-
Un rapport britannique sur la sécurité alimentaire braque les projecteurs sur les relations agricoles avec le Maroc
-
Khadija Bendam nommée 1ère vice-présidente de l’INSC
-
La stratégie énergétique sur la sellette
-
En flagrante collusion avec le terrorisme au Mali : Alger le pompier pyromane de service
-
Le Général de Corps d'Armée, Inspecteur Général des FAR et Commandant la Zone Sud reçoit le Conseiller de SA l’Emir du Qatar aux affaires de défense
A l’occasion de ce scrutin, 638 listes ont été présentées. 10.840 candidats étaient en lice pour briguer 1289 sièges. Et les amateurs de statistiques apprendront, grâce aux bons soins du département de l’Intérieur, qu’il y avait embouteillage avec une moyenne de 8 listes pour chaque préfecture et province et autant de candidats pour chaque siège à pourvoir.
En examinant de plus les résultats de l’élection des conseils préfectoraux et provinciaux –en attentant celle des régions-, on n’est pas très loin de la configuration de la carte électorale des communales de juin dernier. Le top « five » n’a pas changé, ou presque. L’Istiqlal est sur la première marche du podium avec 185 sièges, suivi de très près du PAM qui remporte, lui, 179 sièges. En troisième position, c’est un RNI fort de ses 138 sièges alors que l’USFP est en 4ème place en faisant élire 113 candidats. Le Mouvement populaire ferme la marche des cinq premiers avec ses 85 sièges. « Si ces élections ne confirment pas toujours les résultats des communales, j’y vois au moins deux raisons. D’abord le fait que le collège des grands électeurs soit traversé par des logiques qui dépassent l’approche politique. A cela il faut ajouter le tribalisme et les réseaux d’influence qui reprennent le dessus et marginalisent les choix politiques. Ce qui est véritablement dangereux pour la démocratie », explique Habib El Malki.
Quant aux SAP qui raflent officiellement le quart des sièges des conseils préfectoraux et provinciaux, ce membre dirigeant de l’Union socialiste des forces populaires minimise leur réelle indépendance et non appartenance politique. « Attention, ce ne sont pas les SAP des années 1970. En fait, ces indépendants sont un phénomène qui s’inscrit dans la stratégie électorale de plusieurs partis. Une telle stratégie est dictée par des considérations purement arithmétiques. Il s’agit ici de voir comment récolter la moisson la plus importante. Plus on a de listes, plus on a de chances d’obtenir de sièges. Les SAP ne sont certainement pas un phénomène politique».
Force est de le reconnaître, ce scrutin a fortement mobilisé les grands électeurs qui sont les conseillers communaux : 26.312 électeurs sur les 26.970 qui composent le corps électoral y ont pris part. Il n’empêche, pour Habib El Malki ces élections sont significatives de la dépolitisation. «C’est un processus que nous vivons depuis plusieurs années au Maroc. A travers la course à des alliances dont la lisibilité politique est problématique. Pour beaucoup, l’essentiel est de rester dans la course quel que soit le coût politique ou moral ».
Face à une dépolitisation galopante mais aussi au tribalisme et aux réseaux d’influence qui s’invitent désormais à l’élection préfectorale et provinciale, une réforme de la région qui intégrerait un nouveau statut et des prérogatives réelles pour les conseils préfectoraux et provinciaux est aujourd’hui une urgence. « Il est déterminant de faire de l’élection de ces conseils un enjeu politique. Cela ne sera possible que par la réforme », conclut celui qui est député de Bejaad.