La désertification des sols concerne 40% de la superficie de la planète sur tous les continents, et au moins 2 milliards de personnes, soit le tiers de l'humanité. Le phénomène touche aussi l’Europe, où la moitié des terres sont fortement dégradées. Mais pour Willem van Cotthem, professeur honoraire de botanique à l’université de Gand, en Belgique, et entrepreneur social, ce phénomène n’est pas une fatalité. Il a inventé «Terracottem», une couche de terre de 20 à 30 centimètres imprégnée d’hydrogels qui permet de réduire la quantité d'eau nécessaire à la culture.
Les hydrogels sont des polymères qui peuvent absorber jusqu’à plusieurs centaines de fois leur poids en eau. Les hydrogels ont de nombreuses applications comme pour le traitement de la nourriture, mais ce pour quoi ils sont surtout connus aujourd'hui, ce sont les couches culottes.
Mais à la différence de ceux utilisés pour les couches, les hydrogels utilisés pour l’agriculture ne se contentent pas de piéger l’humidité, ils la relâchent très lentement, au compte goutte, dans le système de racines des plantes, rapporte le site popsci.com. Cet apport continu d'humidité peut transformer un paysage désertique en terre fertile. L’eau active le processus de minéralisation qui libère les nutriments dans le sol pour que la vie puisse se développer.
La terre de van Cotthem porte littéralement ses fruits: elle est aujourd’hui utilisée sur tous les continents sauf l’Antarctique. Elle est notamment utilisée par l’Unicef depuis 2005 dans le camp de réfugiés de Sahawari en Algérie, où plus de 2.000 «jardins de famille» fournissent de la nourriture à la population.
Les scientifiques explorent désormais les différentes manières d’utiliser le potentiel des hydrogels. Ils pourraient être par exemple la clé pour développer un jour de l’agriculture sur Mars. Mais Van Cotthem préfère pour l’instant se concentrer sur notre planète: «Je vois le potentiel de faire des choses merveilleuses dans l’espace. Mais réglons d’abord les problèmes de la Terre, à commencer par offrir à chacun une chance de produire sa propre nourriture. Et nous en avons la capacité.»