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Et pourtant, c’est une source de fierté pour les Doukkalis. Eux aussi allaient avoir leur propre CHU à l’instar des grandes villes du Maroc. Sa construction venait concrétiser un rêve longtemps caressé par les habitants de la ville et de toute la région. Mais le chemin y menant était semé d’embûches. Il fallait consentir des sacrifices de taille. Dès le début, on aurait pu agir autrement, mais on ne l’a pas fait.
Au départ, les décisions prises avaient tout pour déplaire, voire scandaliser… Mais qu’à cela ne tienne. L’évènement était trop beau pour qu’on s’arrête aux ‘’détails’’. Ainsi le conseil municipal a autorisé, il y a plus de six ans, la démolition du marché de gros inauguré pourtant en 1991, et la construction en ses lieu et place du CHU. Cette décision de démolition est toujours pendante, ce qui n’a pas empêché le coup d’envoi du projet du centre qui a été donné le 7 juillet 2007.
D’un coût global estimé à 319 millions de DH, deux facteurs ont joué en défaveur de ce projet. Deux boulets qui ont mis du plomb dans l’aile du projet et l’ont empêché de prendre son véritable envol. Il s’agit d’abord de la succession de conseils municipaux dont la compétence s’est révélée en deçà des aspirations de la ville. En outre, une superficie de 3 hectares, sur les 10 destinés au projet, est occupée (à ce jour) par le marché de gros. Sur les plans, ces 3 ha doivent servir à l’aménagement d’un parking et d’un jardin autour de l’édifice. Et pour couronner le tout, le CHU peine à ouvrir ses portes. Une ouverture annoncée déjà en 2010, puis en mars voire juillet 2012 avant d’être reportée finalement à mars 2013. Mais rien ne pointe à l’horizon. Il s’agit pourtant d’un fleuron dans son genre. Ainsi cet établissement hospitalier comprend 7 unités de radiologie, 6 laboratoires, 4 unités d’accouchement, 180 lits pour le service de chirurgie, 120 lits pour le pôle mère-enfant et 145 lits répartis entre les autres services, soit un total de 445 lits. Des équipements de pointe sont prévus. Outre un hélicoptère, un centre de transfusion sanguine, un centre psychiatrique. Quid du marché de gros limitrophe ? Les différents conseils municipaux s’étant succédé à la tête de cette ville, n’ont jamais cherché à bâtir un autre marché de gros pour remplacer celui dont ils ont pourtant autorisé la démolition. Pire, ils n’avaient aucune idée du lieu de sa future édification, ni même le terrain foncier pour le faire ! 6 ans d’attente…comme si le nouveau marché allait pousser tout seul !
Or le marché de gros emploie environ 5000 personnes directement. Comment leur demander de quitter les lieux ? Que va-t-on leur offrir en échange ? Comment trouvera-t-on un compromis dans ces conditions ? Et est-ce une solution de sacrifier une partie de la société sous prétexte qu’on cherche à sauver une autre ? Hadj Bouchaib Tarafi, un octogénaire et porte-parole des fellahs au sein du marché, nous a confié à ce propos : « Nous sommes totalement conscients de tous les avantages que drainera ce centre hospitalier. Et nous sommes prêts à quitter ces lieux tout de suite, pourvu qu’on nous aménage un endroit fonctionnel pour continuer à travailler et à subvenir aux besoins de nos familles. Est-ce trop demander ? ».