officiels. En effet, le fait de boucher une artère lors d’une maladie permet l’arrêt d’apport sanguin au niveau de la tumeur et entraîne automatiquement la nécrose, c’est-à-dire la destruction des cellules cancéreuses.
Ce qui est sûr, c’est que Bouteflika n’est plus en état de briguer un nouveau mandat à la tête de l’Etat algérien. L’institution militaire qui tire les ficelles de la politique du pays en est convaincue et prépare déjà dans les coulisses l’après-Bouteflika.