-
Biden en Angola pour tenir in extremis une promesse à l'Afrique
-
Trêve au Liban. Frappes israéliennes contre des positions du Hezbollah
-
En Syrie, des rebelles prennent la majeure partie d'Alep
-
La BCE alerte sur les fragilités de la stabilité financière dans la zone euro
-
"Crise de la faim" au Soudan : Le chef d'une ONG fustige la communauté internationale
De son côté, le chef de l’Etat, Marc Ravalomanana, a appelé à “discuter” en mettant de côté “tout ego”, pour régler la crise.
Aucun manifestant n’était visible en début de matinée dans les rues de la capitale, qui portait les stigmates des pillages qui ont accompagné les émeutes de la veille.
“On suspend le mouvement. Tout le monde reste à la maison”, a déclaré le maire, qui s’exprimait en langue malgache, à la radio privée Radio Antsiva.
“Il n’y a pas de discussions ou dialogue aujourd’hui. Il faut d’abord juger le militaire qui a tué un de mes partisans”, a-t-il ajouté. Selon les partisans du maire, un manifestant a été tué lundi à Antananarivo en marge d’un rassemblement à l’appel du maire contre le régime de M. Marc Ravalomanana qui a dégénéré en émeutes. S’exprimant également en malgache sur la même radio, M. Ravalomanana, a appelé au calme et au dialogue.
“J’appelle les gens au calme. Il faut mettre de côté toute fierté, tout égo. Il faut discuter”, a déclaré le chef de l’Etat. “Il y a déjà des rapprochements”, a ajouté M. Ravalomanana, sans autre précision sur la nature de ces “rapprochements”. Lundi matin, les manifestants s’étaient à nouveau rassemblés sur la place du 13 mai, haut lieu de la contestation malgache, à l’appel de M. Rajoelina - surnommé “TGV” pour son caractère fonceur - qui dénonce depuis vendredi “une dictature” à Madagascar - et avait lancé un mot d’ordre de grève générale pour ce lundi, avant d’appeler à une nouvelle manifestation hier matin.
Le rassemblement a dégénéré en émeutes.
Deux centrales d’achat appartenant au groupe agro-alimentaire Tiko de M. Ravalomanana, ainsi que les locaux de sa télévision privée MBS, ont été pillés et saccagés, selon des sources concordantes. Des supermarchés avoisinants ont été pillés.
Les manifestants s’en étaient d’abord pris aux locaux de la radio nationale malgache, au centre-ville, qu’ils ont saccagés et partiellement incendiés. De même, une centaine d’émeutiers ont pillé la maison d’un conseiller politique du président tandis que des partisans du maire érigeaient des barrages routiers dans la ville.
Jeune entrepreneur, le maire entretient des rapports tendus avec le régime depuis son élection en indépendant à la mairie en décembre 2007. Le bras de fer s’est envenimé depuis la fermeture par le gouvernement le 13 décembre 2008 de la télévision privée Viva, propriété du maire, qui avait diffusé une interview de l’ex-président Didier Ratsiraka.
Président de Madagascar pendant 25 ans, Ratsiraka est exilé en France depuis 2002, après une grave et sanglante crise politique qui avait vu l’accession au pouvoir de Ravalomanana, réélu en décembre 2006.