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Après avoir observé la grève de la signature de leurs articles de presse puis porté le brassard, les journalistes d’Al Maghribya, adossés au Syndicat national de la presse marocaine ont observé jeudi 24 mai un sit-in de protestation devant les locaux de Maroc Soir pour condamner d’abord et avant tout le renvoi, sans autre forme de procès, de l’un de leurs collègues d’Al Maghribya. «C’est une forme de pression qui a été exercée contre cinq journalistes de ce journal en les obligeant à accepter leur départ volontaire. Ce qui est en fait un départ obligatoire. C’est la méthode trouvée par la direction générale pour casser le mouvement, semer la peur et la division.
Nous sommes encore quatre à résister aux pressions du départ qui n’a de volontaire que le nom», nous apprend l’un des cinq journalistes qui a été empêché par les agents de sécurité d’accéder à la rédaction.
Les revendications des journalistes d’Al Maghribya sont essentiellement axées autour de l’amélioration de leurs conditions de travail de journalistes et de l’application de la convention collective. Ils sont nombreux à dénoncer leurs salaires de base, «dérisoires». «Des salaires de base qui peuvent parfois ne pas dépasser les 3000 dhs. Ce qui prouve bien que nous sommes face à une violation grave de la convention collective», témoigne un journaliste du groupe.
Les journalistes à la marche de dimanche
Les retenues sur salaires sont elles aussi fustigées par la rédaction d’Al Maghribya. Le groupe Maroc Soir a en effet instauré un système de retenues sur salaire pour tout journaliste arrivé «en retard» ou absent «sans aucune autorisation ou justification». «C’est notre dignité de journalistes professionnels qui est tout bonnement bafouée. Un retard de 20 mn est assimilé à une absence d’une demi-journée. Résultat, notre salaire est amputé d’une demi-journée de salaire. Faites vos comptes si un journaliste accumule deux, trois, quatre retards. A Maroc Soir, on est visiblement incapable de comprendre que le travail journalistique est une question de production et de présence sur le terrain, pas derrière un bureau. Un journaliste n’est sûrement pas un fonctionnaire qui doit pointer. Comment alors calculer le temps passé à couvrir une conférence qui se termine tard le soir, un congrès qui a lieu durant le week-end ou encore une interview effectuée le matin et qui dure plus que prévu?» se demande, ironique, cette journaliste également dans le mouvement de protestation. Quelles sont les explications du top management du groupe Maroc Soir ? Et comment explique-t-il la radicalisation de ce mouvement de protestation ? S’agit-il de départ volontaire ou de licenciement de journalistes ? Vendredi matin, «Libération» a tenté sans succès de joindre le directeur général du groupe Maroc Soir, Mohamed Jouahri, pour recueillir sa version des faits. Les actions des protestataires du journal Al Maghribya sont en train de prendre une nouvelle dimension. Le Syndicat national de la presse marocaine compte organiser dans les prochains jours une action de solidarité de toutes les rédactions du pays avec les journalistes d’Al Maghribya. Et dimanche 27 mai, c’est cette même solidarité qui s’exprimera à l’occasion de la marche de protestation populaire qu’organisent les deux centrales syndicales, la FDT et la CDT, à Casablanca.