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La deuxième chaîne de Aïn Sebâa a été la plus touchée par ce phénomène puisqu’elle a enregistré un recul d’audience fort significatif atteignant les 26,4%, étant entendu que les chiffres d’audience pour la semaine du 27 janvier au 2 février 2016 placent 2M à la tête des chaînes nationales les plus regardées.
Pour Taoufik Nadiri, vice-président de l'Association des critiques de l'audiovisuel au Maroc, ces chiffres n’ont rien de surprenant et attestent d’un état de fait qui dure depuis des années. «La baisse d’audience est fortement liée à l’absence de production nationale. Aujourd’hui, aucune nouvelle série n’est diffusée et cela est une vraie catastrophe puisque le Maroc ne manque pas de compétences et de talents», nous a-t-il précisé. Et d’ajouter : «C’est inconcevable qu’un pays qui a tant produit sur le plan législatif (droits d’auteur, cahier des charges, droit de l’artiste, etc.) n’arrive plus à avoir de productions dramatiques qui lui sont propres. Nos chaînes sont incapables de concurrencer les chaînes étrangères, car cela passe par une diversification des programmes et un soutien à la production nationale et cela ne peut par se faire puisqu’il y a absence d’une vision gouvernementale concernant pareil soutien».
Notre source ne mâche pas ses mots. D’après elle, même si le taux d’audience de nos chaînes représente aujourd’hui 43%, cette audience est fortement corrélée aux productions étrangères. Notamment les séries turques et les telenovelas. «Parmi les programmes les plus regardés sur la chaîne 2M, le feuilleton turc "Samihini" est en tête du classement avec 66,3%», nous a-t-elle précisé.
Comment en est-on arrivé là ? « On manque de vision, d’orientation et d’idées claires sur ce qu’on veut faire de nos chaînes nationales. Il y a de l’improvisation et de la désorientation comme en attestent les premières années d’installation du nouveau Exécutif et le débat stérile sur les cahiers des charges», nous a déclaré Taoufik Nadiri. Et d’affirmer : «Nos chaînes sont d’excellents projets mais uniquement sur le papier. En réalité, on a encore du mal à faire d’Alrabiaa, une vraie chaîne culturelle. C’est le cas également de Arryadia qui se cherche encore et qui du mal à trouver une place vu la concurrence des chaînes sportives satellitaires. Donc nos chaînes ont encore besoin de soutien et d’accompagnement». Une situation qui nous interpelle sur la responsabilité du gouvernement et les carences induites en grande partie par celle-ci. «La responsabilité de l’Exécutif est patente puisqu’il n’a pas rempli ses engagements. En fait, et jusqu’à aujourd’hui, aucun contrat-programme n’a été signé par le gouvernement qui vit ses derniers jours sans avoir mis en œuvre ses engagements concernant le cahier des charges qui prévoit la création d’une chaîne parlementaire et d’une autre d’information, de l’opérationnalisation de l’amazighité au niveau de l’audiovisuel, de l’augmentation du nombre d’heures de diffusion de la chaîne amazighe et de l’intégration de nouvelles compétences dans le paysage audiovisuel marocain. Pis, le cahier des charges prévoit l’augmentation de la production des chaînes alors qu’aucun centime n’a été versé aux télés et qu’aucun soutien supplémentaire ne leur a été accordé, exception faite de la chaîne de Laâyoune».
Notre source nous a confié à ce propos que le chef du gouvernement a suspendu jusqu’à nouvel ordre l’application des décrets afférents à l’embauche de jeunes recrues par Al Oula et Arriyadia. Et de conclure : «Il y a un décalage entre les promesses et les effets d’annonce gouvernementaux et la réalité des choses. Il est dommage que quatre ans après l’investiture du gouvernement, les deux chaînes nationales continuent à fonctionner avec le contrat-programme de Nabil Benabdellah. Bref, l’équipe gouvernementale a imposé des engagements sans se soucier de leur financement et c’est pourquoi on en est arrivé là».