Les débats sur les réformes constitutionnelles se poursuivent : l'USFP est depuis toujours aux côtés du peuple pour la démocratie, l'égalité et la modernité


R.Addam et L. Bouhamida
Lundi 30 Mai 2011

Les débats sur les réformes constitutionnelles se poursuivent : l'USFP est depuis toujours aux côtés du peuple pour la démocratie, l'égalité et la modernité
Les cadres du parti entament une nouvelle semaine très chargée. Ainsi, l’agenda des membres du Bureau politique ne manque pas de nouveauté. Plusieurs rencontres et activités sont au menu. Et ce, dans le cadre de la mobilisation de l’USFP en vue d’accélérer les réformes politiques et de démocratiser l’action politique nationale. Un devoir bien accompli depuis toujours par les militants du parti qui n’ont jamais cessé d’appeler aux réformes politiques et constitutionnelles. Ils ont même été les pionniers de cette initiative qui a coûté très cher au parti et à ses militants durant les années de plomb. L’histoire en témoigne et les Marocains sont conscients du rôle leader joué par le parti de la Rose dans le processus démocratique dans notre pays. C’est ce qu’a, d’ailleurs, affirmé Mohamed Elyazghi, lors de la conférence organisée jeudi dernier dans  une grande école à Rabat, autour du bilan politique sous le règne de Feu Hassan II et Mohammed VI. Le membre du Conseil national a précisé, à cet effet, que «l’histoire de l’USFP est glorieuse puisque le parti s’est illustré depuis toujours, même pendant les années de plomb, par ses multiples appels aux réformes politiques et constitutionnelles». De ce fait, il a appelé à ne pas entrer dans des discussions stériles pour défendre des vérités claires et irréfutables. Car, pour lui,  les vérités historiques ne peuvent être enterrées dans la mesure où l’histoire est écrite avec fierté par les peuples.
Elyazghi qui se félicite des avancées réalisées par le Maroc dans les domaines des libertés individuelles et collectives ainsi que dans les grands chantiers démocratiques qui se poursuivent aujourd’hui à une vitesse de croisière, a préféré donner l’exemple de la liberté de la presse. Pour lui, le Maroc a fait un pas en avant au niveau de la presse en abolissant certaines pratiques du passé, à savoir les harcèlements, les saisies des journaux, etc. Elyazghi met en cause les manœuvres et les mauvaises langues qui veulent enterrer tous les efforts des partis dans la lutte pour les réformes politiques et constitutionnelles. Il s’est adressé directement aux mouvements actuels qui cherchent à détourner à leur compte tous les efforts historiques de l’USFP à travers  de nombreux débats ouverts sur la question des réformes. A ceux-là, le leader usfpéiste demande de relire l’histoire donnant ainsi un exemple récent : le mémorandum du parti sur les réformes politiques et constitutionnelles.
Pour sa part, Abdelouahed Radi, Premier secrétaire du parti et président du Parlement, n’a pas raté l’occasion, mercredi dernier, lors de sa réunion avec le groupe socialiste au sein de la Coupole, pour pointer du doigt ces mêmes mauvaises langues qui cherchent également à nuire à tous les pactes sacrés entre les populations et les élites. Radi qui joint sa voix à celle d’Elyazghi dans ce sens, fait ainsi allusion à certains mouvements qui cherchent par tous les moyens à déformer les vérités historiques pour parvenir à leurs fins. Chose qui ne leur sera pas facile d’autant que l’USFP a toujours été un parti populaire qui milite, depuis l’époque de la résistance pour l’indépendance du pays, aux côtés des masses populaires sceellant un pacte loin des calculs étriqués et des intérêts personnels de certains. D’après lui, «l’USFP a toujours été et restera à jamais aux côtés des populations et défendra avec assiduité et courage les causes nobles, à savoir la démocratisation des institutions, l’égalité et la paix sociales, la modernisation du pays, etc».
Concernant la tenue du Congrès national avant les élections, le Premier secrétaire et les membres du Groupe socialiste au Parlement ont présenté leur vision sur la question et ont presque tous estimé  qu’il serait plus opportun de l’organiser juste après, car ni le temps ni la conjoncture ne sont favorables.
Par ailleurs, M.Radi a présenté au  groupe parlementaire les deux options proposées pour le référendum et les élections. La première est d’organiser le référendum en septembre prochain et les élections en 2012 alors que la seconde proposition consiste à organiser le référendum en juillet et les élections en octobre prochain. Cette dernière suggestion reste, selon M. Radi, la plus adéquate vu les  circonstances actuelles. Il faudrait estime-t-il, assez de temps pour réussir les deux étapes cruciales. C’est d’ailleurs l’avis du Mouvement du 20 février qui partage, selon le Premier secrétaire de l’USFP, les prérogatives de notre huitième Congrès national.
Un grand volet de l’intervention de Habib El Malki, membre du Bureau politique, à Oued Zem le 15 mai dernier, va également dans ce sens. Celui-ci a détaillé davantage les visions du parti en ce qui concerne les réformes politiques actuelles. Pour ce faire, il a affirmé que la position du parti en 2002 se concrétise  actuellement. Ce qui est, pour lui, un acquis du gouvernement El Youssoufi. A cet effet, le membre du BP a rappelé toutes les étapes du processus démocratique national dans lequel le parti a joué des rôles incontestables.
Dans ce sens, El Malki a souligné que la voie politique du parti, depuis sa création, est de travailler dans le sens d’assurer toutes les conditions nécessaires pour le partage des pouvoirs, et ce depuis plus de 50 ans. A ce sujet, il a précisé que la nouvelle Constitution en phase d’élaboration est tout à fait différente par rapport à celles de 1962 et 1996 qui n’exprimaient guère la volonté du peuple. L’actuelle stratégie adoptée est donc nouvelle, puisque «le peuple instaure pour la première fois sa Constitution par la voie démocratique». Ce qui lui donnerait, selon lui, un contenu avancé et démocratique sur plusieurs plans, surtout que le discours Royal du 9 mars 2011 en avait esquissé les fondamentaux. D’où, le caractère décisif de la période et le défi soulevé par les composantes de l’Etat, à savoir la monarchie et le peuple.
Quatre enseignements sont à relever de cette expérience sans précédent, qu’est le mouvement réformiste initié par des jeunes dont le parti est fier. Ils ont porté le flambeau en allant sur les traces des militants de l’USFP qui avaient sacrifié  leur vie. L’histoire témoigne de tous les acquis réalisés par le parti depuis une cinquantaine d’années consacrées à la lutte pour les libertés publiques, la démocratisation des institutions et le partage des pouvoirs. De ce fait, le membre du BP relève quatre  grandes leçons qu’il faut prendre en considération en vue de réussir l’actuel projet et d’assurer un bon avenir économique et politique au pays.
La première leçon concerne le gouvernement de demain dans lequel le Premier ministre est  responsable et non un haut fonctionnaire. Ainsi, le chef du gouvernement n’aura plus à vivre le calvaire du gouvernement de l’Alternance présidé à l’éoque par Abderrahmane El Youssoufi qui n’a cessé, durant ces cinq années d’exercice, d’affronter des obstacles pour la mise en œuvre des grands chantiers de l’Etat. L’exemple choisi par El Malki, pour les mêmes raisons précitées,  a trait aux réformes sociopolitiques, tel le Code de la famille. Un handicap qui sera  surmenté grâce à la nouvelle Constitution de 2011 qui donnerait au chef du gouvernement toutes les prérogatives pour faire avancer ces projets et éviter combines et manœuvres. C’est d’ailleurs dans ce sens que s’inscrit  la seconde leçon évoquée par El Malki lors de cette rencontre qui a connu une forte participation : la menace de la démocratie consensuelle sur la stabilité politique et le bon rendement du gouvernement est réelle. C’est pourquoi le membre du Bureau politique appelle à tourner cette page et offrir plus de chances à la concurrence loyale. D’où la troisième leçon qui porte sur la difficulté de la coalition, donnant ainsi l’exemple de l’expérience de 1992 où le parti avait fourni un grand effort mais en vain. Cette coalition n’a pas tardé à donner des résultats négatifs mettant ainsi l’expérience en péril. Les questions que soulève alors El Malki sont d’une extrême importance : «Le pays a besoin d’un grand parti socialiste. Avec qui donc pouvons-nous nous allier pour accélérer le processus des réformes? Et avec qui allons-nous former le gouvernement de demain?». Seul le mode de scrutin, cet important examen, favorisera les coalitions futures.
El Malki a consacré la quatrième leçon au volet économique, surtout pour ce qui est du rendement du gouvernement d’alternance. Le qualifiant de très mitigé, le bilan économique dudit gouvernement manque d’audace et de vision sociale. Il pense que le gouvernement a fourni un grand effort pour redonner confiance aux hommes d’affaires afin d’investir davantage tout en négligeant l’aspect socioéconomique dans les grands chantiers.
M. EL Malki a tracé les grandes lignes importantes à suivre lors des prochaines réformes, à savoir le calendrier des prochaines étapes (référendum et élections) afin de les gérer efficacement dans le temps et d’éviter l’attente dont les retombées risquent d’être négatives, l’accélération des réformes politiques (le code des élections et la loi sur les partis) dans le même sens des réformes constitutionnelles et enfin l’activation immédiate de tous les mécanismes de lutte contre la prévarication politique et économique en vue de réinstaurer la confiance auprès des populations.
L’intervention de Mohamed El Achâari, membre du Bureau politique, à Casablanca cette semaine, va dans le même sens que celle des autres membres  de l’USFP. Surtout qu’El Achâari partage le troisième défi souligné par El Malki, à savoir l’importance de réinstaurer la confiance auprès des populations. Pour ce faire, M. El Achâari insiste sur une seule alternative : «Le gouvernement doit être issu des urnes afin de concrétiser la volonté du peuple de façon démocratique», dit-il. Ceci dit, seules les urnes peuvent remettre les pendules à l’heure loin de toutes les magouilles et les mauvaises pratiques qui ont déstabilisé la confiance du peuple envers l’exercice politique. Ce choix démocratique contribuerait au développement du pays. 
Par ailleurs, il a mis l’accent sur d’autres points essentiels favorisant le développement du pays sur des bases solides. Des points qu’il résume en l’importance des droits de l’Homme, les libertés individuelles et collectives, la diversité des droits linguistiques et culturels, l’élaboration des principes élémentaires du développement et de l’égalité entre les sexes, la liberté de la presse, etc. Il a également appelé l’Etat à jouer pleinement son rôle dans ce sens.
«La transition d’une Monarchie exécutive vers une Monarchie parlementaire est la réponse à la conjoncture actuelle qui prévaut au Maroc», a souligné Mohamed Boubekri, lors d’une rencontre organisée récemment par le secrétariat régional du parti à Témara. A cette occasion, il a souligné que de nombreuses questions dont l’interdépendance des pouvoirs ont mené le parti à demander, lors du dernier Congrès, des réformes constitutionnelles et politiques. Ce facteur, principalement, avait tenu à préciser  Mohamed Boubekri, a fait que les institutions sont en panne et que les décisions sont prises en dehors de celles-ci.  Pire, outre la mainmise de l’Autorité sur le gouvernement, le Parlement, l’économie ainsi que les médias, cette Autorité, a-t-il fait savoir, exerce également son monopole sur les partis.
De ce fait, «le Maroc se trouve  dans une situation où   l’Autorité devient partie prenante au sein des formations politiques ; une situation qui a conduit à la banalisation de l’action politique et à compter sur les notables et les prévaricateurs  à travers l’achat des voix des citoyens pour se faire élire au Parlement», a souligné Mohamed Boubekri.
L’un des aspects de l’arbitraire et de l’autocratie,  c’est la prolifération de la prévarication et de la corruption sans que personne n’intervienne pour mettre fin à ce fléau.
Et d’ajouter : «Revendiquer  une Monarchie parlementaire, c’est demander la  réforme de la Monarchie, puisque la réforme du système monarchique est dans l’intérêt de la Nation et de la société  marocaine». Et ce, en indiquant que cette Monarchie est la seule et unique voie pour que la stabilité s’installe de nouveau.


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